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Comprendre les défenses du cheval

Que sont les défenses du cheval ? Comment se manifestent-elles ? Pourquoi ? Comment y remédier ? Voilà des questions importantes aux yeux de tous cavaliers soucieux du bien-être de son cheval et désireux de progresser. Les défenses du cheval sont des réactions plus ou moins violentes et indésirables qui surviennent d’un conflit entre cavalier et cheval.

Comment surviennent les défenses ?

Les défenses sont des comportements indésirables à nos yeux qui peuvent avoir plusieurs degrés d’importances, du plus violent au plus subtil évitement. Un cheval en défense réelle manifeste sont désaccord et refuse de coopérer en rendant la tâche difficile au cavalier. Dans tous les cas ce sont nous qui provoquons ces défenses par notre façon de nous comporter avec le cheval et par nos maladresses équestres aussi.

Parfois les défenses sont apprises, dans le cas très fréquent d’un cavalier effrayé qui recule devant un cheval de plus en plus indiscipliné voire agressif (voir guérir de la peur à cheval).
Il y a aussi des défenses qui sont plutôt à prendre comme de simples lacunes dans l’éducation du cheval. Par exemple un cheval qui piaffe et soulage son effort en reculant ses appuis d’antérieurs ou un autre qui exécutera une transition descendante en s’effondrant sur l’avant-main et en creusant le dos plutôt qu’en engageant les postérieurs. Dans ce cas-ci il faudra simplement faire preuve de davantage de rigueur pour faire comprendre au cheval ce qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas. Les chevaux les plus malins comprendront rapidement que le niveau d’exigence à leur égard est variable d’un cavalier à l’autre.

Ensuite il y a pour moi un deuxième niveau de défense qui est beaucoup plus subtil et qui relève davantage de l’inconfort du cheval. Il est intéressant de faire remarquer que certains chevaux sont plus ou moins sensibles à la douleur et que suivant leurs tempéraments ils peuvent aussi être plus ou moins coopératif avec nous, humains. Certains se manifesteront simplement par de l’inconfort tandis que d’autres, plus sensibles feront démonstration d’impressionnantes défenses. Il est donc important de connaître ces signes d’inconfort, d’y prêter attention et d’en tenir compte dans le travail du cheval pour améliorer la coopération avec le cheval.

Comment les reconnaître ?

Je vais vous lister les défenses que l’on rencontre le plus souvent au cours de sa vie de cavalier. Bien sûr il y a toujours des chevaux plus inventifs que les autres. N’hésitez pas à vous exprimer en commentaire si vous avez remarqué une défense ou un inconfort qui n’est pas dans la liste !

Les inconforts fréquemment rencontrés :

  • Fouaillement de queue
  • Grincement / claquement de dent
  • Oreilles en arrière
  • Rotation de tête / torsion de l’encolure

Les défenses :

  • Tire
  • Agite la tête / Bât à la main
  • Refuse d’avancer
  • Fuite dans le mouvement en avant
  • Cabrades ou ruades

Ici les oreilles en arrière et fouaillements de queue laissent deviner un certain inconfort

Comment réagir ?

Avant de vouloir répondre à la défense par la punition comme la plupart des gens le font, il est bon de se poser quelques questions sur le pourquoi du comment de l’apparition de ce comportement et sa raison d’être. Le principe est d’éliminer les causes plutôt que de punir la conséquence ce qui, vous le comprenez bien, est inefficace.

Identifier la cause

Après avoir identifié exactement la ou les défenses du cheval en vous aidant de la liste ci-dessus, il faut essayer de comprendre depuis quand ce comportement est présent au cas où un évènement extérieur en serait la cause (changement de pension, d’alimentation, venue du dentiste, demi-pension…).

Il faut chercher également ce qui déclenche la défense. La nature de la défense vous donnera des indices sur les causes probables, souvent les ruades sont provoquées par des aides impulsives trop dures alors que les mouvements de têtes sont plutôt dus à des fautes de main. Si vous avez seulement de l’inconfort vous pouvez simplement formuler plusieurs demandes différentes avec des aides plus subtiles afin de trouver la façon de faire la plus confortable pour votre cheval.

Comprendre la cause

La cause d’une défense trouve plusieurs origines, c’est simple car il n’y en a que 3 de possibles.

Une origine physique peut être due bien sûr à un problème de santé, une douleur, une courbature ou une incapacité. Le problème peut être temporaire dans le cas d’un cheval qui manquerait de muscles et qui aurait des difficultés à réaliser certains exercices correctement. Le problème peut aussi disparaître complètement avec une bonne adaptation du matériel au cheval. Le cavalier peut être en cause par la façon dont il monte à cheval, comment il répartit son poids et comment il agit avec ses aides. Des aides trop dures et non progressives génèrent instantanément des défenses chez le cheval.

Attention au cercle vicieux de l’inconfort physique du cheval qui réduit l’amplitude de ces mouvements et le cavalier qui renforce ces aides d’autres part pour palier à cette perte d’amplitude et qui provoque une défense chez le cheval.

L’inclinaison de la tête, un inconfort typique même lorsque le cheval n’ouvre pas la bouche

Lorsque l’origine de la défense est psychologique c’est qu’il y a incompréhension entre ce que le cavalier souhaite et ce que le cheval donne. Le cavalier augmente alors l’intensité de ses aides et le cheval finit par répondre par une défense car il ne comprend pas ce que le cavalier attend de lui. Dans un cas comme celui-ci, en demandant le même exercice d’une façon différente devrait pouvoir résoudre le problème. Mais globalement faites attention à bien récompenser votre cheval lorsqu’un exercice est réussi pour éviter la confusion par la suite.

Parfois la défense semble inexplicable, elle survient le plus souvent dans une situation bien particulière et dépend parfois de plusieurs facteurs : c’est une origine émotionnelle. Je vous ai déjà parlé des mémoires qui sont en réalité des traumatismes émotionnels qui restent inscrit au plus profond de l’inconscient et dont il est si difficile de se défaire. Il ne faut pas oublier également que le cheval est le roi des associations et qu’il apprendra très vite à réagir à un évènement inconfortable même si ce comportement peut lui porter préjudice.

Résoudre la cause

Après avoir bien identifié la cause, souvent on a des soupçons sur plusieurs possibilités qui peuvent provoquer la défense. Il ne vous reste plus qu’à tester individuellement chacune d’entre elles et voir laquelle semble apporter le plus d’améliorations. Bien sûr certaines ne sont pas envisageables sur le court terme s’il s’agit de changer de pension par exemple mais si vous avez d’autres suspicions vous pouvez toujours commencer par ce qui est le plus facile à mettre en place et n’opter pour des solutions plus radicales qu’en dernier recours s’il n’y a aucun changement malgré les efforts faits.

Il n’y jamais de solution universelle pour venir à bout d’une défense. Tout ceci peut dépendre de tellement de facteurs différents que chaque cas de défense sera forcément unique. Cet article vous aura permis en tout cas de faire le point, de bien comprendre le mécanisme d’installation des défenses et les causes les plus courantes. A vous maintenant à partir de ces informations de vous concocter votre solution sur-mesure en cherchant parmi les éléments qui ont attiré votre attention ce que vous pourriez mettre en œuvre pour changer ça et rétablir la coopération avec votre monture.

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23 commentaires sur “Comprendre les défenses du cheval

  1. Giovanna dit :

    Bonjour Madame, tout d’abord merci pour vos précieux conseils et pour votre implication.
    J ai un lusitanien depuis 2 ans, lequel se mettait toujours en arrière de la main. Avec beaucoup d amour et de patience, j ai fini par résoudre ce problème. Mais, bien que, je vais beaucoup a l extérieur faire des balades en main, quand je le travaille au manège, il ne veut pas marcher d un pas correct, soit il trottine, soit il se met au piaffer, soit il se traverse… Bref j ai beaucoup de mal avec cela. Auriez vous la gentillesse de me donner qqs conseils, un grand merci d avance.
    Giovanna

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour,
      Pour étendre le pas, votre cheval doit venir un peu plus sur les épaules dans une attitude horizontale. Cherchez à l’avoir plus bas, nuque à hauteur du garrot et demandez l’allongement progressivement dans cette attitude sans aucune autre exigence. Vous pouvez faire ce même travail au trot également.

  2. Christelle dit :

    Bonjour, j’ai un jeune cheval de 5 ans, je l’ai débourré moi-même (avec un peu d’aide en éthologie). Il refuse violemment d’être longé. Je ne l’ai pas vraiment longé au débourrage, juste des exercices de cercle au 3 allures en grande longe et licol. Ou du travail en liberté. ça se passait globalement bien, bien que ce soit vraiment le problème depuis le début (acheté à 2 ans, il essayait de s’enfuir en tournant la tête vers l’extérieur déjà quand je l’ai acheté). J’ai changé de pension il y a 5 mois. Depuis c’est impossible de le faire tourner en longe ne serait qu’un cercle au pas. Je l’envoie sur le cercle, il commence a secouer la tête, il part sur le cercle si j’insiste, mais après quelques foulées, il coupe le cercle pour se rapprocher de moi avec son épaule, et puis si je lui demande avec la chambrière de s’éloigner, d’un coup il explose, il part au galop, tourne les fesses vers moi et rue, ou fait violemment demi-tour (aujourd’hui il s’est tout enroulé dans sa longe comme un saucisson, heureusement il est éduqué à ne pas paniquer donc il s’arrête et attend), parfois il se cabre, saute en l’air comme un fou. Quand ça arrive je tiens bon, je ne lâche rien, je prie juste qu’il ne se prenne pas les pieds dans la longe. En général je tire sa tête et il s’arrête face à moi et je lui demande de reculer.
    Je tiens le coup mais j’ai peur, il n’a pas essayé de charger encore, mais j’ai peur d’insister et qu’il en arrive à ça.
    Mais à part ça, il est très respectueux en main, je peux lui faire garder ses distances, bouger ses hanches et ses épaules, reculer à distance.
    Monté c’est sans problème en balade avec un autre (seul c’est pas encore possible), en carrière il commence à essayer aussi de faire quelques fantaisies du même genre (accélérer ou ruer au départ au galop, ce qu’il ne faisait pas avant). Donc je monte de moins en moins de peur qu’il fasse monté la même chose qu’en longe…
    Je ne sais plus quoi faire. Je me suis faite aider par un coach éthologie avec des exercices pour la longe aussi pour mesurer mes gestes, mais ça ne change rien. C’est un cheval peu sensible qui a l’air hyper gentil et calme, et d’un coup il se fâche…

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour Christelle,
      Pour reprendre le travail en longe, l’équitation éthologique me semble être le mieux pour l’apprendre à votre cheval.
      Idéalement, il faudrait que vous puissiez travailler dans un rond, ça vous aiderait à garder le contrôle.
      Mais pour moi toutes les réactions de votre cheval sont probablement liées à des erreurs de votre part dans vos aides. Si vous avez peur, vous allez soit mettre trop de pression soit pas assez et c’est pour ça que ça ne fonctionne pas très bien.
      C’est d’autant plus difficile s’il est sensible car au moindre excès de votre part et il s’en va.
      Je vous encourage à vous remettre en question et à persévérer avec un coach. Il n’y a pas de mauvais cheval mais seulement des mauvais cavaliers. Et quand la peur s’en mêle, il faut compter les années avant d’avoir des progrès significatifs.

  3. Sirop dit :

    Bonjour madame,

    J’ai un réformé qui tire énormément en extérieur ( promenade en main). Il avance naturellement vite et fort donc c’est son train normal. Il ne s’aligne sur mon pas qu’une fois à l’abord des écuries ou après un long moment d’arrêter /reculer. La présence ou non d’un autre cheval n’a aucune incidence.
    Il a des défenses claires si j’en crois votre article mais demeure respectueux.
    Il est sorti en licol simple pour éviter l’engrenage des enr^enements coercitifs.
    Merci de votre retour.
    Cdt

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour,

      Les défenses que l’on peut rencontrer en main sont forcément des défenses mentales liées à l’incompréhension, la peur, le désaccord pour la simple et bonne raison que vous ne pouvez pas forcer votre cheval dans cette position et que le cheval n’a pas la contrainte du poids du cavalier sur son dos. Donc au niveau physique, il n’y a rien qui puisse être difficile pour lui à ce niveau là. Le mot défense est alors un peu exagéré dans ce contexte là.

      Maintenant vous avez deux façons de voir votre problème.
      La première ne va peut-être pas vous faire plaisir mais ça vous montre que votre cheval est très allant en extérieur, il semble aimer ça et c’est pour ça qu’il a beaucoup d’entrain. Avez-vous vraiment envie de l’obliger à freiner son impulsion naturelle et son plaisir de se promener juste pour qu’il marche à votre hauteur et à votre allure ? Pourquoi ce serait à lui de s’adapter s’il vous suffit d’allonger le pas ?

      Et la deuxième option, si vous ne voulez pas vous adapter à votre cheval et si vous tenez à ce qu’il soit obéissant en marchant à votre rythme, il faudra s’arrêter et reculer A CHAQUE FOIS que sa tête dépasse votre épaule. C’est l’application rigoureuse de cette règle qui va changer les habitudes de votre cheval. Par contre attendez-vous à ce que cela provoque de la frustration chez lui…

      J’espère que cela vous aidera à mieux comprendre votre cheval,

  4. Emilie dit :

    Bonsoir, je monte un demi sang arabe depuis plusieurs mois avec qui je progresse bien. Après un changement de mors au début ( canons épais en caoutchouc ), il a commencé à se decontracter et à venir se poser sur la main. Mais il a toujours la bouche ouverte comme sil y avait une gêne (vu dentiste ras), et parfois je n’arrive pas à établir le contact. Est-ce qu’il faut que je change de mors? Il le mâche tellement que les caoutchoucs ne durent même pas 6 mois…ou y a t il des exercices à essayer? Pour info le cheval a 10 ans et nous sortons 90% en extérieur et le reste du temps en carrière. C’est également un cheval peu câlin même s’il est plus calme et moins distant qu’au départ. Merci d’avance pour vos réponses. Cordialement Émilie

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour Emilie,

      Il y a de fortes chances qu’il ait toujours la bouche un peu ouverte parce que le canon du mors est trop épais par rapport à sa bouche. Donc quand il ferme la bouche il ne peut pas fermer ses lèvres.
      Le fait qu’il le mâche beaucoup peut aussi être lié à cette gêne liée à l’épaisseur du canon. Avec les chevaux qui ont tendance à trop mâcher les mors, il vaut mieux choisir une matière qui ne s’abîme pas malgré les coups de dents d’autant plus qu’on ne sait jamais ce que peut faire un mors abîmé au niveau toxines ou prendre des formes qui peuvent couper les gencives. Vous n’avez pas précisé si c’était un mors droit ou non, il faudra pour moi privilégier un mors droit ou simple brisure qui sera moins mobile dans la bouche et aidera à calmer cet excès de mastication.
      Voilà quelques indications au vu de ce que vous me dites mais bien sûr la main a aussi un grand rôle à jouer là-dedans…

      1. Emilie dit :

        Merci beaucoup pour votre réponse. Je pense partir sur un mors simple brisure avec canons moyens et peut-être en cuivre pour la décontraction ou en alliage, affaire à suivre !

  5. Mireille Isaac dit :

    Bonjour Eva. Ma nièce de 15 ans vient de se voir offrir une jument.
    Celle-ci se cabre dès qu’un cheval en liberté ou monté à plusieurs mètres d’elle rentre dans son champ de vision, qu’il y a du vent faisant trembler un objet quelconque, même à plusieurs mètres, et, plus spécifiquement, quand on la laisse se détendre , rênes plus ou moins longues. Elle se cabre également régulièrement dans son box. Ce cheval est sorti tous les jours minimum 1 heure en paddock de +/- 2000 m², et est soit montée soit longée avec un jour/ semaine où elle n’est que lâchée.
    D’après ce que j’ai pu analyser, cette jument qui a déjà pouliné ne voit pas l’être humain comme la jument dominante du troupeau et ne pense qu’à une chose, rejoindre ses congénères. Lors des 2 essais, la jument était seule en piste, sans le moindre cheval à l’horizon.
    Le papa de ma nièce m’a rapporté que la jument s’est cabrée lors du premier essai et que la cavalière professionnelle qui la travaillait et était sur son dos à ce moment leur a dit que ce n’était pas grave, que ça lui arrivait de temps en temps, mais que ça n’était jamais « méchant ». Lors du second essai, j’ai monté la jument en premier, elle avait déjà étée sortie avant notre arrivée (trace de sable sur le bas des membres) , une cavalière du manège a demandé à lacher son cheval pendant l’essai et la cavalière professionnelle lui a répondu : pas maintenant, dixit mon beau-frère qui est totalement novice concernant les chevaux et m’a rapporté ce fait 1 semaine après l’arrivée de la jument, quand j’ai appris que celle-ci se cabrait à chaque leçon (avec 1 cavalière de dressage niveau national, propriétaire du cercle équestre où ma nièce monté depuis 5-6 ans ( elle a 9 ans d’expérience en tout).
    J’ai alors proposé de monter le cheval 3x/semaine en plus des 2 leçons de Marie (40 ans d’expérience dont 20 à « dresser » , (je préfère éduquer et mettre en confiance et en muscles), des chevaux de tous types et qualités dont une bonne partie ont été vendus et tournent en CSIO avec succès (je les montait en dressage, balade et les mettait en confiance à l’obstacle).
    Lors de notre première séance, la jument m’a sorti de la piste en se cabrant « de côté » , j’étais en détente, donc rênes longues, j’ai donc ajusté mes rênes, c’était un dimanche et pas un chat à l’horizon excepté un cheval lâché. Le reste de la séance s’est bien passé. Le lendemain, 1 cheval en longe, vent, un autre cheval qui sautait, elle s’est à nouveau cabrée lors d’un coup de vent qui a fait de la musique dans un grillage à 1 vingtaine de mètres. Je lui ai fait sentir gentiment mais fermement qu’elle pouvait avoir confiance en moi et qu’elle ne risquait rien et qu’il fallait éviter de recommencer, simplement avec ma voix et des aides plus fermes (il m’arrive régulièrement de lacher une rêne tellement je les serre peu habituellement). J’ai pu terminer la séance normalement et terminer par un tour de +/- 300 mètres pdt lequel elle a regardé l’air effrayé les différents chevaux en prairie que nous avons croisés. Le jeudi suivant, séance de travail impeccable, je fini par 100 m de tour, rentrée dans 1 prairie vide faire un cercle pour éviter de faire demi-tour sur le chemin et, une fois le cercle terminé, après 3 foulée vers la sortie de la prairie, elle se pointe sans crier gare. Retour au travail 15 minutes en impulsion. Je n’ai pas pu monter cette semaine,j’y retourne dimanche.
    J’aimerais avoir votre avis, vous qui êtes impartiale dans cette histoire.
    Mireille.

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour Mireille,

      Cette jument est une sacrée énigme !
      D’après ce que vous me dites, instinctivement, je tenterais d’explorer plusieurs pistes.

      Pour commencer celle des aides, en général un cheval qui pointe a été bloqué. Et si ça s’est produit très souvent ça fini par devenir une habitude et c’est peut-être pour ça que maintenant, même si elle n’est plus bloquée par les aides, elle le fait toujours même quand elle est rêne longue ou au box.
      Est-ce qu’il semble y avoir une contrariété à l’origine de ces cabrés ? Quelque chose qui d’une certaine manière ne va pas dans son sens ?

      Ensuite je pense aussi à un accident en ce qui concerne l’origine. Cela pourrait expliquer pourquoi elle a peur des autres chevaux. Il arrive souvent dans les grosses écuries que les cavaliers se rentrent dedans par inattention. Et c’est possible que ça lui soit arrivé…
      Comment se comporte-t-elle lorsqu’elle est lâchée avec d’autres chevaux ?
      Il pourrait être bénéfique de travailler en botte à botte par exemple, à voir selon ses réactions.

      Si la thèse de l’accident se vérifie, il y a certainement des mémoires et des émotions à libérer. Les soins énergétiques peuvent vraiment aider pour ce genre de chose.

      Et enfin je m’interroge par rapport à la rétivité. Est-ce que le fait qu’elle se pointe la rend rétive au point que certains exercices sont délicats à aborder ou plutôt capricieuse à pouvoir tout exécuter parfaitement mais seulement quand elle est disposée ?
      Disposez-vous facilement d’impulsion ou pas ? Est-ce qu’elle râle à propos de ça ?
      Et avez-vous déjà longé en chambon ? Cet enrênement devrait lui rendre la manoeuvre totalement impossible, c’est peut-être quelque chose à essayer pour lui faire oublier ça pendant un temps.

      Voilà quelques réflexions brutes qui me viennent par rapport à votre histoire.
      J’attends des nouvelles !

      1. Mireille Isaac dit :

        Merci pour cette réponse Alexandrine. Holly n’a pas peur des chevaux qu’elle croise qu’ils soient montés ou longés. Ma déduction est qu’elle a envie de rejoindre ceux qui sont en prairie, aucun soucis quand elle est lâchée avec d’autres chevaux. Je suis persuadée que son éducation a été ratée, ses cabrades n’ont aucune relation avec quelque exercice demandé , ma sensation et intime conviction étant qu’elle n’a jamais eu de cavalier lui ayant « imposé » sa volonté par justes fermetés et récompenses ni lui ayant inspiré confiance,m. Ses congénères priment sur la relation avec son cavalier. J’ai déjà eu le cas avec de jeunes chevaux justes debourrés et en 2-3 séances débutants par 20 minutes de balade seuls, la relation-confiance était établie et le souci de départ oublié. Dans ce cas, la cavalière a apparemment toujours fait le maximum afin d’éviter de contrarier la jument, qui prend 8 ans.
        Ce dimanche, afin d’éviter un accident, je lui ai mis des rênes allemandes. Si vous aviez vu sa tête (qu’elle a d’ailleurs balancée 3-4 x de bas en haut des qu’elle a eu la deuxième paire de rênes pardessus l’encolure), j’ai de suite compris qu’elle connaissait cet enrênement et qu’il avait dû être mal utilisé avec elle, que je n’avais plus utilisé depuis plus de 25 ans, toujours avec parcimonie et jamais tendues. Dans les mêmes conditions qu’1 semaine auparavant, elle n’a pas bronché alors qu’elles sont toujours restées largement flottantes. Idem jeudi.
        Mercredi,Marie l’avait montée en leçon dans la piste intérieure, tout ce passait bien jusqu’au moment où elle s’est retrouvée seule cheval dans le manège. Elle s’est
        énervée et n’a plus rien écouté des aides au point que Marie a fini par descendre afin d’éviter un accident. Sa monitrice refuse de la monter et je n’étais pas là…
        Je l’ai jusqu’à présent montée 5x en 4 semaines et maintenant, quand je la lache au paddock, elle revient vers moi quand je la rappelle (après l’avoir laissée 3/4 d’heure avec ses copains).
        J’utilise les friandises au départ (1/2 sucre de canne) exclusivement après l’avoir bridée pendant que je sangle 1 deuxième fois et au montoir, elle se tient maintenant les 4 membres au sol, je lui donne sa deuxième moitié de sucre, c’est ainsi que je les habitue à ne pas bouger d’1 poil au montoir et à attendre ma demande pour partir au pas. Ils comprennent très vite, y compris Holly. Tant que le lien n’est pas établi, ce sont les 2 seuls moments où je les récompense par le ventre. Pour le reste, cessation
        immédiate de la demande, voix et,
        montée, gratouilles niveau du garrot en plus.
        Elle a de plus en plus souvent les oreilles pointées vers moi au travail, elle me respecte et m’écoute de mieux en mieux, à pied également, ce qui est loin d’être le cas avec sa jeune propriétaire qui a appris à en avoir peur. Je ne sais que faire de plus pour l’aider.
        Il y a eu mensonges et « trucs » lors des 2 essais afin que la jument se montre sous son meilleur jour et Marie n’a ni assez d’expérience et n’a pas non plus appris à s’imposer face à un cheval « rétif ». Auriez-vous un conseil à me donner à ce niveau ? Il faut savoir que sa patience est très limitée quand il s’agit d’écouter et/ou de regarder quand on veut lui faire profiter de notre expérience. Elle croit avoir tout compris en quelques mots ou quelques minutes d’observation puis ne comprends pas qu’elle n’obtienne pas le résultat escompté du premier coup. C’est compliqué des 2 côtés en fait. Je lui avais trouvé 1 hongre de 5 ans avec 1 super tête mais moins habitué aux aides évidemment et malgré toutes mes explications du pourquoi et du comment de ce choix et parce que ce cheval ne s’arrêtait pas dès sa demande, elle a préféré 1 jument plus fine, plus jolie et plus avancée dans le travail et voilà le résultat. Je m’égare, en même temps, je me dit que ça peut servir à d’autres.
        Passez une excellente fin de soirée et un bon dimanche.

        1. Alexandrine Nobis dit :

          Bonjour,
          Je pense que vous faites déjà votre maximum pour essayer de faire marcher ce couple et vous avez déjà de bons résultats avec la jument.
          J’ai un ami qui prend des chevaux en rééducation et il procède toujours en prenant le cheval au travail 3 mois sans que le propriétaire ne le monte pour lui faire passer tout ses défauts et avancer son dressage et ensuite il réintroduit des séances avec le cavalier pour apprendre au couple à fonctionner ensemble. Peut-être que ça pourrait vous inspirer ?
          Quand au caractère de la demoiselle, malheureusement les chevaux en pâtissent parfois… Certaines personnes ont besoin de se mettre en grande difficulté avant d’admettre qu’elles ont besoin d’aide. Si ça ne vient pas d’elle, c’est compliqué (elle est un peu comme sa jument non ?)
          Dans tous les cas je n’ai rien à redire, ce que vous faites et votre patience sont admirables !
          Amitiés,

      2. Mireille Isaac dit :

        PS désolée du délai de réponse, je ne m’attendais pas à trouver la vôtre dans la rubrique « promorions ». C’est noté maintenant

    2. SCHIFANO dit :

      Peut être que la selle ou le mors qui ne sont pas adaptés. Cela arrive très souvent..

  6. Aurore C dit :

    Bonsoir, article très intéressant comme d’habitude mais un cheval qui secoue la tête de droit a gauche au pas en rênes longues et tire sur les rênes en rênes courtes au trot ? A quoi cela est dû ?
    Bien à vous
    Aurore.

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour,
      Je ne peux pas répondre sans avoir un aperçu du niveau du cavalier. Quoiqu’il en soit les défenses sont toujours la conséquence d’une erreur du cavalier. Pour savoir laquelle il faudrait savoir ce qu’il se passe avant que ce comportement n’apparaisse.
      Quand ce mouvement devient automatique, on ne peut plus identifier la cause et seul un très bon cavalier peut parvenir à corriger ce défaut.

  7. benedicte dit :

    Bonjour,
    Très intéressant.
    Que penser de ma jument qui a systématiquement une défense ou peur toujours aux mêmes endroits dans le manège, soit à la porte (alors qu’on pourrait penser que le retour au pré pourrait lui plaire…) et dans le fond qui donne précisément sur son pré et ses copains. De fait, je me sers de ma rêne extérieure et ma jambe intérieur pour qu’elle passe à ces endroits mais ses réactions peuvent à tout moment surprendre (rien de méchant) mais pas très confort et rassurant quant on se trouve dessus. Sachant qu’elle le fait aussi à la longe aux mêmes endroits de façon plus ou moins modérée. Merci

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour Bénédicte,
      La peur est toujours délicate a gérer et dans ce cas là, rien à voir avec une défense.
      Vous avez plusieurs options :
      – Répéter les passages dans les zones qui font peur sans réagir jusqu’à ce qu’elle soit lassée
      – Multiplier les demandes pendant votre séance pour qu’elle soit obligée de se concentrer sur vous et non plus sur ce qu’il peut se passer autour

  8. DUROU dit :

    Bonjour,
    Que penser d’un cheval qui, au cours d’un travail à la longe, s’est approché de la limite de la carrière, a ralenti et a sauté quasiment depuis l’arrêt environ 1m60 et ce alors que deux personnes étaient juste devant dont l’une connaît bien ce cheval… !

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour,
      Je pense qu’à ce moment là, sauter la clôture a paru plus confortable pour le cheval que de continuer à tourner tranquillement en longe. Je ne connais pas le contexte ni les faits, mais il y a de sérieuses questions à se poser !

  9. marie-madeleine dit :

    Merçi pour cet article et tous les autres articles qui sont très intéressants.

  10. eva dit :

    Merci beaucoup pour cet article super intéressant …

    Eva ….

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