Préserver le moral du cheval c’est préserver sa joie, son enthousiasme, sa personnalité mais aussi ses performances et ses capacités d’apprentissage. A l’inverse un cheval qui n’a pas le moral ne sera pas disponible et encore moins volontaire dans son travail. Si cette situation « démoralisante » se poursuit sur une longue durée elle peut même être complètement irrémédiable pour le cheval qui aura du mal par la suite à se sociabiliser et à prendre à nouveau du plaisir dans son travail.
Comment savoir si votre cheval a le moral ?
Un cheval qui n’a pas le moral, voire qui déprime présente les symptômes suivants (ne pas confondre une perte de moral avec une maladie infectieuse) :
- Attitude prostrée la plupart du temps
- Passif aux stimulis (appels, claquements de langue, sifflement, pas d’interactions avec les autres chevaux…)
- Ne s’exprime quasiment pas (hénissements)
- Perds l’appétit
Les baisses de moral surviennent plus souvent chez les chevaux en box qui ont très peu de liens sociaux avec d’autres chevaux ou suite à un traumatisme émotionnel.
Quoiqu’il en soit une surveillance de votre cheval est nécessaire pour prendre note puis déterminer rapidement les causes d’un éventuel changement d’attitude. Ces changements dans le sens négatif sont des indicateurs de mal-être qu’il faut prendre en considération pour éviter que la situation ne s’aggrave davantage.
Anecdote : J’étais chargée de l’entraînement d’un cheval d’âge 2 fois par semaine. Ce cheval ne se laissait pas attraper très facilement mais j’avais établi toutes sortes de ruses pour parvenir à mes fins. J’ai remarqué que parfois il était plus difficile à attraper, dès qu’il m’apercevais il se cachait au milieu des autres chevaux et d’autres jours il s’approchait de moi par lui-même. Lors de mes séances les changements de pieds étaient particulièrement difficiles à obtenir, je me souvins alors de ses douleurs lombaires d’il y a quelques mois puis de son attitude générale encolure très haute. Je fis immédiatement le lien entre les difficultés à changer de pied et une possible incapacité physique à le faire. Je changeais donc immédiatement le déroulement de mes séances en y excluant cette difficulté et en récompensant plus que d’habitude. Le résultat se fit sentir dès le lendemain, le cheval en question n’avait certes pas très envie de travailler (il soupire souvent en voyant la selle) mais il s’est laissé facilement attraper. A suivre 😉
Je vous suggère donc d’être attentif à tous ces petits signes que les chevaux nous donnent, dans ce cas précis il s’agit d’un cheval qui ne se laisse pas attraper mais il peut tout aussi bien s’agir d’un cheval qui se défend lorsqu’on lui met le filet si l’on excepte bien sûr les cavaliers peu précautionneux qui tapent le mors contre les dents et laissent un souvenir amer de ce moment.
Que faire pour redonner le moral à son cheval ?
Si vous suspectez une baisse de moral, la première chose à faire est d’en déterminer la cause :
- Êtes-vous trop exigeant lors des séances de travail ?
- Utilisez-vous suffisamment la récompense et les temps de pause pour signifier à votre cheval que vous êtes content de lui ?
- Le travail est-il répétitif ?
- Votre cheval présente-t-il des douleurs ?
- L’environnement n’est-il pas trop stressant ?
- Êtes-vous sûr que votre cheval ne s’ennuie pas à longueur de journée ?
- Votre cheval a-t-il la possibilité de côtoyer d’autres congénères ?
Si vous êtes parvenu à identifier la cause, vous savez ce qu’il vous reste à faire, sinon je peux vous proposer de changer un peu vos habitudes. Commencez par introduire des visites durant lesquelles vous ne monterez et ne travaillerez pas votre cheval mais simplement pour essayer de lui faire plaisir en lui offrant quelques gratouilles bien placées et une petite sortie juste pour dévorer l’herbe bien grasse qui borde les chemins.
Ensuite il vous faut changer vos habitude de travail soit en réduisant vos exigences et l’intensité du travail ce qui est surtout valable pour les chevaux qui travaillent tous les jours, soit en variant le type de travail de façon à favoriser une discipline plus appréciée de votre monture. Vous pouvez également choisir de varier vos lieux de travail, une séance de dressage peut tout à fait s’exécuter en extérieur.
Et enfin, dans la mesure du possible permettez à votre cheval d’être un herbivore grégaire en lui offrant, si ce n’est pas déjà le cas, une jolie prairie et quelques congénères : cela aura de grandes conséquences sur son équilibre psychologique et son moral. Pourquoi le cheval a-t-il besoin d’une prairie et non d’un box ? Le cheval est une proie, dans la nature il vit en troupeau pour mieux se protéger des prédateurs. Lui offrir une vie sociale avec plusieurs autres chevaux a donc un effet apaisant et rassurant sur lui même s’il n’est plus confronté à des prédateurs. A l’inverse, en box il est privé de lien social, même s’il voit les autres chevaux de l’écurie il ne peut pas réellement entrer en lien avec eux car ils sont tous séparés par des murs ou des grilles. Le deuxième argument est là encore héréditaire, le système digestif du cheval est conçu pour passer la grande majorité de son temps à manger de l’herbe (aliment pauvre, il en faut donc beaucoup pour le nourrir correctement). En box, la durée des repas est considérablement réduite du fait de l’apport de granules et céréales (aliments très riches) ce qui peut provoquer un stress chez certains chevaux qui souffrent considérablement de l’ennui engendré par ce mode de vie.
Vous avez maintenant toutes les clés pour remotiver votre cheval ! Si vous avez encore des questions n’hésitez pas, les commentaires sont là pour ça !
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