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[Chronique n°3] Indisponibilité mentale

Cette chronique est la suite de la chronique n°2 avec toujours notre hongre bai de 13 ans, vous pouvez la lire ou la relire en cliquant ici. Pour résumer, j’avais des difficultés de mise en main avec ce cheval qui se creusait parfois tellement qu’il devenait horriblement inconfortable se déplaçant tel un kangourou. En multipliant et en intensifiant les demandes dans le but d’obtenir davantage de concentration de sa part, il finissait par se braquer et se mettre debout.

Estimant qu’il pouvait s’agir d’un manque de timing entre le changement d’attitude du cheval et le temps qu’il me faut pour réagir avec la bonne intensité, j’utilisais une paire de rênes allemandes les séances suivantes. Ainsi, en fixant mes mains, à chaque changement d’attitude, la pression augmenterait sans délais et proportionnellement à la résistance qu’il y opposerait.

J’ai utilisé ce procédé en extérieur avec un réglage bas et en 2 séances j’ai pu constaté que le cheval avait fini par trouver sa zone de confort et se trouvait alors dans une attitude basse, stable, arrondie et étendue. Par moments, il sortait de cette attitude en particulier lorsqu’on se trouvait sur les chemins alors que sur la piste de galop, il ne prêtait que peu d’attention au passage des biches ou des autres chevaux.

Après de nombreuses séances en extérieur (je vous raconterais sûrement l’une d’elle une prochaine fois car elle m’a valu une chute mémorable mais sans rapport avec le sujet du jour), je me retrouvais obligée de travailler en manège pour raisons météo. Je me décidais d’appliquer le même procédé pour un travail sur le plat en demandant des choses très simples afin d’éviter de provoquer une nouvelle tempête et pour éviter que mes exigences soient trop importantes par rapport aux capacités du cheval.

Je réglais les rênes allemandes de chaque côté de la sangle afin que leur effet soit moins fort et favoriser une attitude au travail un peu plus haute. En effet il avait pris l’habitude de s’arrondir vers le bas et se remonter était rapidement devenu synonyme de s’ouvrir. Je prenais les rênes un peu lâches de façon à laisser une marge de manœuvre qui pouvait être liée à l’effort fourni lors d’une transition par exemple.

Une fois en selle, bien qu’au manège il s’inquiétait toujours dans certains coins. Parfois il tentait de se redresser en faisant coulisser les rênes allemandes et en opposant une force importante sur les rênes. Comme je me contentais de rester fixe et de résister à la traction, je pus me rendre compte qu’il ne cédait à cet effet qu’une fois qu’il avait estimé le danger potentiel éloigné de lui. Dans ce travail, je prenais garde de l’avoir toujours avec le chanfrein vertical ou légèrement en avant de la verticale afin qu’il puisse bien voir devant lui.

Au fil de la séance je me rendais compte que les transitions trot-galop posaient soucis car il faisait clairement le « kangourou », se mettant en désordre avant de partir au galop. En parallèle, il ne semblait pas comprendre que l’inconfort produit sur sa bouche et pour lequel il était prêt à se révolter comme il l’avait fait d’autres fois en se pointant était le résultat de son attitude. Avec la répétition, les choses s’amélioraient un petit peu et je pus terminer la séance sans provoquer de tempête.

Cette séance mériterait d’être répétée pour vérifier si effectivement il y a eu apprentissage de sa part. J’en concluais, qu’au delà de la question du timing des aides pour le garder dans la main, il y avait un problème supplémentaire car la réussite n’était pas totale. L’inquiétude étant toujours latente quelque soit le lieu de travail, j’en concluais qu’elle pouvait être à l’origine du temps de réaction parfois long du cheval.

On pourrait appeler ça une indisponibilité mentale qui est donc liée à un état de stress important provoquant des réactions de défenses ou de fuites aux aides qui sont vécues comme des agressions. Typiquement on a l’impression que le cheval ne sent pas l’aide ou qu’il est distrait par autre chose.
La bouche étant très dure et surtout muette, et le cheval souvent inquiet et déconcentré, il me fallait une nouvelle stratégie pour rassurer ce cheval, gagner sa confiance et le rendre disponible pour son cavalier. La décontraction de la mâchoire pourrait être une première approche qui permettrait de changer la relation du cheval avec le mors et le décontracter à souhait.


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