L’impulsion, c’est un bien grand mot en équitation. On l’emploi certainement à tort et à travers si bien que les cavaliers ne savent plus vraiment ce que cela signifie. Parfois même, elle est confondue avec la précipitation, le moniteur hurlant alors d’autant plus « Mets des JAAAAAAMMMMMBBEEEEEES ». Ah, ces centres équestres… un vrai sketch !
Définition de l’impulsion
La définition officielle de l’impulsion est la suivante
Impulsion : Volonté du cheval de se porter en avant.
selon la FFE
Et c’est tout.
En réalité, l’impulsion ne concerne que la disposition mentale du cheval à répondre à la moindre demande de son cavalier.
Ne pas confondre impulsion et précipitation
La grande erreur qui se propage dans certains centres équestres et dans l’enseignement de l’équitation en général c’est que les cavaliers et parfois même les enseignants confondent l’impulsion avec la vitesse et la précipitation.
C’est ainsi que l’on entend toujours la même chanson au bord des carrières, celle qui crie aux cavaliers de faire avancer chevaux et poneys.
Les élèves tentent alors bien maladroitement de s’agiter pour mettre en mouvement l’animal autant que leurs forces le leurs permettent mais parfois avec une efficacité proche de la nullité.
Chevaux et poneys de bonne volonté s’activent alors un peu plus mais ils semblent courir après leur tête dans un équilibre déplorable qui laisse penser qu’à la moindre embûche, tout ce petit monde se retrouveras vite à terre. Et BADABOUM.
En voilà un qui trébuche et manque de panacher comme on dit. « ET VOILA, QU’EST-CE QUE JE DISAIS !!!! » s’écrie le moniteur au bord de la rupture nerveuse.
Alors, la faute à qui ? Au manque d’impulsion ?
L’impulsion ne résout pas tout
Il est bien normal que nous en soyons là aujourd’hui avec l’évolution qu’à pris l’équitation vers un aspect se voulant de plus en plus sportif.
Malheureusement, l’impulsion n’est pas l’unique solution à tous vos problèmes. Elle est même l’ennemi de certaines qualités que vous pouvez rechercher comme le calme, la cadence ou plus important encore, l’équilibre.
Un cheval qui n’est pas en équilibre au petit trot, le sera encore moins au grand trot ou au galop. Il suffit de regarder les chevaux de courses, au plus l’impulsion et la vitesse sont grandes, au plus l’équilibre est horizontal.
De même, pour l’impulsion mal comprise qui provoque l’agitation et la précipitation chez les poneys et chevaux tout en détériorant les allures naturelles.
A l’origine du « tout en avant »
Dans l’histoire de l’équitation, il y a eu à une période 2 camps et donc 2 méthodes opposées. Celle du Comte d’Aure qui prônait l’impulsion comme solution aux problèmes des cavaliers. Et celle de Baucher qui faisait pré-valoir l’équilibre du cheval.
Les deux méthodes ont eu leurs disciples et cela à causé de grands débats dans les journaux de l’époque.
Au final, l’équitation d’aujourd’hui est passée d’une nécessité à un divertissement sportif. Et entre les 2 camps, c’est celui du Comte d’Aure qui a prévalu sur l’autre, plaçant l’impulsion au centre de cette pratique devenue plus sportive qu’artistique.
Pourtant les meilleurs cavaliers que l’histoire de l’équitation a pu connaître, prenons par exemple le maître Nuno Oliveira, ne descendent directement ni de l’un ni de l’autre.
Greffer un tronc classique sur un Bauchérisme modéré
Général Durand
Comme pour tout, c’est le juste dosage entre équilibre et impulsion qui donne la meilleure équitation. Ils peuvent être séparément et momentanément des solutions à un problème mais l’un ne marche jamais bien longtemps sans l’autre.
On croit que l’équilibre n’arrive qu’à la fin du dressage alors que le cavalier peut l’influencer dès le début. C’est ce qui manque aujourd’hui dans l’équitation enseignée dans les centres équestres.
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2 Responses
Bonjour,
J’ai beaucoup aimé cette réflexion auxquels je n’avais jamais vraiment réfléchi mais qui me fait comprendre beaucoup de choses et qui peut expliquer les défauts acquis de certains chevaux qui sont ensuite très difficiles à rééduquer.
Claudine
Merci Claudine !