La série d’articles sur l’assouplissement et la musculation du cheval se termine. Je reviens donc avec un récapitulatif de tout ce que nous avons vus précédemment et un rappel général sur l’assouplissement et la musculation d’un point de vue théorique ainsi que les erreurs les plus répandues.
Le système musculaire : un système global
Pourquoi les marathoniens sont minces et les body-builder très musclés ? De la même manière on pourrait comparer un cheval de course avec un cheval de dressage. Qu’est-ce qui explique cette différence morphologique flagrante alors que les deux sont athlètes de haut niveau ?
Le système musculaire est en constante évolution pour répondre aux besoins physiques du cheval. On distingue donc 2 types de fibres musculaires fondamentalement différentes, l’une est spécialisée dans les efforts d’endurance tandis que l’autre est spécialisée dans les efforts courts et intenses. La proportion de chacune des deux fibres dans les muscles donne donc plus ou moins de force et plus ou moins d’endurance. Ce sont ces fibres qui sont à l’origine de cette différence physique fondamentale suivant le type d’effort réalisé par l’athlète. Le corps s’adaptant à son environnement, les proportions de chacune des fibres sont modifiées selon le type d’effort fourni.
La deuxième chose importante à voir concerne ce que l’on appelle les muscles antagonistes. Qu’est-ce que c’est ? Pour chaque muscle permettant un mouvement il y en a un autre qui permet le mouvement inverse. Prenons pour exemple le muscle quadriceps fémoral situé sur l’avant de nos cuisses, son antagoniste est le muscle ischiojambiers situé à l’arrière de la cuisse. Lorsque l’un se contracte l’autre s’étire obligatoirement et inversement. Imaginez maintenant cela à l’échelle du corps entier… Que doit-on en conclure ? Je vous rappelle que la contraction du muscle permet son renforcement et donc sa musculation alors que l’étirement du muscle est une condition de son assouplissement.
Puisque tous les muscles sont antagonistes l’assouplissement et la musculation du cheval ne peuvent donc pas aller l’un sans l’autre.
Une erreur trop répandue
En prenant en considération ce que vous venez d’apprendre, vous devriez comprendre maintenant que c’est une erreur de vouloir uniquement assouplir son cheval ou alors uniquement muscler le dos ou l’encolure ou l’arrière-main. Le système musculaire est un système global qui s’adapte à ce que vous lui imposez. Concentrez-vous d’abord sur vos objectifs généraux à atteindre avec votre cheval en rapport avec votre discipline. Est-ce qu’il faut développer la réactivité ou l’endurance ? la qualité d’exécution des mouvements ou la vitesse des réponses ? Il est inutile de vous attarder sur une partie de l’anatomie de votre cheval, considérez-le d’abord dans son ensemble et travaillez pour obtenir les résultats que vous espérez atteindre.
Résumé des articles
- Définitions : Je vous explique dans cette partie le processus de musculation et d’assouplissement du cheval. Pour assouplir on recherche des mouvement amples et larges pour étirer un maximum les fibres musculaires. Pour muscler ce sera la répétition d’un effort plus ou moins intense ainsi qu’une bonne alimentation qui permettront au cheval de créer de nouvelles fibres musculaires, on observe alors que le cheval a pris du volume aux endroits où il s’est musclé (à ne pas confondre avec le gras qui remplit de manière uniforme, les muscles se distinguent clairement par groupements).
- Les transitions : L’article commence par une définition biomécanique des transitions montantes et descendantes. Ensuite vient le travail du cheval dans les transitions avec d’une part la recherche de souplesse puis la recherche de la force tout en restant vigilant à conserver un bon équilibre et donc proscrire toute forme de précipitation.
- Le reculer : On y pense pas forcément mais le reculer est un excellent exercice d’assouplissement et de musculation de l’arrière-main. Je vous décrit comment faire reculer votre cheval et ce que vous devriez ressentir en le faisant. L’article se termine sur une remarque courante comme quoi le reculer serait dangereux. Ce n’est pas le cas d’un point de vue physique, en revanche ne cherchez pas à faire reculer un cheval qui à tendance à se mettre debout ou qui s’énerve de trop pendant l’exercice.
- La position de l’encolure : La mode est aux chevaux enfermés et enroulé. Cet article replace bien les choses dans leur contexte avec les différentes positions de l’encolure : la position naturelle, l’extension d’encolure, le « placé » et les attitudes néfastes. Hormis ces dernières aucune de ces 3 positions n’est à proscrire, elles sont toutes complémentaires les unes des autres et permettent un travail homogène des muscle de l’encolure.
- L’incurvation : Dans tous les articles précédents nous avons vus le ploiement du cheval sur le plan horizontal nous allons voir maintenant son ploiement sur le plan longitudinal. Tout le monde connaît l’incurvation alors je reviendrai brièvement avec les grands principes théoriques, pratiques ainsi que les problèmes d’incurvation couramment rencontrés et leurs solutions. Les adeptes de Philippe Karl vous diront que l’incurvation n’est qu’un mirage et que ça n’a jamais existé mais c’est ce que j’ai appris et que l’on apprend encore dans les centres équestres. Je sais que c’est loin d’être une référence mais j’ai préféré l’expliquer pour ceux que ça intéresse encore.
- Les déplacements latéraux : Je vous décortique la biomécanique du déplacement latéral mais il faut prendre en considération l’incurvation qui vient ajouter une complexité encore supérieure. Les déplacements latéraux sont des mouvements complexes qui font travailler presque tous les muscles du cheval à la fois. Le côté externe étant assoupli pendant que le côté interne est renforcé, en fin de compte le travail d’assouplissement et de musculation se fait simultanément. Je termine cet article avec les principaux exercices de déplacements latéraux,leurs similitudes et leurs différences.
- Le travail à pied : Après tout ce que nous avons vu sur l’assouplissement et la musculation, le travail à pied n’en ai que plus évident. Que vous l’utilisiez en pour éduquer ou perfectionner il a l’avantage de libérer le cheval d’un grand nombre de contraintes et d’avoir du recul sur l’état d’avancement de votre cheval dans le dressage. Le travail en longe est incontournable, il permet à la fois d’effectuer un travail de fond et de perfectionner l’incurvation, les transitions et le franchissement d’obstacles. Le reculer et les déplacements latéraux feront appel à davantage de dextérité mais vous avez pour cela mon guide à votre disposition.
Les plus attentifs d’entre vous auront remarqué qu’il n’y a pas eu d’article sur l’assouplissement et la musculation du cheval à l’obstacle. La raison est simple, j’ai préféré ne rien publier sur ce sujet pour éviter les confusions qui auraient pu inciter certains à multiplier le nombre de séances d’obstacles et la hauteur des sauts en pensant bien faire alors qu’il s’agit simplement d’une analyse biomécanique. Même si je ne l’ai pas détaillé, le saut d’obstacle fait donc également partie de la palette d’outils vous permettant d’assouplir et muscler votre cheval.
Merci à tous ceux qui ont suivi cette série d’articles qui nous a permis de clarifier ensemble le fonctionnement biomécanique du cheval et les exercices qui peuvent améliorer la musculation et l’assouplissement du cheval vers un équilibre davantage sur les hanches puisque c’est ce que l’on recherche dans toutes les disciplines à quelques exceptions près. N’hésitez pas à commentez cela pourrait me permettre d’enrichir encore cette section.
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3 Responses
Merci beaucoup pour cette série d’article super enrichissante et qui permet de bien saisir chaque notion!
Merci pour le souci du détail que vous apportez à vos articles. J’apprécie beaucoup le fait de lire que d’autres, tel que vous, partagiez des façons de travailler que je défends, exemple : travailler sans tirer sur les reines !
Très bonne séries d’articles qui rappellent qu’une équitation de légèreté, respectueuse et dans l’harmonie c’est un travail de patience et de précision avec son cheval. Et donc merci pour tous ces précieux enseignements et conseils, je viens pour ma part de prendre une demi pension sur un hongre PRE, blessé au dos il y a quelques années. Les séances se font dans le calme, il réapprend doucement, mais j’arrive à obtenir de beaux petits rassemblés en fin de séance, la maxime « demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup » est tellement vrai…