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La légèreté préambule ou finalité ?

La légèreté c’est le rêve de beaucoup de cavalier, un cheval disponible et généreux sous un cavalier détendu qui semble ne rien faire de particulier pour cela. L’équitation en pantoufle comme on dit aussi dans mon entourage. En fin de compte la légèreté ça parle à tout le monde car elle est assez lourde de sens, elle est la preuve aussi de la coopération et de la compréhension entre le cheval et son cavalier : ensemble vers un même objectif.

La coopération

La coopération est le premier maillon de la chaîne. Si le cheval ne veut pas coopérer ou s’il le fait de mauvais gré il ne sera pas possible d’obtenir de la légèreté de lui. Il faut donc d’abord obtenir sa coopération en s’adressant à son mental, en lui donnant envie de partager le même rêve que nous. Il faut l’intéresser, le motiver et le faire participer à notre recherche.
Bien souvent les chevaux, surtout lorsqu’ils changent de propriétaires, ne comprennent pas pourquoi ils sont là et ne savent pas non plus ce que l’on attend d’eux.

Pour les aider à mieux nous comprendre et à coopérer avec nous il y a quelques idées qui méritent d’être explorées je pense :

  • Les friandises qui récompensent ce qui est bien et qui peuvent être une source de motivation et d’épanouissement pour le cheval
  • Laisser le temps au cheval de comprendre. Lui permettre de se tromper, de se rebeller, d’essayer des choses sans pour autant le punir mais simplement en ne récompensant pas les comportements indésirables
  • La communication intuitive qui peut nous faire gagner du temps et éviter les incompréhensions. Lorsqu’elle est réussie le changement de comportement chez le cheval est souvent radical surtout si ça non coopération est née d’une incompréhension

Il y aussi les chevaux qui ne veulent pas coopérer parce qu’ils n’aiment pas quelque chose en particulier, parce que ça les stresse ou que ça les inquiète (la communication intuitive peut vous le confirmer), il faut simplement respecter ce choix de leur part.

Une fois que l’on a obtenu la bonne volonté du cheval, la plus grande part du travail est faite.

La légèreté en préambule

Lorsque le cheval est enfin intéressé à ce que l’on fait, la recherche de légèreté commence à proprement parler. Beaucoup de gens pensent que la légèreté relève du perfectionnement, que ce n’est qu’à la toute fin du dressage que l’on va rechercher la légèreté du cheval. Malheureusement il n’y a rien de plus faux.

Un cheval qui a tiré toute sa vie, qui ne réagit qu’à grand renfort de jambes et de mains ne va pas devenir léger par l’opération du Saint Esprit. Alors qu’il a été habitué et désensibilisé à quoi que ce soit qui s’apparente à de la légèreté il n’est même pas envisageable de vouloir faire autrement.
Et si vous essayez d’être léger avec un cheval pareil que va-t-il se passer ? Absolument rien, il ne va rien faire du tout.
Pourquoi ? Parce qu’il a été conditionné à répondre à une certaine intensité de mains et de jambes. Si vous mettez une intensité inférieure à celle à laquelle il a été conditionné il le fera mal voire pas du tout.

La légèreté ça s’apprend est ça s’applique le plus tôt possible. Même sur un cheval que vous montez pour la première fois. Justement il faut profiter de la sensibilité du cheval tant qu’elle n’est pas altérée.

Je me souviens avoir abandonnée l’idée de désensibiliser un Haflinger qui était particulièrement fin et sensible par rapport à son gabarit. Un mouvement trop rapide ou incompréhensible le mettait en émoi mais c’était un cheval très intéressant à travailler et qui, du fait de sa sensibilité, cherchait beaucoup plus ce qu’il devait faire à chacun de mes gestes. Il lui fallait aussi plus de temps car en augmentant la pression il pouvait se mettre à paniquer.

La légèreté vient du cavalier

Il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que souvent le plus gros frein à la légèreté ce n’est pas le cheval qui est naturellement un être sensible mais le cavalier qui lui est un être inconscient. Il suffit d’observer les difficultés que nous avons à dissocier par exemple les mouvements entre nos deux bras. N’est-ce pas vrai que lorsque nous nous concentrons sur une partie de notre corps, l’autre partie se met à faire n’importe quoi ?  Un vrai parcours du combattant pour devenir cavalier.

Ce qu’il nous manque en réalité c’est la conscience de notre propre corps et de notre façon de l’utiliser. Même un cavalier confirmé n’a pas encore totalement conscience de son corps. Avec le temps et la pratique on apprend à garder l’équilibre par le jeu de la répétition et cela devient un automatisme mais sans jamais devenir réellement conscient.

La pratique des arts martiaux par exemple, ou encore le yoga et la méditation peuvent être une aide pour prendre conscience de chaque partie de son corps et de la manière dont nos muscles se contractent. Il faudrait pouvoir exécuter ces mêmes exercices à cheval.
Ou alors il faut faire appel aux chevaux maîtres d’école les plus sensibles, les plus finement dressés et les enseignants les plus pointus qui pourront alors aider les cavaliers à prendre conscience de leurs corps.

Un jour je me suis rendue compte que j’étais incapable de communiquer avec mon cheval par le biais de mon assiette. Je ne comprenais pas pourquoi le cheval était irrégulier dans ses allures comme s’il ne savait pas s’il devait allonger ou ralentir l’allure, comme si j’appuyais par intermittence sur le frein et sur l’accélérateur.
En réalité je n’utilisais pas mon assiette car on ne m’avait jamais appris comment je devais m’en servir. Je m’en servais uniquement pour « me rattraper » dans les transitions notamment. Les mouvements brusques du cheval ne faisaient que de me déstabiliser davantage et je me raccrochais d’autant plus avec mon assiette et l’instabilité créant l’instabilité…

Nous sommes forcés de constater que le cheval ressent parfaitement chaque partie de notre corps. Le cheval est déjà centaure avec nous mais comme nous n’avons pas conscience de notre corps, nous avons aussi du mal à sentir le cheval et nous ne sommes pas très perméable à lui.
Au plus le cavalier a conscience de son corps, au plus il ressent et contrôle les mouvements les plus subtils de son propre corps et au moins il a besoin de ses mains et de ses jambes pour contrôler le cheval. C’est à partir du moment où l’on essaye de se passer de ses mains et de ses jambes pour monter à cheval que la légèreté apparaît comme une évidence.

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