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Comment gérer un cheval chaud ?

Un cheval chaud c’est un cheval qui veut toujours et même un peu trop, se porter en avant. Si certains restent facilement sous contrôle, d’autres peuvent s’emballer très facilement.

C’est un véritable problème puisqu’en s’emballant le cheval devient hors de contrôle, il se met en danger ainsi que son cavalier. Et le pauvre cavalier qui se fait embarquer à la moindre occasion et ne sait plus quoi faire pour ralentir son cheval finit par perdre confiance et prendre peur.

Le calme avant tout

Le calme est une notion très importante en équitation car sans lui, le travail du cheval n’aurait aucun bénéfice. Il ne faut pas confondre calme et manque d’impulsion. Un cheval peut tout à fait précipiter l’allure tout en étant calme, il peut partir au grand galop tout en étant calme.

Un cheval qui n’est pas calme c’est un cheval qui est en état de stress et qui s’inquiète. Ce manque de calme devient évident lorsque le cheval entre dans un mouvement de fuite ou de rejet (ruade, sauts de mouton…).

Pourtant, il est possible de le déceler bien avant que les conséquences néfastes de ce stress n’apparaissent. Le cheval se crispe entièrement, il a l’encolure haute, les oreilles pointées fixement vers la source de son inquiétude et la queue plaquée.

Il vous faut de l’entraînement et de l’observation pour prendre l’habitude d’observer ces comportements. Ainsi, dès que vous détectez les premiers signes vous savez qu’il faut faire en sorte de retrouver le calme.

Ne jamais le laisser s’appuyer

Le plus grand danger du cheval qui chauffe c’est qu’il s’appuie…

Pourquoi ?

S’il s’appuie ça veut dire qu’il n’y a plus aucun moyen pour vous pour le freiner ou alors avec beaucoup de difficulté. Et vu la taille de vos biceps comparé à la taille de son encolure, vous allez avoir beaucoup de mal à avoir raison de lui. C’est là que le cheval qui chauffe peut être vraiment effrayant.

Donc l’étape suivante c’est de toujours veiller à ce qu’il ne s’appuie jamais. Même si pour l’instant ça va encore trop vite. Pas d’appui c’est impératif.

Le contact est possible bien sûr, mais le contact est agréable, c’est juste sentir la bouche du cheval. L’appui c’est quand vous avez besoin de résister dans les mains puis les bras pour garder vos rênes.

L’appui résulte souvent d’un cavalier qui se contracte et impose sans s’en rendre compte un appui au cheval. Parfois c’est un manque d’éducation de la bouche du cheval ou encore un défaut d’équilibre.

Il va falloir lui faire lâcher cet appui et le mettre dans le vide quelques instants. Au début c’est un travail long et méticuleux car aussitôt qu’on décolle le cheval de la main, on trouve le contact quelques instants et aussitôt de nouveau l’appui. Comme si le cheval ne connaissait pas le juste milieu entre l’appui et le flottement. Réduisez l’intensité de votre action pour qu’il y ait moins de flottement et vous aurez moins d’appui et peu à peu la balance s’équilibre.

C’est un exercice répétitif qui nécessite de l’attention de votre part pour ne pas laisser passer le moindre appui mais totalement indispensable pour garder le contrôle du cheval chaud.

Pour cela vous avez besoin du demi-arrêt. Le demi-arrêt c’est une action d’une ou des deux mains du bas vers le haut. La main agit sans forcer comme si vous vouliez simplement  remonter la tête et l’encolure puis la main redescend aussitôt à sa place ce qui a pour effet de laisser le cheval dans le vide quelques instants (mais ne vous inquiétez pas, ça va pas durer).

Cet effet est très ponctuel et avec une plus ou moins grande amplitude selon la quantité d’appui que vous avez dans la main et selon la sensibilité et les limites physiques du cheval. L’avantage c’est que vous pouvez répéter cet effet de très nombreuses fois. Et il faut surtout que tout ceci soit bien cohérent, que vous sachiez exactement la quantité de contact que vous tolérez dans votre main et que vous utilisiez le bon dosage de demi-arrêt pour corriger à chaque fois que cela sera nécessaire.

Si le cheval vous emmène en remontant la tête, le demi-arrêt sera inefficace. Mettez-vous en cercle pour le calmer et ralentir

Travailler autrement

Maintenant que vous savez ce qu’est un cheval calme et qu’il ne s’appuie plus sur votre main. Nous allons pouvoir commencer à nous intéresser à régler l’allure et contrôler la vitesse.

Si après avoir utilisé le demi-arrêt et empêché votre cheval de s’appuyer vous ne rencontrez plus de difficultés à gérer votre cheval chaud, cela signifie que votre cheval était trop sur les épaules et c’est ça qui participait à ce défaut.

Mais si votre cheval continue de chauffer tout en étant léger j’ai encore quelques conseils à vous donner.

  1. Surveiller l’action de vos jambes. Ne les gardez pas au contact si cela fait accélérer votre cheval. Vous pouvez écarter les talons et ne mettre votre jambe au contact que lorsque vous en aurez besoin. C’est du bon sens pur et simple mais c’est important de l’évoquer malgré les « on dit ».
  2. Abandonner le traditionnel pas – trot – galop dans votre détente. Il n’y a rien de mieux pour faire chauffer votre cheval.
    Je vous conseille plutôt de travailler allure par allure en commençant au pas par des exercices simples puis poursuivre sur des demandes plus complexes toujours au pas.
    Ne passer au trot que lorsque tout le travail au pas a été vu et ainsi de suite.
  3. Privilégier les allures lentes tant que vous êtes obligé de ralentir constamment votre cheval. Logiquement vous avez plus de contrôle sur les allures lentes comme le pas et le petit trot. En revanche c’est plus difficile au trot allongé et au galop. Donc travaillez essentiellement dans ces allures ralenties. Lorsque vous abordez une allure qui fait chauffer votre cheval faites-en très peu puis revenez à une allure lente aussi longtemps que nécessaire jusqu’à ce qu’il soit aussi calme qu’avant.
  4. Utiliser des exercices qui favorisent l’équilibre comme tous les déplacements latéraux et l’incurvation. Dès lors que le cheval doit croiser les membres, il est obligé de reporter du poids sur son arrière-main. Toute fuite en avant semble alors difficile et votre cheval ne pourra pas accélérer davantage.
  5. Apprendre à utiliser le bassin et le poids du corps pour ralentir avant d’utiliser les mains. Il faut que vous sachiez qu’à partir du moment où vous tirez, vous alimentez le cercle vicieux. Le simple fait de tirer pour ralentir va permettre à votre cheval de s’appuyer et donc d’accélérer.
    Utilisez votre langage corporel, faites-vous mou dans la selle, ayez l’impression de vous enfoncer dedans à chaque foulées. Il faut que votre bassin soit précis pour les transitions : bassin en avant avec appui sur les ischions pour accélérer et bassin en arrière avec appui sur le pubis pour ralentir.
    Pour ne pas tirer sur les rênes sans vous en rendre compte, fixez vos mains de façon à ne jamais pouvoir les reculer et fermez simplement vos doigts sur les rênes.
    A partir du moment où vos demandes à partir de l’assiette sont claires, dès que les doigts sont fermés sur les rênes montez les mains jusqu’à l’arrêt.
    Répétez énormément les transitions jusqu’à une à chaque lettre du manège afin de peaufiner vos aides.
    Tout ce travail du cavalier est vu et approfondi dans la méthode SENSATIONS.
  6. Être exigeant sur l’immédiateté de la transition descendante. C’est une question de sécurité, vous avez pris vos repères pour les transitions au niveau des aides et maintenant il faut que votre cheval y réponde parfaitement et avec immédiateté.
    Continuez à répétez les transitions très rapprochées à chaque séance.
  7. Introduire les allures allongées et le galop à petite dose. Ajoutez quelques foulées et vérifiez régulièrement que vous pouvez obtenir un arrêt immédiat à n’importe quel moment. N’hésitez pas à demander l’arrêt immédiat à la fin de l’allongement par exemple, c’est tout à fait possible si vous avez bien préparé les phases précédentes et cela obligera votre cheval à se déplacer dans un meilleur équilibre. Dès que l’équilibre se dégrade, la transition est mauvaise.

Au delà de gérer un cheval chaud, ce que nous avons vu vous permettra surtout de le transformer et de vous transformer. Le calme est la première condition et dès que le cheval commence à monter en pression ou s’inquiète il faut tout mettre en œuvre pour faire revenir le calme.

L’appui sur la main va souvent avec le cheval chaud puisqu’il ne répond pas autant qu’on le voudrait à la main justement. Le demi-arrêt est le seul moyen pour anéantir cet appui. Si vous ne passez pas par cette phase votre cheval ne sera jamais en équilibre et ne pourra donc jamais vous donner des transitions descendantes de qualité. Au contraire, il va continuer à courir après sa tête et ce serait vraiment dommage.

Et enfin, je vous ai proposé une toute nouvelle manière de travailler basée principalement sur les transitions en laissant de côté le galop si besoin pour avoir un cheval sous contrôle à tout moment et progresser en ayant toujours la possibilité de revenir vers l’arrêt depuis n’importe quelle allure.

Cela vous demandera en revanche une grande précision dans l’usage de vos aides et particulièrement de vos mains car il faudra vous passer de cette habitude de tirer pour ralentir qui est à l’origine même du comportement de votre cheval.

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Un commentaire sur “Comment gérer un cheval chaud ?

  1. GABERAND dit :

    C’est génial tout ce qui est écrit ici m’aide beaucoup… Mille mercis.
    Bien cordialement.

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