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En finir avec les 100kg dans chaque bras

11153638984_c1d4c4a71c_oLe cheval lourd dans la main ou le calvaire des cavaliers qui ne sentent plus leurs bras… C’est ce cheval que vous connaissez bien et qui semble vouloir vous déléguer la tâche de porter sa tête et son encolure, quelque soit vos tentatives pour vous y soustraire. Mais comment en venir à bout une bonne fois pour toute ?

Je vous propose deux approches différentes mais qui peuvent se compléter, la première est une solution d’urgence tandis que la deuxième est un réel travail pour améliorer la qualité de la bouche (et de votre main en passant) à long terme.

1 – Apprenez au cheval à céder

Certains chevaux, particulièrement s’ils sont jeunes, n’ont pas forcément bien compris le rôle des mains du cavalier et à la moindre pression excessive ils réagissent de manière inappropriée : certains accélèrent, d’autres s’appuient. C’est une manière comme une autre d’essayer de se soustraire à la pression des mains. Mais dans ce cas, comment lui faire comprendre ce qu’on attend de lui ?

Commencez l’exercice à l’arrêt, ajustez vos rênes, maintenez un contact qui vous semble correct et si besoin posez-les sur l’encolure. A ce moment là votre cheval va commencer à peser dans vos mains. Votre rôle est complètement passif, au plus le cheval va peser et au plus la pression augmentera, vous n’avez qu’à résister comme si les rênes étaient complètement fixées. En procédant ainsi, à chaque cession de la part du cheval il sera récompensé par l’arrêt de la pression exercée par le mors. Vous pourrez sentir le cheval s’ajuster à la longueur de rênes et se porter de lui-même par moments. Renouvelez régulièrement les arrêts jusqu’à ce que vous puissiez rester arrêté rênes tendues sans qu’il ne s’appuie. Ensuite poursuivez l’exercice en demandant le mouvement en avant en restant dans cette même position. Vous marcherez au pas avec les mains posées et les rênes à la même longueur en résistant à chaque fois qu’il pèsera dans vos mains. Pour les transitions descendantes il faut impérativement que vous appreniez à vous arrêter avec votre bassin, utiliser vos mains ne ferait qu’accentuer l’incompréhension, la frustration de votre cheval et pourrait compromettre tout ce que vous avez mis en place jusqu’à présent pour obtenir un cheval plus léger dans la main.

2 – Rééduquer son cheval

La deuxième façon de parer à se défaut demande plus de temps et de patience. Il faudra abandonner pour quelques temps votre désir de performance ou le programme d’entrainement que vous vous étiez fixé pour reprendre tout depuis le début.

Désormais chaque séance se déroulera rênes complètement longues ce qui obligera le cheval à se porter de lui-même y compris sur de petits obstacles : c’est un excellent exercice d’équilibre et de musculation pour le cheval. Profitez de ce type de séance pour améliorer la qualité de vos aides en utilisant le moins de mains possible pour les transitions descendantes. Poursuivez ce type de séance avec les rênes complètement longue autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que votre cheval remplisse ces conditions :

– Ne pas avoir de marques de transpiration au poitrail et à l’arrière main à la fin du travail sinon cela voudrait dire qu’il est encore en train de développer sa musculature et son équilibre avec le poids du cavalier.

– Avoir une encolure stable proche de l’horizontale, à ce moment là le cheval ne recherche pas de contact avec la main du cavalier puisqu’il n’en a plus besoin.

– S’arrêter à la moindre sollicitation du bassin ou d’un léger mouvement de la main.

– Franchir correctement des cavalettis sans charger. N’hésitez pas à le laisser se débrouiller pour l’abord et le franchissement, contentez-vous de l’amener dans les meilleures conditions possible.

Lorsque votre cheval répond à toutes ces conditions vous pouvez commencer à remonter progressivement sur vos rênes en vérifiant bien que le cheval n’y prenne pas à nouveau appui. Si jamais cela venait à se produire c’est que vous n’avez pas été suffisamment progressif : reprenez le travail depuis le début et recommencez sans brûler les étapes.

3 – Garder les bonnes habitudes

Maintenant que nous avons vu comment il était possible de corriger un cheval lourd dans la main, vous vous demandez peut-être comment conserver cette légèreté ? Comment ne pas retomber dans le cercle vicieux du tireur ?

Tout d’abord il faut que vous preniez conscience de la qualité de votre main c’est-à-dire du poids que vous mettez sur chaque rêne. Si votre main pèse trop le cheval va s’y appuyer (il peut aussi agiter la tête ou s’encapuchonner) en guise de défense. Au contraire, si le contact lui convient il y a de fortes chances que vous obteniez une très belle attitude.

De la même manière, prenez garde pour toute action de main à céder à chaque fois que votre cheval aura trouvé la bonne réponse. Ne restez pas crispé dans une position de peur de perdre le mouvement recherché : ça ne fait qu’accentuer l’incompréhension de votre cheval. Au contraire, dès que vous avez quelque chose de bien, relâcher vos mains, vos jambes, vos épaules et expirez. Et si le cheval dévie ? Pas de problème, corrigez calmement puis relâchez-vous et récompensez lorsqu’il accomplit le bon mouvement.


Photos de Alain Bachellier

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