Nous voici à la deuxième partie de cet article dédié à l’embarquement du cheval dans le van.
Agir au bon moment
Le timing de vos demandes est l’élément INDISPENSABLE qui va garantir ou non la réussite de votre projet ! Si vous le poussez à monter au mauvais moment vous risquez d’augmenter le stress de votre cheval et donc son refus d’obtempérer. Comment l’inciter à monter dans le van sans lui mettre la pression ? Ça c’est une bonne question !
Il y a deux indicateurs facile à interpréter :
D’un côté il y a le cheval qui, en s’approchant du van, l’inspecte en soufflant bruyamment : à ce moment là, comprenez bien que le cheval a très bien compris que vous vouliez qu’il s’intéresse au van et c’est ce qu’il fait. Ses yeux sont fixés sur le van, il jette peut-être quelques regards furtifs sur les côtés pour évaluer les perspectives qui s’offrent à lui pour s’échapper. Mais tant qu’il s’intéresse au van, inutile de faire quoi que ce soit. Il y a de fortes chances qu’il monte de lui-même après avoir bien vérifié qu’il n’y avait aucun monstre.
D’un autre côté il y a le cheval qui, une fois planté devant le van, regarde autour de lui, appelle un copain ou en profite pour brouter. A ce moment là, poussez-le avec une badine jusqu’à ce qu’il s’intéresse au van comme cité ci-dessus. Suivant le tempérament de votre cheval vous devrez être plus ou moins insistant, pour certains une petite touche sur la cuisse suffit alors que pour d’autres il faudra être beaucoup plus démonstratif.
Votre cheval risque de varier rapidement entre ces deux états, il vous suffit d’attendre lorsqu’il s’intéresse au van et le pousser lorsqu’il ne s’y intéresse plus. Rien de bien compliqué. Pffff trop facile le timing 😉
Et si mon cheval esquive au moment de rentrer dans le van et passe sur le côté ?
Travaillez sur un petit cercle de façon à ce que le cheval puisse voir l’intérieur du van. Lorsque vous le sentez détendu, poursuivez le cercle en marchant à côté de votre cheval droit vers le van en gardant 1 à 2 mètres d’écarts. Abordez le van comme s’il s’agissait d’un obstacle (si vous l’avez déjà fait c’est un bon repère) que vous vouliez faire franchir à votre cheval.
Procéder ainsi est plus facile si vous êtes seul pour faire embarquer votre cheval. Ainsi vous gérez à la fois la direction avec la longe et l’impulsion avec la badine.
Ne vous tenez pas trop en avant, mettez-vous plutôt à la hauteur de sa croupe ça l’incitera d’avantage à se porter en avant. Restez bien sur le côté, pas trop près pour qu’il puisse évaluer correctement le van et ne subisse pas de pression par votre proximité mais pas trop loin non plus pour qu’il ne puisse pas dérober du côté où vous vous trouvez.
Il va se retrouver face au pont dans la même configuration que si vous étiez en longe. Il ne reste plus qu’à gérer le timing.
Et si mon cheval monte dans le van puis recule violemment ?
Vous êtes surement allé trop vite. Reprenez les choses plus lentement. Vérifiez que votre cheval est bien désensibilisé à la présence de la longe qui lui presse la croupe. En vous plaçant face à lui, faites le monter de 1 pas, redescendez de 2, montez de 3, redescendez de 4 et ainsi de suite. Vous devez capter l’attention de votre cheval sur vous en multipliant les demandes et leur précision. En procédant ainsi, il ne pensera plus à ce sentiment de panique lorsqu’il monte dans le van mais plutôt à cette satisfaction de vous avoir fait plaisir en ayant bien répondu à vos multiples sollicitations.
Vous pouvez aussi choisir de vous placer à côté de lui comme vous le faites habituellement pour le mener d’un endroit à un autre. Commencez par solliciter son attention en multipliant accélérations, arrêts et changements de directions en dehors du van puis poursuivez l’exercice en avançant et reculant sur le pont puis dans le van.
Restez bien attentif à votre cheval et faites le reculer ou descendre du van avant qu’il ne le fasse lui-même même s’il n’était pas monté entièrement. Je vous conseille aussi d’utiliser le petit exercice anti-stress pour faire redescendre la pression à chaque « palier » de progression.
J’espère que ces 2 articles auront répondus à vos attentes concernant l’embarquement du cheval. Voir l’article précédent sur la préparation à l’embarquement.
REPRENDRE LE CONTRÔLE PAR LE TRAVAIL A PIED
Les exercices de base à pratiquer à pied pour avoir le contrôle sur votre cheval et vous sentir enfin en sécurité quand vous êtes à côté de lui.
Vous apprendrez également que votre manière d’être avec votre cheval ainsi que votre langage corporel a une importance primordiale si vous voulez être perçu comme son référent.
11 Responses
Article vraiment top…
Je te remercie pour ton article super complet! Avant ma jument me posait beaucoup de soucis pour rentrer dans un van, j’ai appris à capter son attention en la faisant bouger en longe (cercle, déplacement hanches/épaules) puis je lui représentais le van et soit elle accepté soit on recommençait.
Bravo et merci pour ton témoignage !
Effectivement, le fait de travailler activement en longe rend tout à coup le van beaucoup plus agréable et plus intéressant puisqu’on lui demande juste qu’elle monte dedans !
Pourrait-on avoir des vidéos ? , pour avoir une meilleure compréhension , quelques fois les mots ne suffisent pas.
Bonsoir,
Ma jument de 6 ans refuse de monter en van avec moi mais avec une autre personne oui.
C’est une jument d’endurance donc l’embarquement est obligatoire pour sortir en course. Il se fera la plupart du temps en liberté sans couloir de contention. Que faire pour qu’elle accepte ?
Merci de votre réponse
Bonsoir,
Si elle embarque avec quelqu’un d’autre et pas avec toi, il faudrait peut-être réfléchir à ce que cette personne fait et que tu ne fais pas. As-tu une idée ?
Elle est beaucoup plus ferme que moi mais sinon rien de bien différent
Tu devrais t’entraîner à la faire monter dans le van et travailler avec elle les exercices de cet article jusqu’à ce que tu y arrive en te souvenant bien que ton point faible c’est ton manque de fermeté. Essaye d’insister un peu plus.
Articles super interessant ! J’ai moi même de gros souci d’embarquement qui sont apparus récemment chez mon haflinger de 8 ans. Il pose les antérieurs sur le pont et refuse la moindre progression vers l’avant. Je pense que le travail a pied sur le long terme pourrai en effet me permettre d’améliorer la situation et de détendre l’atmosphère !
Je pensais également placer le van dans son pré (réduit pour qu’il s’y interesse plus) et nourrir a l’intérieur. Je pense que ceci lui permettrai de lui même de rendre cette boîte plus familière. Qu’en pense-tu ?
PS : il a beaucoup de caractère et de force, nous avons essayé pendant 3h ce we sans aucun résultat …
Bonjour à toi,
Oui c’est une très bonne initiative de mettre le van dans son pré et de nourrir à l’intérieur. Il pourra le découvrir de lui-même à son rythme avec la récompense à la clé ! C’est très bien si tu peux prendre le temps de faire ça, peu de personnes y pensent et se retrouvent devant le fait accompli à devoir agir dans l’urgence.
Je pense en effet qu’il est préférable de travailler autour du va lorsque nous n’en avons pas réellement besoin, il ressent tellement la situation !
Merci en tout cas de cette réponse encourageante, j’avoue qu’après avoir entendu beaucoup de personnes me dire qu’il ne remonterai plus jamais, ça remonte un peu le moral ! 😀