Préparer son cheval à embarquer dans le van (1/2)

Quoi de plus agaçant, stressant, frustrant voire décourageant qu’un cheval qui refuse d’embarquer dans le van ? Comment préparer son cheval à cette éventualité tranquillement à la maison ?

La méthode que je vais vous présenter peut s’utiliser en une fois ou sur plusieurs séances selon le niveau de votre cheval et selon votre tact. Il existe beaucoup d’autres méthodes, des brutales, des radicales mais aussi des méthodes plus douces mais parfois longues à mettre en place comme placer la ration dans le van et dans le pré puis laisser la nature faire les choses.

Se préparer

Quelques pas de reculer en main

Quelques pas de reculer en main

Avant toutes choses il est impératif que votre cheval ait un minimum de notions de travail à pied. Vous devez être sûr que votre cheval ne prendra pas la décision de vous passer sur le corps plutôt que de monter dans le van (eh oui c’est important tout de même !). Pour cela vous devez pouvoir contrôler à distances les épaules et les hanches de votre cheval. Concrètement vous devez pouvoir :

  • Contrôler les allures de votre cheval sur un cercle
  • L’arrêter de profil ou face à vous sur le cercle à votre demande
  • Lui demander de repartir sur le cercle même s’il est face à vous
  • Pouvoir changer de main sans avoir à vous déplacer
  • Contrôler le diamètre de votre cercle et pouvoir l’agrandir ou le rétrécir à tous moments
  • Le faire reculer à distance
  • Pouvoir marcher à 2 mètres de lui des deux côtés
  • Marcher, trotter et s’arrêter en main

Bon ça peut paraître beaucoup mais ce sont les bases en travail à pied pour obtenir un minimum de contrôle sur votre cheval. Si ce n’est pas acquis, je vous conseille de vous rendre dans la catégorie Travail à pied et d’étudier davantage les différents exercices avec votre cheval.

Désensibiliser

C’est quoi la désensibilisation ? Il me semble avoir déjà répondu à cette question. Au risque de me répéter, la désensibilisation c’est apprendre au cheval à ne plus réagir à un stimuli, un objet ou autre chose. Désensibiliser ok mais à quoi doit-on désensibiliser ? Nous y voilà !

Petit rappel : N’hésitez pas à vous servir de ce petit exercice anti-stress pendant que vous désensibilisez votre cheval pour l’aidez à assimiler l’exercice tout en restant détendu.

Désensibiliser au van

Le cheval est mis en cercle devant le pont de façon à ce qu'il voit l'intérieur du camion

Le cheval est mis en cercle devant le pont de façon à ce qu’il voit l’intérieur du camion

Le van, cette espèce de boîte métallique affreuse, sombre, étroite et bruyante a surement tous les atouts pour être le pire des cauchemars de n’importe quel cheval ! C’est vrai ! Imaginez un instant, dès que vous posez le pied dessus elle émet des sons métalliques horrifiants ! Et puis cette obscurité à l’intérieur et le plafond si bas n’inspirent pas vraiment confiance… Ensuite il y a cette corde qui serre les fesses puis tout se ferme ! De quoi devenir complètement claustrophobe !

Bref, vous l’aurez compris, pas facile pour nos équidés de s’habituer à cet étrange monstre grinçant et sombre qu’est le van. La désensibilisation va nous aider à habituer le cheval à tout ce qu’il pourrait y trouver d’effrayant.

  1. Habituez votre cheval à se tenir à côté du van sans qu’il ne se passe rien de particulier.
  2. Vous pouvez marcher et sautez sur le pont pour l’habituer au bruit.
  3. Après avoir détendu votre cheval en longe vous pouvez travailler ensuite sur un cercle et suggérez-lui de marcher sur le pont du van : pour cela votre cheval passe sur le pont par le côté et non de face comme s’il s’agissait de barres au sol ou d’un petit obstacle.
  4. Répétez l’opération jusqu’à ce qu’il puisse marcher et s’arrêter sur le pont dans le calme.

Si la partie avec le pont pose de réels problèmes ou si vous n’avez pas de van chez vous pour vous entraîner, je vous suggère de faire l’exercice avec une bâche posée au sol. Amenez votre cheval à marcher dessus facilitera surement le travail au moment d’embarquer dans le van. Vous pouvez même la plier pour qu’elle soit plus étroite et augmenter un peu la difficulté.

Désensibiliser à la barre de queue

Si votre van comporte une barre de queue il est important de désensibiliser le cheval au préalable pour qu’il ne se sente pas « coincé » une fois celle-ci placée.

Pour cela je vous conseille d’utiliser une longe assez longue que vous lancerez autour des postérieurs de votre cheval en remontant progressivement pour finir par le faire autour de la croupe.

Si cela ne suscite aucune réaction, vous pouvez la passer derrière la croupe en vous tenant à la hauteur de l’épaule (attention aux coups de pieds). De cette façon la longe entoure le cheval en passant au creux des cuisses en imitant la présence de la barre de queue. Modulez le contact suivant les réactions de votre cheval. Arrêtez et récompensez s’il se tient immobile. Recommencez en augmentant en intensité, arrêtez juste avant que votre cheval ne réagisse et récompensez.

Désensibiliser aux passages étroits

Pour préparer le moment ou votre cheval devra passer d’un espace ouvert à l’espace très fermé que constitue le van, il faut l’habituer à rester calme dans des passages étroits. Pour cela on peut utiliser des chandeliers avec des barres qui formeront un couloir d’abord assez large puis aussi étroit que le van dans lequel le cheval devrait pouvoir passer en toute tranquillité. Si vous n’avez pas ce matériel vous pouvez vous placer en face d’une barrière et faire office de couloir. N’hésitez pas à demander arrêts et reculer dans ce passage pour vérifier son attention et sa disponibilité.

Voilà pour la première partie de cet article consacré à l’embarquement du cheval. Nous verrons dans la seconde partie l’embarquement en lui-même : Comment trouver le bon timing, autrement dit agir au bon moment ? Ou se placer pour embarquer le cheval ? Comment palier aux principaux problèmes liés à l’embarquement. N’hésitez pas à me poser vos questions et à me faire part des difficultés que vous rencontrez en commentant.

REPRENDRE LE CONTRÔLE PAR LE TRAVAIL A PIED

Les exercices de base à pratiquer à pied pour avoir le contrôle sur votre cheval et vous sentir enfin en sécurité quand vous êtes à côté de lui.
Vous apprendrez également que votre manière d’être avec votre cheval ainsi que votre langage corporel a une importance primordiale si vous voulez être perçu comme son référent.

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3 Responses

  1. Bonjour. Super ce blog, je suis tobé dessus car j’ai un soucis avec ma ponette qui ne veux plus embarquer! J’attends avec impatience la deuxieme partie. On a eu un incident il y a deux mois avec une frayeur avec la barre de queue elle s’est retrouvée assise sur les postèrieur, depuis impossible d’embarquer calmement. J’ai changé de van avec un à pont avant. Je travail beaucoup à pied j’ai donc les bases j’ai aussi l’immobilité dans un couloir étroit et même en faisant du bruit. J’ai travaillé avec elle monter dans le van et sortir par le pont avant, jusque là avec une carotte ou un sceau ca le faisait, hier j’ai travailler l’immobilité dans le van elle accepte de rester un peu mais à tendance à vouloir sortir fort. J’ai mit juste la barre de poitrail, elle s’est senti bloquée et partant de là elle bloque sur le pont. Avec le sceau j’arrive à la refaire passé dans le van mais voila je suis un peu perdue que me conseillez vous? Comment faire pour qu’elle me suive sans sceau? Merci d’avance 🙂

    • Bonjour Estelle,
      Qu’est-ce qui a déclenché cet incident avec ta ponette ? Comment s’est-elle retrouvée dans cette situation ?
      Je te conseillerais dans un premier temps de désensibiliser à la barre de queue et à la barre de poitrail en dehors du van. Utilise une longe ou un stick qui s’appuie sur elle et retire lorsqu’elle est immobile. Si c’est ok et qu’elle ne s’en inquiète pas mais que le problème persiste, n’hésite pas à utiliser tout ce que tu fais déjà en travail à pied mais dans le van. Pour les 2 prochaines séances par exemple tu te contenteras de la faire avancer et reculer sur le pont de quelques pas seulement. Au fur et à mesure tu pourras faire la même chose dans le van. Ne la laisse pas trop réfléchir, fais comme si tu travaillais à pied comme tu as l’habitude de faire.
      Lorsqu’elle pourra reculer calmement pas après pas, tu pourras prolonger les moments d’immobilité dans le van.
      Je vais publier la suite dans quelques jours. N’hésites pas à me poser d’autres questions si tu as besoin.

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