Quel plaisir de travailler son cheval en longe et de demander une transition d’un petit geste imperceptible sous les yeux ébahis des spectateurs acculés autour de la carrière ! Bon j’exagère un peu mais c’est un peu ce qu’on ressent lorsque l’on maîtrise les aides invisibles du travail en longe.
Le placement du longeur
Commençons directement avec le placement du longeur qui est une aide essentielle en longe tout en étant particulièrement discrète. Suivant la place que l’on prend face au cheval on l’incite à accélérer, ralentir ou conserver la même allure. C’est valable quelque soit la taille du cercle, sur le plat comme à l’obstacle.
Lorsque vous parviendrez à maîtriser totalement votre placement en longe vous aurez d’autant plus de facilités avec les cas plus délicats comme les jeunes chevaux ou dans des situations particulières (extérieur, obstacle, bâche…). Si vous avez un jeune cheval qui dérobe ou s’arrête devant les obstacles, il vous faudra impérativement respecter un placement bien en arrière du cheval pour le pousser en avant sur l’obstacle. Attention à ne pas vous placer en arrière trop tôt, vous risquerez d’inciter le cheval à dérober.
Les indications personnelles
Nous avons tous notre manière bien à nous de longer un cheval. A force, de petites nuances apparaissent dans notre langage corporel pour les transitions notamment. Observez-vous lorsque vous longez votre cheval, une main qui s’écarte, la tête qui s’incline, un fléchissement des genoux, un pied qui frappe le sol, l’orientation du buste… Autant de petites choses qui ne passent pas inaperçues pour votre cheval (surtout si c’est le votre) qui se fie à la plus infime indication pour anticiper votre demande.
J’avais pris inconsciemment l’habitude d’écarter la main qui tient la longe pour les transitions montantes et la lever un peu pour les transitions descendantes. Je ne m’en suis rendue compte que le jour où le cheval que je longeais a exécuté une transition avant que je lui en donne l’ordre vocal.
Libre à vous de trouver vos petits codes, ceux que vous faites facilement, inconsciemment et discrètement qui aideront votre cheval à anticiper vos demandes qui passeront alors totalement invisibles pour les yeux non avertis.
Vous savez maintenant qu’il existe des aides invisibles pour le travail en longe, mais savez-vous qu’il existe des aides tout aussi subtiles pour le travail monté ? Je vous en dirais plus dans un prochain article, en attendant racontez-nous vos petites manies en longe dans les commentaires !
REPRENDRE LE CONTRÔLE PAR LE TRAVAIL A PIED
Les exercices de base à pratiquer à pied pour avoir le contrôle sur votre cheval et vous sentir enfin en sécurité quand vous êtes à côté de lui.
Vous apprendrez également que votre manière d’être avec votre cheval ainsi que votre langage corporel a une importance primordiale si vous voulez être perçu comme son référent.
6 Responses
Ah oui, fabuleux sujet 😀 j’ai carrément arrêté d’utiliser certains ordres vocaux le jour où j’ai découvert que ma jument répondait au geste seul mais pas à la voix seule ^^ Je commence à manquer d’idées sur les gestes à utiliser pour les différents ordres, ceux pour lesquels je n’ai pas de gestes associés. Tu n’aurais pas une petite liste pour exemple ? 🙂
Je mets ça sur ma TODO list 🙂
Après je suis pas trop « tour de cirque » donc ça serait les gestes de base
Oui, c’est vrai qu’on pense d’abord au langage vocal avant celui des gestes ! Mais ce dernier est plus subtil et discret que le premier.
Vaste sujet dont les prémices sont si bien décrit et illustré dans cet article.
Le placement du longeur/euse est en effet une composante importante. Le » point d’intérêt » c’est à dire l’endroit sur le corps du cheval ou il/elle place ses interventions et son énergie l’est tout autant. Les interventions peuvent être transmise par notre regard, le placement de nos épaules, de nos bras et de la chambrière au bout du bras, le déplacement de nos pieds etc. ( on peut voir des personnes assez bien placées mais dont les interventions contredisent ou rendent confuses les infos données par le placement de leurs corps) .
Cela fait partie du « travail en pleine conscience » qui est le but (ou qui devrait l’être) de la personne qui travaille son cheval au sol, et ceci avant l’attente de résultats .Ou suis-je placé dans l’espace, que font les parties de mon corps, à quelle vitesse et quelle énergie et que comprend mon cheval au travers de tout ça?
A ajouter le self- contrôle des ordres vocaux et vous avez de la matière pour de nombreuses heures d’exercices.
Pour des débutants ou des personnes qui « savent longer un cheval » ce « travail en plein conscience » et le prérequis à des exercices plus compliqués ou des résultats tangibles de progression de leur cheval autre que de le faire tourner en rond et franchir des obstacles.
Merci pour cet article:)
Merci à toi Yvan pour cette intervention pertinente. C’est vrai que l’on peut aller beaucoup plus loin que le placement du corps ou le simple geste. Il ne faut pas oublier que le langage du corps est immédiatement compréhensible pour le cheval même s’il n’a jamais été manipulé. La difficulté vient effectivement du manque de conscience de notre propre langage corporel, à nous de changer ça !
Article et commentaires très intéressants! Encore une fois, le langage du corps dur, dur! Merci et bravo Alexandrine pour ton travail!