Quel type de travail pour quel cheval ?

Je dirais qu’il n’y a pas un seul type de travail pour un cheval. En réalité on distingue différents types de travail avec des objectifs et des résultats différents. La proportion et l’intensité de chaque type de séance est le précurseur de la condition physique et du niveau technique du cheval. Quelles sont ces différents types de séance ?

Le travail de fond

Photo de buba_noi

Photo de buba_noi – L’endurance est basée essentiellement sur le travail de fond ici au trot

Plus connu sous le nom de trotting, il sert à améliorer la résistance physique du cheval à l’effort et booste sa capacité de récupération. Aucune attitude particulière n’est demandé car nous recherchons à muscler le coeur, améliorer la capacité respiratoire et renforcer la musculature générale. Vous pouvez demander une attitude basse si votre cheval est déjà suffisamment musclé et habitué à tenir cette attitude. Il se présente sous forme de trotting ou de galopping à faible allure, maintenu constamment durant une durée déterminée. L’avantage du trotting est essentiellement qu’il est abordable y compris pour des chevaux ayant très peu de condition physique et que cette allure est parfaitement symétrique. Le galopping en revanche est dans l’ensemble beaucoup plus physique pour le cheval car il sollicite davantage les muscles de l’arrière-main. Il peut être intéressant pour améliorer l’équilibre du cheval en douceur.

L’apprentissage

L’apprentissage correspond aux séances qui intègrent des nouveaux exercices à pied ou monté. Ce type de séance cause principalement une fatigue intellectuelle. On utilise ces séances avec les jeunes chevaux au moment du débourrage et durant toute la période qui le suit notamment s’il est destiné à la compétition. En principe, avec l’âge ce type de séance finit par totalement disparaître hormis pour les chevaux qui sont reconvertis à une autre discipline comme les chevaux de course réformés.

Le perfectionnement

Après les séances d’apprentissage viennent naturellement les séances de perfectionnement qui, comme leur nom l’indique, servent à améliorer un mouvement en particulier que ce soit dans l’exécution, la précision, la légèreté, la fluidité du mouvement et ainsi de suite… Attention cependant à ne pas en abuser : étant donné le ciblage très spécifique de ces séances, il est impératif de ne pas se focaliser trop longtemps sur un même exercice car cela solliciterait trop fortement les mêmes groupes musculaires et donc causer des courbatures voire des crampes ou des myosites.

Les séances « détente »

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Moment de détente à cheval

Il peut s’agir de séances à pied ou monté sans recherche de progression ni de perfectionnement. L’objectif n’est donc pas d’obtenir une progression ni une amélioration entre le début et la fin de la séance. Le seul but ici est de remotiver et de stimuler le moral du cheval ainsi il prendra plus de plaisir à travailler et sera d’autant plus disponible pour progresser. De quel type de séance s’agit-il exactement ?

Tout dépend de ce que vous savez faire. Si vous aimez jouer avec votre cheval en toute liberté, faire une petite promenade tranquille en forêt ou simplement une séance de « révision » en privilégiant les exercices que le cheval aime bien faire tout en le félicitant abondamment. Faites ce que vous savez faire et ce qui devrait plaire à votre cheval et renforcer votre lien avec lui. Si vous ne savez pas ce que votre cheval aime il suffit d’essayer quelque chose et vous verrez le lendemain si ça lui a plu suivant l’accueil qu’il vous réservera. Justement j’ai une petite anecdote à ce sujet :

Je monte tous les jours une jument de polo qui est récemment passée du pré au box. Je sors avec elle tous les jours pour qu’elle ne reste pas constamment enfermée, simplement 20 minutes de pas en forêt. Rien de bien fatiguant par rapport à ce qu’elle a l’habitude de faire. Lorsqu’elle joue les match en soirée, j’ai du mal à lui mettre la selle et le filet : elle essaye de m’éviter. Son tempérament calme et gentil fait qu’elle s’exprime assez timidement et tout le monde ne le remarque pas. Depuis quelques temps elle sait que les sorties en forêt se font le matin et au moment de la préparation elle prend immédiatement son mors et marche d’un bon pas.

Je pense que ce type de séance est aussi important que les deux autres particulièrement avec un cheval qui a terminé son apprentissage et qui travaille à bon niveau ou dont le travail est répétitif. Malheureusement, encore trop peu de personnes les pratiquent car elles sont considérées comme une perte de temps.

Savoir s’adapter

Encore une fois le mot d’ordre est l’observation ! Observez votre cheval pour savoir ce dont il a besoin. Est-ce qu’il a le moral ? Est-ce qu’il a une bonne condition physique ? A-t-il des lacunes d’apprentissages à combler ou est-il simplement en « révision » de ce qu’il sait déjà faire ? Quel est votre objectif ? Voulez-vous atteindre un certain niveau ou résultat en concours ou simplement profiter de la relation privilégiée qui s’est créée avec votre cheval ?Vous devez choisir le type de séances et leur rythme selon votre cheval (âge, condition physique, moral, humeur, caractère…) et vos objectifs.

Racontez-moi comment vous organisez ces différents types de séances pour votre cheval. Est-ce que vous les utilisez toutes ? Qu’attendez-vous de votre cheval ?

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4 Responses

  1. Chouette synthèse ! J’avais déjà entendu que l’accueil que nous réserve le cheval a un lien avec la séance de la veille ! Pour ma part, je l’ai souvent vérifié. Mais les signes sont parfois si légers qu’on pourrait croire avoir rêvé…

  2. Bonjour,
    Lorsque mon cheval vivait en boxe, juste le fait de sortir du boxe le rendait « moins malheureux »… Mon arrivée aux écuries était accompagné d’un long hennissement et une impatience de sortir ! Quoi qu’on fasse !
    Depuis avril il est au près! Depuis il ne m’acclame plus quand j’arrive 🙂 C’est un cheval de sport donc il continue à travaillé, je remarquais bien que dernièrement (il a repris sérieusement le boulot, il paraissait moins « pressé » de sortir! Cela fait 3 jours que j’enchaine les rando avec le gros, bien-sur je n’ai pas retrouvé le cheval qui m’attendait avec impatience ( pas fou l’animal il a des copains, du foin à volonté et peut gambader autant qu’il veut) mais il a remis la tête dans le licol tout seul comme il le faisait avant… bref il fait plus froid, il n’y a plus d’herbe et on fait de la balade, je commence enfin à redevenir intéressante à ses yeux ^^

  3. Bonjour,
    J’ai 2 chevaux : une ponette qui va bientôt avoir 20 ans et un ibérique de 8 ans.
    La ponette a été achetée à un propriétaire qui partait à l’étranger et l’ibérique au club où je prends des cours car il faisait des tendinites à répétition et était laissé « livré à lui-même »…. et comme je n’ai pas l’intention de faire de concours en tout genre… il était « parfait » pour moi si on oublie que je suis une débutante en équitation.
    Mon ibérique :
    Dans les premiers temps, je ne pouvais l’attraper au pré qu’avec des friandises car il avait assimilé que quand on allait le chercher c’était pour travailler.
    En 1 mois, je n’avais plus besoin de friandises car j’allais le chercher pour tout ou n’importe quoi : pour le faire brouter, pour le panser, pour le travailler en liberté ou pour le monter ….. Il ne savait jamais à quoi s’attendre donc sa curiosité (je pense) l’emportée. Aujourd’hui, je place le licol devant lui et j’attends qu’il descende un peu la tête pour lui mettre.
    Maintenant, je pense qu’il commence à me faire confiance (après plus d’un an) car il y a eu plusieurs signes :
    En liberté dans le manège, quand il a envie de se défouler un peu, il s’éloigne de moi ce qui n’est pas le cas avec d’autres personnes. Une fois, j’étais avec un moniteur de voltige qui le titillait, mon gros n’a pas pris de précaution et à donner un coup de cul proche du moniteur.
    Je déménage bientôt, le transporteur est venu pour un premier contact. Mon dadou a commencé à monter dans le camion sans problème. Le transporteur m’a demandé de me mettre de l’autre côté pour pouvoir attraper la chaine de sécurité ; Quand mon cheval a vu que je me déplacais, il a commencé à faire marche arrière ; donc je me suis pressée de changer de place et quand il a vu que j’étais là, il a continué de monter sur le pont.
    Ce matin, je l’ai retrouvé en dehors du pré, en liberté dans les écuries…. J’ai eu la flemme (j’avoue) d’aller chercher un licol pour le ramener au pré…. Alors j’ai tenté de le ramener en liberté (chose que je n’aurais jamais essayé de faire il y a quelque temps) : j’ai juste posé ma main sur sa crinière et je lui ai dit « viens » il m’a suivi. J’ai ensuite enlevé ma main pour voir ce qu’il allait faire… il a continué à me suivre.Il a attendu que j’ouvre la clôture et il est rentré tout seul dans le pré.
    Je peux maintenant lui curer les pieds dans le pré sans qu’il bouge et je n’ai rien fait de spécial pour cela. Je le regarde vivre sa vie de cheval dans son pré. S’il vient, tant mieux, s’il ne vient pas, tant pis. Dès fois je ne m’occupe même pas de lui, je viens pour faire le tour des clotures, voir si tous les rubans sont en place ou s’il n’y a rien de dangereux pour lui. Il finit pas venir voir ce que je fais.

    Ma ponette :
    Elle m’a appris tellement de choses que je ne la remercierai jamais assez.
    Quand on est débutant, on ne s’aperçoit pas forcément du mal qu’on peut faire à un cheval que l’on monte.
    j’étais trop dure dans mes mains, je lui faisais mal à la bouche sans m’en rendre compte (c’est aussi une question d’éducation équestre je pense, je reviendrais dessus), elle m’a appris à être plus légère. Avant qu’elle n’arrête de travailler pour cause de suspicion de gestation, je pouvais la monter en reprise avec 2 doigts sur les rennes et pourtant c’est une ponette extrêmement dominante.
    Elle est très patiente aussi mais sa patience a des limites, donc elle m’a appris à ne demander un exercice que 2 ou 3 fois et ensuite de passer à autre chose. Par exemple, on apprenait les hanches en dedans. Sauf que mes aides n’étaient pas bien placées donc elle ne faisait pas ce que j’attendais. Elle essayait quelque chose, les oreilles tournées ver moi en « me disant » : « c’est ça que tu attends ? » Non ce n’est pas ça. On recommencait avec les aides « plus justes » : « ah c’est ça que tu veux ? » Toujours pas… A la 3ème fois, le comportement de ma ponette changeait « tu fais ch…, tu attends quoi de moi ? » et là on arrêtait car je ne veux pas rentrer dans une épreuve de force avec un cheval. Donc « c’est pas grave, on recommencera plus tard » et zou on fait autre chose.
    Je sais que l’incompréhension vient de moi car elle a fait du CCE pendant des années, donc elle connait très bien les airs de basses écoles…. Elle attend que je sois plus juste dans mes demandes.
    C’est également une ponette qui me donne confiance car elle n’a pratiquement peur de rien. Donc c’est pratiquement elle qui me dit « t’inquiète, il n’y a rien » quand je stresse un peu en balade. Quand je la vois détendue, ça me décontracte.

    Voilà tout ça pour dire que pour moi, l’équitation ne s’arrête pas à monter sur le dos d’un cheval et de lui faire faire des airs de basses ou hautes écoles….
    L’écoute, la compréhension et le respect du cheval devraient faire parti du monde équestre.
    Voir un travail en liberté m’extasie plus qu’un cheval avec 2 mors dans la bouche, complètement soumis, à faire un piaffé ou un pas espagnol.

    Je ne vais pas faire mon laïus sur les centres équestres car j’en aurai long à dire sur celui dans lequel sont mes chevaux actuellement….

    • Bonjour Gaelle,
      Je suis totalement d’accord avec toi. La relation avec le cheval est loin de se limiter à monter sur son dos. La complicité que tu as développé avec tes chevaux est superbe et tu verras qu’en progressant en équitation tu auras la même complicité et la même justesse dans tes aides.

      Tu sais l’équitation dans la plupart des centres équestres et en compétition n’est pas un exemple à suivre. On y voit rarement un cheval qui se plaît à exécuter des changements de pieds au temps ou des transitions piaffer passage ou même des choses bien plus simples.
      Je te conseille de t’intéresser au grands écuyers comme Baucher ou Nuno Oliveira, tu verras que déjà à cette époque ils recherchaient la complicité avec le cheval plutôt que la domination.

      Il est plus facile d’obtenir un cheval épanouis en travail en liberté que monté mais l’inverse est possible seulement c’est moins visible et seul un oeil aguerris sait faire la différence.

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