Si vous me suivez sur les réseaux sociaux vous le savez, ça fait plusieurs mois que je recherche une selle pour Garnet. Jusqu’à présent j’avais une selle pessoa (j’adore les selles pessoa) très plate (j’adore les selles plates) mais aussi très vieille et là j’ai pas trop adoré l’idée de mettre ma selle hors d’âge sur le magnifique dos de Garnet à chacune de mes séances.
De temps en temps, ce n’est pas très grave mais à chaque fois… ouch…
Et comme je suis plutôt branchée dressage et que j’aime ce qui n’intéresse personne, pas même les fabricants d’ailleurs… Je voulais une selle avec des quartiers de dressage peu contraignants et un siège plat type obstacle ET qui rentre dans mon budget.
Bon j’ai pas trouvé surtout à cause du dernier critère…
Par contre dans cette aventure j’ai quand même trouvé une selle qui va au dos de mon cheval en attendant de trouver le budget pour en avoir une qui va également à mes fesses et à mes exigences !
Alors je me suis dit que ça pourrait être intéressant pour vous si je vous partageais ici tout ce que j’ai appris au travers de cette aventure. Notamment les différents points de repères que je regarde à chaque fois et comment je prends les photos pour comparer différentes selles.
1 – Vue d’ensemble de profil
La première étape consiste à poser la selle directement sur le dos du cheval sans tapis de façon à pouvoir bien observer les zones d’appuis et la position par rapport à l’épaule du cheval.
Il faut aussi savoir bien placer votre selle sur le dos, en général je la pose avec le pommeau sur le garrot puis je la fait glisser en arrière en la faisant un peu tourner jusqu’à ce qu’elle trouve sa place naturellement. Mais si jamais vous avez un doute, quelques tours au trot et au galop en longe vont replacer naturellement votre selle sur le dos du cheval.
Une fois posée au bon endroit, on peut prendre du recul pour observer l’ensemble de profil. Voilà les différentes observations à faire :
- Est-ce que la forme de l’arçon correspond à la forme du dos du cheval ? Si la forme de l’arçon ne correspond pas à la forme du dos du cheval il ne va pas pouvoir jouer son rôle efficacement et la pression ne sera pas répartie uniformément.
- Est-ce que la selle a une longueur adaptée au dos du cheval ? Parfois la selle est trop longue et alors elle vient recouvrir l’omoplate du cheval à l’avant ou appuyer sur le rein à l’arrière. Une selle qui vient sur les épaules du cheval va créer un déséquilibre vers l’avant, le cheval aura davantage tendance à être sur les épaules. Une selle qui vient sur le rein à l’arrière provoque des douleurs car la zone lombaire n’est pas apte à porter le poids du cavalier.
- Où tombent les contre sanglons par rapport au passage de sangle ? Cette observation nous permet de mieux choisir et adapter la sangle. On prendra aussi en compte les observations en mouvement pour ce choix.
- Est-ce que la selle est équilibré ? En observant de plus près le siège de la selle, vous pouvez repérer la zone où vous vous asseyez. Sur un siège semi-creux c’est facile, c’est la partie la plus plate. Lorsque la selle est équilibrée, le siège de la selle est bien plat parallèle au sol. Si le siège est plutôt basculé en avant ou en arrière cela aura un impact sur le positionnement de votre assiette dans la selle et de votre confort.
2 – L’inclinaison des panneaux à l’arrière
On continue l’observation en se plaçant dos au cheval et en vérifiant que celui-ci soit positionné droit afin de voir les matelassures reposer sur le dos.
Ce point de vue vous permettra essentiellement d’observer l’inclinaison des panneaux à l’arrière par rapport à la forme du dos du cheval à ce même endroit.
Une selle sera confortable si les panneaux ont la même inclinaison que le dos de votre cheval et s’ils sont reposent sur une surface suffisamment large pour répartir la pression.
Si vous avez un doute là-dessus, vous pouvez glisser votre main à plat entre le dos et l’un des panneaux arrière pour vous rendre compte par vous-même de la largeur d’appui en pressant la selle contre votre main.
3 – Le pommeau, la gouttière et le garrot
Observons maintenant à l’avant comment ça se passe pour le garrot.
Le garrot est mobile, il se déplace latéralement et il monte et descend pendant le travail, il faudra donc qu’il ait suffisamment de place pour pouvoir bouger au cours de la séance.
Une selle qui bloque le garrot d’une manière ou d’une autre va limiter le cheval dans sa locomotion puisqu’il ne réalisera plus que des mouvements d’une manière qui ne lui fait pas mal ou en se mettant en défense.
La largeur de la gouttière va aussi permettre à la colonne vertébrale de se fléchir latéralement. Si ce mouvement est possible avec votre selle, votre cheval le donnera donc plus généreusement que s’il se retrouve avec un panneaux sur les vertèbres pendant qu’il s’incurve dans le cas d’une gouttière très étroite.
Une selle qui ne laisse pas de place pour le garrot. On voit qu’il n’y a pas assez de place au-dessus et pour cause, le garrot touche à l’arrière du pommeau. D’ailleurs cette selle a une marque sur la gouttière à cet endroit donc elle n’était probablement pas adaptée non plus au cheval précédent. La large gouttière dégage bien la colonne et le garrot, on voit passer la lumière.
C’est important donc de vérifier à pied et monté que votre selle ne bloque pas le garrot de votre cheval.
4 – Les matelassures
Les matelassures doivent épouser uniformément la forme du dos sur toute sa longueur. C’est elles qui vont absorber et diffuser les pressions. Si les matelassures n’appuient pas sur toute la longueur du dos c’est qu’il y a un gros soucis sur votre selle.
Il y a un endroit où l’on ne pense pas toujours à vérifier, c’est juste sous le siège du cavalier.
Nous avons déjà regardé l’adaptation des matelassures à l’avant et à l’arrière mais il faut aussi regarder au milieu, juste sous les fesses du cavalier pour bien se rendre compte si elles épousent bien la forme du dos.
Une forme de selle qui n’est pas adaptée au dos du cheval peut avoir tendance à se balancer d’avant en arrière sur le dos du cheval, ça veut dire que la selle n’appuie que au milieu du dos et se soulève à l’avant et à l’arrière. Au lieu d’être réparti sur toute la longueur, le poids du cavalier est concentré juste au milieu du dos.
Une selle qui fait pont, quant à elle va appuyer à l’avant et à l’arrière mais pas au milieu. D’ailleurs vous pourrez facilement constater que la selle ne touche pas le dos à la hauteur de l’assise du cavalier.
5 – Test en dynamique
Après cette inspection minutieuse de la selle sur le dos du cheval, c’est le moment de passer au test en mouvement.
Ce qui va nous intéresser en particulier dans le cadre de l’adaptation au cheval ce sont toutes les observations que l’on peut faire pendant puis à la fin de la séance.
- Est-ce que la selle a tendance à tourner ? Est-ce que la plupart des selles ont tendance à tourner sur votre cheval ?
Une selle qui tourne sur un cheval qui n’a pas tendance à faire tourner les selles peut être quelque chose d’inquiétant. Si c’est quelque chose d’habituel avec votre cheval et que la selle semble convenir, il y a peut-être d’autres pistes à explorer avec le tapis ou la sangle pour réduire cette tendance. - Est-ce que la selle a avancé ? Est-ce qu’habituellement toutes les selles avancent sur votre cheval ?
Certains chevaux ont un dos fait en descendant et c’est ça qui fait que la majorité des selles ont tendance à toutes avancer. En revanche, si ce n’est pas habituel il faudra le prendre en compte et éventuellement essayer certains type de sangles pour ce genre de problèmes. - Est-ce que la selle a reculé ? Est-ce qu’habituellement toutes les selles reculent avec votre cheval ?
Même réflexion si la selle recule, est-ce habituel ou pas et si ce n’est pas le cas c’est peut-être parce qu’elle ne va pas. Là encore, la sangle peut également aider à éviter ça, les colliers de chasse sont aussi fait pour ça mais il faut garder en tête qu’ils vont avoir tendance à bloquer et limiter le mouvement de l’épaule du cheval donc autant s’en passer au maximum.
C’est en général à ce moment là que l’on peut avoir une idée plus précise du type de sangle à choisir déjà selon la morphologie de votre cheval mais aussi selon le comportement de la selle en dynamique ainsi que la position des contre-sanglons.
L’observation des marques de transpiration sur le cheval ou sur un tapis blanc permettent également de mettre en lumière d’éventuelles zones de surpression que l’on ne pouvait pas soupçonner.
J’ai justement filmé la séance pendant laquelle j’ai essayé la selle de droite et je vous explique les vérifications que je fais lorsque je suis à cheval pour savoir si elle joue bien son rôle pour répartir la pression sur le dos et donc, si elle est adaptée ou non…
Petite parenthèse sur les selles d’occasion, méfiez-vous des selles dont le pommeau et le troussequin ne sont pas symétriques vu de dessus car souvent lié à un arçon vrillé. Une selle avec des plis au niveau du siège cache peut-être un arçon cassé. Et une selle trop usée, avec les marques des fesses du cavalier précédent sur le siège, un siège déchiré et des contre sanglons usagés ne sera pas la plus confortable pour un usage intensif.
Dans tous les cas, j’espère que ces conseils vous aideront à évaluer l’adaptation de votre selle à votre cheval et cela vous évitera peut-être certaines erreurs. Quoi qu’il en soit, il est toujours préférable de faire vérifier l’adaptation de votre selle par un saddle fitter professionnel compétent.
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