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[Chronique n°2] Panique et incompréhension

Cette semaine je vous partage l’histoire d’un hongre de 13 ans bai. Un cheval commun sous tous les aspects avec un regard doux et rassurant. Plutôt polyvalent mais pas parfaitement dressé. C’était l’occasion d’avancer un peu sur ce terrain là.

La première difficulté que je rencontrait concernait la mise en main : à la moindre occasion il passait au-dessus de la main avec plus ou moins de rapidité et en prenant plus ou moins de hauteur avec son encolure ce qui le rendait alors totalement inconfortable et le faisait ressembler à un kangourou ou un dromadaire peut-être…

Au départ, plutôt patiente j’imputais ses réactions à des erreurs de mains. Au fil des séances cependant je me rendais compte qu’il s’inquiétait de son environnement et qu’il tentait en sortant de la main, d’observer et analyser les alentours ce qui entraînait bien souvent des réactions de peur. Je tentais de le concentrer en multipliant les demandes mais en vain comme s’il se moquait de mes demandes et qu’elles étaient totalement secondaires voire optionnelles.

En éthologie on nous apprend qu’il faut augmenter l’intensité de l’inconfort pour obtenir une réponse plus rapide et immédiate du cheval. Vous savez, les intensités que l’on image en équitation éthologique par poils, peau, muscle, os… C’est exactement ce que j’ai commencé à faire, dès lors qu’il sortait du cadre que je lui donnais, j’augmentais l’intensité très vite car je savais qu’il connaissait déjà la réponse qui ferait cesser son inconfort. En procédant ainsi j’espérais que mes demandes deviendraient plus importantes que ce qu’il pouvait se passer dans la carrière.

Qui sème le vent récolte la tempête…

Et moi, j’ai récolté une série de pointés bien haut et bien droit.

Il était braqué.

Après ça, il se remettait en ordre mais avec une certaine tension palpable, comme s’il me craignait à présent.

Je terminais la séance sans trop d’encombres en réduisant mes exigences à celles que j’aurais pu avoir pour un cheval de 3 ans. Qelle FRUSTRATION !

Il y a eu plusieurs séances de ce type, le cheval progressant très peu au cours de la séance si bien qu’il faisait parfois moins bien en fin de séance qu’au début.

Les fois suivantes je travaillais en extérieur, là où il me posait le moins de soucis pour me laisser le temps de la réflexion.

Le temps de la réflexion… C’est bien ce qui posait problème chez lui, il semblait anormalement long alors que les autres chevaux répondent du tac au tac.

Je supposais dans un premier temps, qu’en plus d’une bouche dure à souhait, ces réactions disproportionnées pouvaient être dues à un manque de timing de ma part qui fait que ce cheval ne comprenait pas l’intervention de l’aide « sanction » et qu’il la vivait donc comme une pure injustice. Il me fallait donc explorer cette piste potentielle.

Je décidais, pour les prochaines fois, d’utiliser une paire de rênes allemandes pour rendre toute attitude exagérément haute aussi inconfortable pour lui que pour moi et avec la même rapidité, ainsi l’inconfort surviendrait au même moment que la faute serait commise ce qui facilite grandement la compréhension et donc l’apprentissage.

La priorité étant de rendre le cheval plus pratique pour sa propriétaire et n’ayant pas souvent l’occasion de le travailler, je laissais de côté pour un temps et avec grands regrets la décontraction de la bouche malgré les bénéfices que cela pourrait apporter. Ce n’était que partie remise….

La suite au prochain épisode…


Un problème de comportement à pied ou monté ? Une difficulté récurrente avec votre cheval ? Contactez-moi par mail si vous êtes intéressé par un coaching : contact(a)eduquer-son-cheval.com

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2 commentaires sur “[Chronique n°2] Panique et incompréhension

  1. Christine dit :

    Bonjour, tout d’abord, un grand merci pour vos articles. Je me retrouve un peu dans celui-ci. Je m’explique : un cheval est arrivé au club il y a 4 ans. Il était monté par deux ados en concours avant d’entrer dans les écuries et nous n’en savions pas plus. Première reprise en manège, que du bonheur, même si il n’était pas en place, probablement parce qu’il n’avait jamais été travaillé dans ce sens, il faisait des efforts et, ce qui ne gâche rien, un fauteuil. Deuxième sortie en carrière …………. et là, ça s’est corsé ! Il nous faisait des écarts à la vitesse de l’éclair, en particulier dans le coin gauche à l’opposé de la porte, qui depuis est surnommé  » Le coin du fantôme  » et il se dressait. Après avoir lu de nombreux livres sur l’éthologie, j’ai proposé à mon moniteur de tenter une approche différente du loulou, il faut précisé que depuis 20 ans, c’était le premier zébulon pour lequel il n’y avait peu voire pas d’amélioration de son comportement. Je l’ai donc beaucoup sorti en liberté sur de courtes séances, mais très régulièrement. Nous sommes peu à le monter, vu qu’il a traumatisé un grand nombre de cavaliers !!, et j’avoues qu’au début, je n’étais pas très fière ……. J’ai passé l’âge de jouer à Zorro, il fallait donc trouver autre chose, mais quoi ? Je n’ai pas précisé que l’embarquement dans le van posait aussi un gros problème, ben oui tant qu’à faire …….. Forte de mes lectures, je n’avais plus qu’à les mettre en application !!!!!!! Mouais …… Plus facile à dire qu’à faire !! Je suis quelqu’un de très zen de nature, mais je reconnais que la pression montait chaque fois que j’avais le loulou en carrière. Bien que consciente que mon stress ne faisait qu’augmenter le sien, ce n’était pas facile de me dire  » Je vais bien, tout va bien  » Jusqu’à cet automne où j’ai pris énormément sur moi et je l’ai monté 1/2 heure rênes longues et là, plus de grands écarts. Il redressait bien la tête à l’approche de l’endroit fatidique, faisait un démarrage au galop sur quelques foulées, mais un vrai changement. Alors, je ne dis pas que c’est gagné, mais il y a du progrès. En deux, trois séances, on a débloqué une situation qui durait depuis son arrivée. Bon, il lui arrive encore de nous faire des clowneries, mais beaucoup moins violemment, et c’est quand même plus confortable !! Pour l’embarquement, même méthode et en 5 ou 6 fois, il monte dans le van gentiment, sans stress et même si il met un peu plus de temps que les autres, ça n’a rien à voir avec ses grands débuts où on passait 1/2 heure à lui faire poser un pied sur le pont et qu’il se dressait en nous faisant un demi tour sur les postérieurs à la vitesse de l’éclair ! Je n’avais pas d’expérience en éthologie telle qu’elle est présentée maintenant, même si tout cavalier devrait savoir que la force et la violence ne font pas avancer les choses avec les chevaux et que j’ai toujours abordé les chevaux avec douceur et calme, et cette expérience m’a poussée à creuser encore plus le côté relationnel, parce que le loulou en question est un très gentil petit bonhomme et que je ne comprenais pas pourquoi il se transformait en terreur dès qu’on le montait, je précise qu’il n’a pas de problème physique ou dentaire. On ne connait pas ses antécédents plus que ça, mais je pense qu’il a été dans un premier temps mal éduqué (genre on laisse tout faire) et que quand les choses se sont envenimées, il a été repris sévèrement voire plus. Je ne suis pas une grande cavalière, mais je suis heureuse d’avoir pu aider ce petit loulou à mon humble niveau. Il y a encore des choses à faire, mais un grand chemin a été parcouru. Tout ça pour dire à ceux qui me liront et sans aucune prétention, parce que c’est mon histoire avec un cheval en particulier et que je ne veux pas en faire une généralité, qu’il ne faut pas laisser tomber, se faire accompagner de quelqu’un de compétent si c’est possible et surtout, surtout, de rester serein, de prendre du temps car chaque petite victoire est importante pour rétablir le contact et la confiance.

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour Christine,
      Merci pour ce témoignage qui inspirera peut-être les futurs lecteurs !
      C’est important effectivement de souligner que quelque soit la situation, prendre le temps de comprendre est la meilleure réaction pour tenter de résoudre le problème même si c’est parfois long et difficile.
      Bravo à vous !

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