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Comment éviter les excès d’entraînement et préserver la santé de votre cheval

Chevaux d'attelage bruns à l'effort qui transpirent

La difficulté de l’équitation c’est qu’on ne peut pas communiquer avec le cheval aussi simplement qu’on le fait habituellement avec d’autres personnes. Or faire de l’équitation implique de devoir prendre des décisions pour deux. La peur de mal faire, de faire mal, de prendre une mauvaise décision est un sentiment que tous les propriétaires de chevaux connaissent. Dans cet article, je vais tâcher de vous donner quelques indices pour vous aider à prendre de meilleures décisions quant à son entraînement.

Reconnaître les limites de votre cheval et maintenir un équilibre sain entre le corps et l’esprit

L’excès d’entraînement chez le cheval peut avoir des conséquences non négligeables. La première qui vient à l’esprit en général ce sont toutes les pathologies du sportif qui peuvent être liées à un effort trop intense, trop long ou fourni dans de mauvaises conditions comme un mauvais terrain.
C’est déjà difficile en tant que sportif de gérer la douleur et d’éviter les blessures. Ça l’est encore plus quand on est un cavalier en charge d’un cheval et qu’on n’a pas nécessairement les toutes les informations en notre possession pour éviter ce genre de blessures. Trop souvent, ces pathologies ne se détectent qu’une fois qu’il est trop tard et que la boiterie est effective.

De même un entraînement inadapté ou inexistant risque d’encourager certaines pathologies. La majorité des chevaux ont en effet certaines faiblesses dans leur conformation qui, si on n’en tient pas compte, peuvent aller jusqu’à la pathologie. Ainsi les chevaux avec des mauvais dos peuvent plus facilement s’enseller ou avoir des conflits de processus épineux.
Un mauvais entraînement peut aussi dégrader considérablement même un cheval bien conformé et lui créer des pathologies. Mais heureusement pour nous, il y a des signes avant-coureur bien avant d’en arriver là.

L’entraînement physique du cheval peut être nécessaire à certains égards notamment pour permettre au cheval de mieux porter son cavalier sans que cela lui cause de préjudice puis se faire plaisir sur divers exercices ou disciplines. C’est en tout cas l’objectif du travail préparatoire de dressage sur le plat qui est le socle de toutes les disciplines.

Cet entraînement ne doit pas pour autant se faire n’importe comment et surtout pas coûte que coûte. Si autrefois l’aspect mental du cheval était une notion très secondaire, aujourd’hui il a pris une importance capitale car l’aspect relationnel avec le cheval est devenu prédominant en équitation. Or il est évident qu’un entraînement inadapté, trop difficile, douloureux ou source d’incompréhension aura forcément un effet négatif sur le mental du cheval et donc aussi sur la relation que vous entretenez avec lui.

En faisant preuve d’un peu d’observation, vous pouvez réussir à voir certains signaux qui vous prouveront que votre cheval est arrive à saturation. Il n’y a pas d’indicateurs universels car chaque cheval les exprimera de manière différente selon son tempérament. Mais si vous avez déjà une idée de ce qu’il peut se produire, vous pourrez les détecter plus facilement.

Les signaux de saturation physique du cheval

Comme vous, votre cheval a une condition physique en adéquation avec son état physique et son niveau d’entraînement. Comme vous, il va avoir chaud et éventuellement commencer à transpirer selon l’effort fourni, les zones musculaires sollicitées et la température extérieure. Et comme vous, il peut avoir des courbatures les lendemains de séances.

La première recommandation, c’est d’adapter la séance à la condition physique de votre cheval en surveillant sa respiration et en prévoyant des temps au pas pour qu’il reprenne son souffle. Le niveau de transpiration est aussi à surveiller et vous ferez en sorte de rester à un niveau de transpiration raisonnable (attention, le stress et certaines maladies font aussi transpirer). Les lendemains de séances doivent être consacrés à un autre type de séance ou à un travail complètement différent. Combien de fois ai-je entendu cette réflexion, « ah mais il le faisait super bien hier et aujourd’hui il veut plus du tout le faire » CQFD.

Chevaux d'attelage bruns à l'effort qui transpirent
Les séances où le cheval transpire beaucoup doivent être très occasionnelles

Le travail monté comprend une spécificité supplémentaire du fait que votre cheval doive vous porter sur son dos. La capacité de portage d’un cheval est avant tout musculaire mais lorsque celle-ci s’épuise, c’est alors le squelette qui encaisse directement le poids du cavalier. Et c’est là aussi que les pathologies peuvent apparaître si ce phénomène se répète à outrance (il faut quand même quelques années).

Cet épuisement de la capacité de portage chez le cheval se manifeste le plus souvent par des gros problèmes d’équilibre, par exemple le cheval qui trébuche en fin de séance.

L’excès d’entraînement physique lié à la répétition du même mouvement peut engendrer des contractions, c’est notamment le cas lorsque vous répétez toujours à la même main. Au bout d’un moment le cheval peut se contracter et l’exécution du mouvement se dégrade clairement. Globalement chaque fois qu’un exercice semble s’empirer au lieu de s’améliorer, c’est un signe de contraction de la part du cheval qu’il faudra vaincre en changeant de main, d’exercice ou d’attitude.

Et enfin, des signaux d’inconforts et des défenses peuvent apparaître lorsque le cheval arrive à saturation physique soit parce qu’il n’est plus capable de donner l’exercice demandé, soit parce qu’il n’a pas été suffisamment préparé pour ça en amont.

Vous pouvez apprendre à les détecter en suivant la formation « Travailler son Cheval dans le Respect de son Bien-être ».

Les signaux de saturation intellectuelle du cheval

Cela se produit en particulier chez les jeunes chevaux, il arrive un moment où c’est trop, et le cheval n’est plus en mesure d’assimiler aussi bien les informations : il sature intellectuellement.

L’équitation à cheval ou à pied est aussi un travail intellectuel pour le cheval surtout lorsque l’on aborde des choses nouvelles et pour le jeune cheval c’est d’autant plus flagrant que tout est nouveau. Et chaque nouveauté demande au cheval de l’attention, de l’observation, de proposer et enfin d’associer le code avec l’action demandée. C’est le processus normal de l’apprentissage qui nécessite par ailleurs un certain nombre de répétition pour s’ancrer véritablement.

Lorsque vous avez appris à conduire, vous avez eu besoin de beaucoup de concentration au début et pourtant aujourd’hui, vous pouvez parfaitement conduire de manière automatique au point que parfois vous êtes arrivé sans même vous être vraiment rendu compte d’avoir parcouru tout ce trajet, absorbé par vos pensées.

Pour le cheval c’est pareil, l’apprentissage d’un nouvel exercice ou le changement d’une habitude peut lui demander un effort intellectuel. Là aussi, cette fatigue mentale peut se traduire de différentes manières.

Globalement vous allez saisir une différence dans la façon dont votre cheval prête attention à vos demandes.

Dans certains cas, cela se manifeste par une difficulté à se concentrer qui peut aussi être accompagnée de défenses, de signaux d’inconforts et d’agacement.
Pour d’autres ça va plutôt provoquer de la somnolence aussitôt que vous repassez à l’arrêt et il peut paraître aussi plus calme.
Pour d’autres, cela va au contraire provoquer de l’agacement, de l’anticipation et le cheval va commencer à chauffer en prenant un maximum d’initiatives.
Il peut même aussi se tromper et ne pas donner la bonne réponse à un exercice que vous demandez parce qu’il est trop confus. Vous pouvez aussi avoir l’impression que le cheval veut bâcler l’exercice pour en finir.

Quand vous remarquez ces signaux, il peut être bon de faire une pause, de remettre dans le calme si nécessaire avant de mettre fin à la séance.

Continuer à travailler avec un cheval intellectuellement fatigué c’est mauvais pour son moral, vous allez devoir forcer. Mais c’est aussi mauvais pour son apprentissage car il ne va pas bien intégrer les nouvelles informations.

Cheval monté endormi et fatigué
Le cheval qui sature mentalement s’endort facilement

Les excès d’entraînement du cheval sont donc à éviter si vous souhaitez conserver une bonne relation avec lui et si vous souhaitez préserver son bien-être et sa santé à long terme. Pour savoir à quel moment vous avez atteint la limite, il faut simplement avoir suffisamment d’observation pour pouvoir lire les signaux d’inconfort physique ou les petits changements dans son niveau de concentration. En réalité le cheval communique en permanence avec vous mais vous n’êtes pas toujours en mesure de bien déceler ces signaux ou de les interpréter correctement.

Pour vous aider à mieux comprendre et à mieux « lire » votre cheval, je vous recommande de suivre cette formation gratuite sur le bien-être du cheval au travail.

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Les clés du bien-être du cheval au travail

Apprenez à mieux comprendre les signaux que votre cheval vous envoie pour améliorez votre équitation et votre relation avec lui

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