Nous connaissons tous l’intérêt de l’ostéopathe et du dentiste équin pour le bien-être du cheval. Depuis quelques années nous avons effectivement compris l’importance de ces soins pour le bien être du cheval. Connaissez-vous le métier de kinésithérapeute équin ou de physiothérapeute équin ? Savez-vous vraiment de quels professionnels vous avez besoin et quels sont leurs différents rôles ?
Le métier
Le kinésithérapeute équin (dit aussi physiothérapeute en anglais) est un expert de l’anatomie et de la biomécanique du cheval. Pour faire plus simple, il a les mêmes compétences et domaines d’intervention qu’un kinésithérapeute humain. Il aidera donc à l’accompagnement post-traumatique, post chirurgical et soulagera les douleurs et les tensions musculaires liées à l’activité sportive.
Il y a un véritable gouffre entre les soins proposés pour nos sportifs « humains » par rapport à ceux disponibles pour les équins. Alors que pour chaque athlète de haut niveau dans des disciplines comme le football, le tennis ou la natation il est normal d’avoir plusieurs fois par semaines des rendez-vous suivis avec le kiné, des séances de massages, un travail avec un coach pour l’aspect mental de la compétition et d’autres encore. Le cheval lui n’a pas tant d’attention même à haut niveau alors que les contraintes structurelles et musculaires restent les mêmes. Il faut dire aussi que la filière équine est un milieu très conservateur où trop de sensiblerie et d’attention sont vite pris pour du charlatanisme.
Ses soins très particuliers sont adaptés en fonction de chaque cheval et des contraintes physiques qui lui sont imposées. Ils sont à destination principalement des chevaux dont l’activité et les contraintes physiques sont intenses. De même, un cheval ayant subit un choc traumatique ou une opération chirurgicale se rétablira plus vite avec moins de chance de se blesser à nouveau s’il est suivi par un professionnel.

Le kinésithérapeute équin est un métier nouveau dont il n’existe pas de véritable certification ni de reconnaissance de la profession. Les formations qui existent aujourd’hui sont parfois très insuffisantes pour former de véritables professionnels ce qui ne facilite pas l’implémentation de la profession. Pour se former correctement, la meilleure option serait de commencer par un cursus de kinésithérapeute humain pour acquérir toutes les connaissances biologiques essentielles et ensuite se spécialiser sur les chevaux.
Rencontre avec Amandine
J’ai suivi Amandine Krauskopf dans son travail quotidien à Chantilly, auprès des chevaux dont elle se charge des soins afin de mieux comprendre ses domaines d’interventions et les techniques utilisés. En tant qu’ancienne sportive de haut-niveau elle a effectivement conscience des contraintes physiques que cela implique et a donc souhaité appliquer le métier de kinésithérapeute aux chevaux de façon totalement inédite en France. Le constat est sans appel puisqu’il n’y a la plupart du temps aucun suivi (même par un masseur) pour soulager les tensions musculaires y compris dans les écuries de haut-niveau et de courses où les chevaux sont pourtant poussés au maximum de leurs capacités.
Le déroulement des séances de soin commence toujours, la première fois, par une palpation complète du cheval en vue d’établir un bilan des différentes contractures, douleurs, antécédents traumatiques et biomécanique. A partir de ce bilan, un programme de soins est établit en accord avec le vétérinaire si besoin et l’entraîneur ou cavalier. Les différentes échéances compétitives y sont intégrées afin de mettre le cheval dans les meilleures conditions pour son épreuve.
Les principales techniques de soins utilisées pour le suivi sportif sont des massages, des enveloppements à l’argile, l’utilisation du chaud/froid et les ondes de choc. Pour les soins post-traumatiques on retrouve bien sûr les mêmes techniques de décontraction et d’équilibration musculaire et en complémentaire, des techniques spécifiques en fonction des blessures et de leurs localisations pour accélérer la guérison et aider le cheval à retrouver une bonne proprioception qui lui permettra d’être aussi performant qu’avant sa blessure.
Quelle différence avec l’ostéopathe ?
L’ostéopathe intervient davantage sur la structure osseuse du squelette du cheval. Pour bien comprendre le domaine d’action de l’ostéopathe il faut comprendre avant tout ce qu’est un blocage ostéopathique. Pour expliquer cela je vais me référer à la vidéo pédagogique du Dr Giniaux.
L’ostéopathe intervient donc sur les insertions musculaires et tendineuses qui maintiennent toutes les structures osseuses entre elles.
Le kinésithérapeute équin, quant à lui intervient d’abord sur les groupe musculaires dans le but de soulager les contractures liées à l’effort ou à la posture du cheval. Il est capable par ailleurs d’évaluer et d’améliorer la qualité des tissus par ses techniques de soins. Il est essentiel pour toutes les interventions post-traumatiques et post-chirugicales afin de permettre au cheval de retrouver ses pleines capacités physiques.
Avec les progrès faits par la science et la compréhension que nous avons aujourd’hui en biologie, il est normal de voir naître de plus en plus de professions de santé pour le bien-être des chevaux. Totalement méconnu, le kinésithérapeute équin joue pourtant un rôle essentiel dans les écuries de haut-niveau ou auprès des chevaux ayant de fortes contraintes physiques. Non seulement il soulage le cheval de ses douleurs musculaires et le place dans les meilleures conditions pour chaque épreuve. Mais il permet aussi de prévenir les lésions par sa connaissance du corps du cheval ce qui offre un gain considérable à la fois sur le budget alloué au vétérinaire et sur le temps perdu pour soigner et remettre en condition le cheval suite à sa blessure.
Pour terminer cet article, je vous ai préparé une infographie comparative des différents intervenants dans les soins équins pour que vous puissiez vous y retrouver et mieux comprendre de quoi vous avez besoin pour votre cheval.
Pour contacter Amandine Krauskopf :
ak.krauskopf(a)gmail.com
equinehealthsport.com/
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