L’incurvation est souvent la première chose à laquelle on pense lorsque l’on parle d’assouplissement du cheval. Effectivement sa vocation première n’est pas de muscler mais bien d’assouplir. Comme nous l’avons vu précédemment pour acquérir de la musculature il existe un bon nombre d’exercices plus complets et adaptés comme le reculer ou les transitions.
Cheval parfaitement incurvé sur le cercle
L’incurvation c’est quoi ?
L’incurvation c’est un ploiement de la colonne vertébrale du cheval d’un côté ou de l’autre. Bien sûr d’un point de vue anatomique cette définition ne serait pas correcte si l’on tient compte de la mobilité réelle des vertèbres qui est très limité en raison de l’importance du système nerveux qu’elle loge.
On a donc un cheval qui étire un côté pendant que l’autre est contracté. Plus l’incurvation est prononcée au plus l’étirement et la contraction sont intense. Avec une bonne incurvation nous remarquons également l’engagement du postérieur intérieur qui participe à assouplir et muscler l’arrière-main mais de façon unilatérale. L’incurvation peut donc être une bonne aide dans un premier temps pour venir à bout de grosses dissymétries.
Travailler l’incurvation
Je vais faire un bref rappel des aides de l’incurvation, histoire de raviver les souvenirs et que tout le monde soit d’accord :
- La main intérieure pour donner le pli.
- La main extérieure canalise l’épaule extérieure pour éviter qu’elle ne dérape
- La jambe intérieure à la sangle autour de laquelle le cheval se ploie
- La jambe extérieure maintient les hanches pour éviter qu’elles ne dérapent
Ensuite ce sont les figures dessinées qui vont définir le degré d’incurvation en fonction du diamètre de la courbe choisie. La aussi je vais faire appel à vos souvenirs avec cette petite liste des figures qui permettent de travailler l’incurvation :
- Le cercle : sa taille est variable selon le diamètre que vous aurez choisi en allant du grand cercle de 20 mètres à la volte de 6 mètres.
- La demi-volte et la demi-volte renversée : la courbe représente un demi-cercle de 6 mètres de diamètre, contrairement au cercle elle permet de changer de main.
- La serpentine et le 8 de chiffres : ces courbes incluent des changements de direction ce qui est très pratique pour travailler simultanément aux deux mains. Plus il y a de boucles à la serpentine et au plus celle-ci demande une forte incurvation.
- La contre incurvation qui consiste à donner une incurvation inverse à la courbe permet de préparer les déplacements latéraux.
A vous de composer vous-même les courbes que vous allez dessiner avec votre cheval et de les enchaîner avec justesse et harmonie.
Les problèmes d’incurvation
Bonne incurvation avec ploiement du côté gauche. Le pli n’est pas exagéré par rapport à la courbe.
De nombreux cavaliers rencontrent un jour ou l’autre des problèmes pour incurver leur cheval. Il existe différentes parades que le cheval peut imaginer pour ne pas s’incurver. Bien sûr n’oubliez pas de prendre en considération que votre cheval peut avoir des douleurs, des courbatures, un manque de muscle ou des incompréhensions qui compromettent la bonne incurvation.
La plupart des problèmes d’incurvation rencontrés sont :
- Les hanches qui dérapent
- Les épaules partent à l’extérieur
- Les épaules partent à l’intérieur
- Le cheval se couche dans le virage
Tous ces défauts d’incurvation compromettent le travail d’étirement de la face musculaire latérale extérieure ainsi que l’engagement du postérieur intérieur. Veillez donc à ce que votre cheval s’incurve le plus justement possible. N’exagérez pas le pli de l’encolure et gardez un œil sur les hanches.
Pour approfondir les solutions correspondant à chaque défaut d’incurvation, je vous recommande de consulter cet article dédié.
Dans le prochain article nous verrons l’assouplissement et la musculation avec les déplacements latéraux. D’ici là, n’hésitez pas à partager cet article ou tous ceux de la série sur l’assouplissement et la musculation du cheval si vous les avez aimé !
3 commentaires sur “Assouplir et muscler son cheval avec l’incurvation”
(oups coquille… « qu’on peut le monter »… ) dsl…
Il est troublant de retrouver chez vous ce concept d’incurvation et surtout ce schéma qui est bio mécaniquement faux. La colonne du cheval NE S INCURVE PAS contrairement à ce graphique et au « dogme » sur le sujet. La colonne reste parfaitement droite, le jeu latéral du mouvement de la colonne est de moins de 5 CM….
Et donc le concept est faux également.
L’illusion est donnée par le pli et l’engagement du postérieur, et donc le travail musculaire tel que vous le décrivez mais certainement pas du au pli de la colonne qui reste parfaitement droite ! Et heureusement, car c’est grâce à cela qu’on peu le monter !
Je vous renvoie au livre de Karl (eet biens d’autres mais celui la fait référence) qui rappelle que « Les faits et l’anatomie le démontrent, l’incurvation d’ensemble est une vue de l’esprit. » (Les dérives du dressage moderne – p 31)
Et cela a les conséquences que l’ont voit à vouloir forcer cette incurvation impossible….
Je connais bien l’avis De M. Karl au sujet de l’incurvation mais pour l’avoir vu de mes propres yeux et l’avoir palpé avec mes propres mains je pense qu’il serait stupide de faire complètement abstraction à l’incurvation du cheval. Les vertèbres du cheval sont réellement mobiles et l’accumulation de toutes ces petites mobilités articulaires permettent un mouvement global latéral et longitudinal au même titre que notre propre colonne vertébrale.