Les pauses comme bénéfice pour le cheval

Cessez de culpabiliser si vous ne pouvez pas travailler votre cheval durant une longue période. Les pauses peuvent être aussi très bénéfiques pour les chevaux sur tous les plans. Finalement pourquoi ne pas leur octroyer un peu de vacances de temps en temps ? Y avez-vous déjà pensé ?

Repos physique

Une longue pause c’est d’abord une période de temps durant laquelle votre cheval pourra se reposer et ne rien faire d’autre que de manger et dormir à longueur de temps. Un petit rappel tout de même pour dire que mettre son cheval en vacances c’est une bonne chose mais à condition qu’il ne vive pas au box, le minimum est d’avoir un herbage pour lui permettre de s’occuper et de marcher tout au long de la journée.

Cette période de vacances permet d’abord à votre cheval de se reposer après une période de travail intense. C’est le cas par exemple des chevaux de polo qui travaillent quotidiennement de mars à octobre et se reposent au pré, tous ensemble en troupeau durant l’hiver. Cette période de repos est essentielle pour eux qui travaillent jusqu’à deux fois par jours et participent à des matchs intenses tous les week-end. Ce rythme effréné nécessite bien de longs mois de repos sans quoi les risques de blessures de type tendinite sont considérablement augmenté.

Alors bien sûr nos chevaux de loisirs n’ont pas forcément cette intensité de travail physiquement parlant, heureusement pour eux il y a d’autres bénéfices à accepter de faire une pause de temps en temps.

Repos moral

Nous ne savons pas grand chose sur le moral du cheval dans l’ensemble car il ne peut malheureusement pas nous le dire directement. Pourtant ils subissent aussi du stress, accumulent de la fatigue, sont lassés et blasés par ces séances qui se ressemblent toutes. Mais ce n’est pas peine perdue puisqu’avec un peu d’habitude et d’observation on peut déduire si un cheval est heureux ou pas.

Là aussi, une période de repos, de solitude et de tranquillité permettra de briser le cercle vicieux du mécontentement et éviter d’en arriver jusqu’au point de dégoût et de rejet le plus total. Il arrive en effet que des problèmes de comportements surviennent à cause de ce mal-être moral et d’autant plus si le cheval se trouve dans un environnement qui ne lui convient pas. Les signes peuvent être l’agressivité ou la dépression.

C’est un peu comme nous, après une longue année de travail et de jours qui passent et se ressemblent nous ressentons le besoin de faire une pause, de ne rien faire du tout ou alors de sortir, de profiter du beau temps, de voir du pays. C’est aussi avec beaucoup plus de plaisir, d’enthousiasme et de nouveaux objectifs que nous reprenons le travail.

Après cette pause, cheval et cavalier peuvent se retrouver avec davantage de plaisir et repartir ensemble sur de bonnes bases.

Intégration des apprentissages

Les scientifiques ne se sont pas intéressés à l’importance des pauses dans l’intégration des apprentissages et pourtant nous sommes nombreux en tant que cavalier à avoir déjà fait le lien entre les pauses et l’intégration des apprentissages.

Je travaillais un jeune poney très régulièrement en vue de son débourrage depuis plusieurs semaines. Très volontaire, proche de l’homme et à l’aise avec mes demandes j’essayais à chaque nouvelle séance d’ajouter des petites nouveautés pour attirer sa curiosité. Son apprentissage a du être mis en pause pour diverses raisons durant presque 3 semaines. Lorsque j’ai repris le travail j’ai été très surprise de constater que tout ce que j’avais travaillé avec lui auparavant était maintenant parfaitement acquis alors que certains exercice n’avaient été travaillés qu’une ou deux fois avant cette pause. Je crois même que le résultat aurait été le même s’il n’y avait pas eu de pause et que j’aurais poursuivi les séances normalement.

On peut supposer que dans le processus d’apprentissage il y a une phase d’intégration durant laquelle le cheval, pendant qu’il se repose, se remémore mentalement sa séance et l’assimile en faisant le lien entre les aides utilisées et les réponses attendues. C’est ainsi que les pauses peuvent êtres parfois plus bénéfiques que l’acharnement de la répétition de l’exercice qui pose justement problème.

D’autres cavaliers parlent aussi des bénéfices d’une pause lorsqu’un exercice ne se passe pas très bien et qu’il génère un conflit. Sans faire une grande pause, simplement arrêter de travailler cet exercice durant quelques temps au profit d’un autre peut être bénéfique. Vous pouvez approfondir ce sujet là en consultant cet article.

Il y a aussi une intégration physique qui peut entrer en jeu notamment si le cheval est travaillé en vue d’améliorer sa posture ou son style, que ce soit en dressage ou à l’obstacle. A ce moment là, ce n’est plus le mental qui entre en compte pour cet apprentissage mais la proprioception du cheval, son travail musculaire qui s’impriment directement dans son cerveau. C’est un processus que l’on peut observer sur nous-même également mais qui reste inconscient.
Prenons un exemple simple, vous travaillez votre cheval depuis plusieurs mois et puis un jour quelqu’un vient prendre des photos de vous. Vous aviez pourtant l’impression d’avoir une position convenable mais sur la photo vous êtes complètement voûté. Entre ce que vous ressentez dans votre corps et ce à quoi vous ressemblez réellement d’un point de vue externe, il y a tout un monde.

Quel rythme et quelle durée ?

Si vous avez l’occasion de choisir vos pauses, la fréquence et la durée je peux vous conseiller d’abord d’évaluer l’état de fatigue physique et de lassitude de votre cheval. Au plus un cheval aura été éprouvé aussi bien physiquement que moralement, au plus la pause devra être longue. Si la pause est trop courte, le cheval n’a pas le temps de récupérer complètement, son moral ne s’améliorera pas et vous n’aurez aucun bénéfice à avoir fait cette pause. Préférez donc des pauses longues plutôt que des pauses fréquentes.

Le choix de la pause dans l’année en fonction du climat et des saisons a aussi une importance si vous avez un cheval qui y est particulièrement sensible. En général les chevaux supportent moins bien la chaleur que le froid. L’humidité peut aussi entrer en compte pour les chevaux qui ont des problèmes articulaires.

J’avais remarqué qu’une de mes juments au travail éprouvait réellement du mal-être au moment de l’été alors qu’elle vivait au pré. Harcelée par les insectes elle semblait alors constamment de mauvaise humeur mais ce comportement disparaissait rapidement lorsque le temps se rafraîchissait. Mais lorsqu’elle était logée au box durant l’été en revanche, elle reprenait de l’état, du moral et ne semblait plus du tout souffrir de la chaleur.

Quelque soit le niveau de dressage de votre cheval, vous avez tout intérêt à faire des pauses. Celles-ci ont des bénéfices sur le physique, le moral et participent à l’intégration des apprentissages. Que cette pause soit intentionnelle ou non, que vous soyez dans une période où vous avez du mal à trouver une harmonie avec votre cheval ou même si tout va bien, votre cheval n’en sera que plus heureux de donner tout son coeur une fois que vous serez de nouveau en selle.


Si cet article vous a plu et que vous avez envie d’en lire davantage, sachez que cet article participe à la Cavalcade des blogs qui est organisée ce mois-ci sur le blog de Qalo et lolotte. Vous pouvez consulter l’article de lancement sur le thème des pauses avec en commentaires déjà de nombreuses autres participations de blogueuses équestres.

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3 Responses

  1. Depuis 15 ans que j’ai mon cheval, il m’est arrivé plusieurs fois de faire des pauses de plusieurs mois, pour des raisons diverses. A chaque fois, quand je suis remontée, j’ai eu l’impression que nous avions progressé ! Mon cheval était plus volontaire et attentif.

    • Bonjour,
      Difficile à dire,
      2 semaines ça me semble peu, il faut faire des essais et voir ce qui convient le mieux et à quelle période de l’année il en aurait le plus besoin

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