[Lecture] La sagesse de l’écuyer

Ce petit livre est un exemplaire de la collection « Sagesse d’un métier » publié en 2006 par les éditions « L’oeil neuf ». C’est Michel Henriquet qui a été interrogé sur ce sujet et nous livre ses connaissances, ses expériences et ses réflexions sur le métier d’écuyer.

L’histoire de l’équitation

Dès les premières pages nous pénétrons aux sources de l’équitation avec la mythologie et Xénophon qui a laissé un premier ouvrage sur l’équitation il y a 1800 ans. Au fil des siècles nous découvrons la place de l’écuyer dans la société et ses fonctions multiples. Jusqu’au siècle dernier le cheval a toujours été l’outil de prédilection dans les guerres qui ont sévit les différents royaumes européens depuis l’Antiquité. L’art de monter à cheval se développait, en temps de paix, pour la plaisance avec des chevaux légers adaptés à la pratique du saut d’obstacle, de la chasse à cour mais aussi du dressage. Durant les guerres, l’équitation de plaisance était délaissée et les chevaux réquisitionnés par l’armée pour l’effort de guerre. L’enseignement militaire des écuyers prenait alors le dessus en privilégiant l’efficacité au côté gracieux et artistique de l’animal.

L’équitation française atteint son apogée à la fin du XVIII ème siècle avec l’expansion de l’académie de Versailles devenue la plus prestigieuse d’Europe. A partir de 1789, la révolution et le Bauchérisme « radical » finissent de discréditer la France et l’écarter du rôle prépondérant qu’elle a tenu durant les siècles qui ont précédés dans l’élaboration et le développement de l’équitation française.

Biographie de Michel Henriquet

Si vous n’êtes pas passionné d’histoire, vous serez ragaillardi par la biographie équestre de Michel Henriquet et ses multiples anecdotes et observations personnelles.

La perfection absolue

La perfection absolue

Il débute dans le monde équestres des années 1960 dont les connaissances en terme de dressage étaient très limitées, le cantonnant aux ouvrages de La Guérinière et de Baucher. Avec ces ouvrages viennent les questionnements, les remises en questions, puis enfin la rencontre avec des écuyers dont René Bacharach dans un premier temps puis Nuno Oliveira qu’il suivit depuis ses débuts jusqu’à sa disparition.

Après l’apprentissage vint le temps de la retransmission de tout le savoir accumulé et c’est ainsi que Michel Henriquet se consacra à l’enseignement qui lui permis de rencontrer sa brillante élève qui deviendra sa femme, Catherine.

Ensemble, ils relèvent le défi de s’illustrer en compétition de dressage pour tenter de bouleverser les opinions avec Catherine comme cavalière, Michel comme entraîneur et leurs chevaux ibériques comme partenaires. Ils parviendront à atteindre des sommets avec un classement aux JO de Barcelone et de nombreuse victoires au niveau national.

Malgré ces réussites en compétition Michel nous livre sa tristesse de ne pas avoir pu influencer un changement positif dans la pratique de l’équitation en compétition dont la majorité des pratiquants utilisent des méthodes qu’il n’hésite pas à qualifier de barbares et cruelles. Les nombreux scandales qui ont suivis ces dernières années dans les médias ont confirmé son pronostic : rollkur, langues bleues, chocs électriques, noseband… la liste est longue…

Ce que j’en ai pensé

71tMCrUtNqLLa Sagesse de l’Ecuyer est un petit livre de seulement 100 pages qui se lit rapidement. Il est propice aux ouvertures d’esprit, se prête volontiers à de nombreuses relectures et aide à mieux comprendre l’évolution et la situation actuelle de l’équitation à travers le regard expérimenté de notre auteur.

Ce n’est cependant pas un livre à la portée de tous car il nécessite une grande attention par son écriture très littéraire. De même, si l’histoire de l’équitation ne vous intéresse pas je vous conseille de passer votre chemin car vous risquez d’être découragé par le côté rébarbatif de la première partie pourtant nécessaire à la compréhension du reste du livre.

Ce petit livre est un cadeau idéal pour un passionné d’équitation averti en quête du mouvement parfait et de légèreté absolue.

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2 Responses

  1. Bonjour,
    Sur la photo, vous avez mis « La perfection absolue ».
    Je ne suis pas totalement d’accord.
    La perfection absolue aurait été un cheval moins sur les épaules avec plus d’équilibre et des rênes plus ou moins lâches.
    Car l’antérieur en charge (qui sert d’appui) n’est pas parfaitement vertical, signe d’un cheval non en équilibre et qui est sur les épaules.
    De plus, les rênes plutôt tendues en sont la traduction aussi. Car la légèreté et l’équilibre absolue sont le moment où le cheval se porte seul (donc rênes lâches) sans que le cheval ferme sa nuque.
    Par contre le port de tête et la légère ouverture de nuque est parfait !! 🙂

    • Bonjour Justine,
      Merci pour cette intervention pertinente. De telles photos sont difficiles à trouver.
      Je reconnais que l’antérieur manque de verticalité mais on ne peut nier la flexion de bassin qui y est très visible. Je mettrais ces quelques défauts que vous décrivez sur le compte de la jeunesse du cheval et de son manque d’expérience.

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