Avez-vous entendu parler de l’Equitation de Tradition Française ? Ou peut-être des Premières Rencontres de l’Equitation de Tradition Française ? Il me semble que ce sujet mérite d’être connu aussi, je vais tenter de vous expliquer de quoi il s’agit.
L’Equitation de Tradition Française a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2011. Mais de quoi veut-on parler par « Equitation de Tradition Française » ?
Qu’est-ce que l’Equitation de Tradition Française ?
Il ne s’agit pas là d’une nouvelle mode venue d’un nouveau pays émanant d’une nouvelle personne aux compétences équestres relevant de la sorcellerie (ou presque). Non, l’équitation de Tradition Française n’est rien de tout ça, c’est même tout l’inverse, c’est un peu comme un retour aux sources ou encore un devoir de mémoire.
Dès le XVIIème siècle de nombreux écuyers n’ont eu de cesse de rechercher légèreté et harmonie avec le cheval, se succédant alors les uns les autres et s’inspirant d’un ou plusieurs courants de pensées dans l’espoir secret de succéder un jour à leur maître.
Nous voilà, 4 siècles plus tard, en quête perpétuelle d’harmonie et de légèreté comme si nous n’avions rien appris de ce que les anciens nous ont laissé. Qu’en est-il de cet héritage ? Pourquoi est-il ainsi délaissé ? Pourquoi ne nous inspirons-nous pas des grands écuyers qui ont marqués l’histoire comme La Guérinière, Baucher, L’Hotte, Beudant, Oliveira… ?
C’est le Cadre Noir de Saumur qui s’est vu confié la délicate mission de promouvoir, développer et enseigner l’Equitation de Tradition Française cependant tout le monde peut apporter sa contribution à l’édifice en rejoignant la communauté.
Pourquoi faut-il la préserver ?
Finalement, cet héritage n’est pas si lointain et des professionnels pratiquent encore cette équitation, seulement l’ampleur qu’a pris la compétition dans le monde équestre est telle que ses dérives menacent aujourd’hui nos traditions et justifient ainsi l’existence d’une association chargée de la sauvegarde du patrimoine équestre et de la retransmission de ce savoir menacé.
Pourquoi la France ? La France étant le berceau et l’emblème de la grande équitation durant la Renaissance, c’est à nous que revient le devoir aujourd’hui de préserver cette équitation traditionnelle.
Au-delà de notre héritage culturel il est également question de sauvegarde de l’intégrité physique et morale du cheval en mettant un frein aux dérives de l’équitation moderne actuelle qui n’a fait que de grimper les échelons de la violence et de la barbarie ces 15 dernières années.
Qui peut pratiquer l’Equitation de Tradition Française ?
C’est lors des Premières Rencontres de l’Equitation de Tradition Française à Saumur en octobre dernier que les débats et les confrontations d’idées ont pu mettre en lumière quelques aspects acceptés par tous les partis.
D’abord l’Assemblée s’est voulue ouverte au plus grand nombre et pas seulement aux adeptes de la Haute Ecole qui est finalement très inaccessible pour un cavalier lambda. Aussi il a fallu définir un objectif commun dans le cadre de la pratique de l’équitation. Une définition claire de l’Equitation de Tradition Française était donc nécessaire. Je cite :
« L’équitation de tradition française est un art de monter à che
val ayant comme caractéristique de mettre en relief une harmonie des relations entre l’homme et le cheval. Les principes et processus fondamentaux de l’éducation du cheval sont l’absence d’effets de force et de contraintes ainsi que des demandes harmonieuses de l’homme respectant le corps et l’humeur du cheval. La connaissance de l’animal (physiologie, psychologie et anatomie) et de la nature humaine (émotions et corps) est complétée par un état d’esprit alliant compétence et respect du cheval. La fluidité des mouvements et la flexibilité des articulations assurent que le cheval participe volontairement aux exercices. » Lire la suite de la définition
Bernard Mathié a ajouté récemment ce petit paragraphe très pertinent afin de compléter davantage la définition :
« issue des pratiques équestres cultivées depuis plusieurs siècles par une longue lignée d’écuyers et leurs élèves, l’équitation de tradition française est caractérisée par l’harmonie de la relation entre le cheval et son cavalier et une exécution fondée sur la recherche de légèreté et sur le renoncement à toute forme de violence coercitive ou de surexploitation économique et commerciale« .
Si vous aussi vous appréciez cette initiative et que vous voulez soutenir ces principes, n’hésitez pas à partager cet article et à le faire connaître à un maximum de passionnés autour de vous !
Source : http://communaute-tradition-equestre-francaise.org/
MES CONSEILS POUR TRAVAILLER VOTRE CHEVAL tout en respectant son bien-être
Les grands principes à respecter pour pratiquer une équitation plus agréable pour votre cheval et plus confortable et pourquoi le avec ou sans mors n’est pas un débat.
Tous ceux qui y ont goûtés sont devenus accrocs à ces sensations…
4 Responses
Je n’avais pas connaissance de cette nouvelle communauté ! Merci de la découverte et du partage Alexandrine. Je viens de ce pas de naviguer sur leur site internet, il mérite d’y passer quelque temps.
Merci pour votre article, Alexandrine. Vous avez tout compris. J‘invite tous vos lecteurs qui partagent votre vision du cheval à nous rejoindre dans la Communauté Tradition Equestre Française.
Se serait chouette de nous faire un dossier plus conséquent sur le sujet. 🙂 (ca m’éviterait le le faire hi hi)
Tout le monde en parle, ca se crêpe le chignon sur les réseaux sociaux, et finalement on ne la voit nulle part, et certainement pas dans les cercles « zofficiels » justement censés la défendre et l’enseigner… Pour tant c’est « en théorie » (mais cette contrée est lointaine…) celle qui est mise en avant dans l’article 401 du règlement FEI de dressage (écrit par De Carpentry…) mais sur lequel tout le monde s’assoie joyeusement… On nous la présente comme une sorte de graal inaccessible réservé à quelques élus, autant dire personne.
C’est dommage. Les préceptes de l’ETF sont pourtant loin de toute méthode spécifique et praticable par tout un chacun si tant est qu’il veuille s’en donner la peine.
Ah ben oui mais faut étudier, apprendre, comprendre, haaan mais nan haaann c’est trop long…
merci ! 🙂
Merci Alexandrine de relayer les informations, ce n’est pas facile de se retrouver dans tout ce qui se pratique ou se défend. Si on met au centre le bien être du cheval, je pense que beaucoup de ceux qui préfèrent faire des bagarres de clocher peuvent se retrouver pour faire une grande communauté et pas seulement théorie !