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La tension du cheval pendant le travail : bonne ou mauvaise chose ?

Garnet trot allongé

On parle souvent de cheval tendu, de tension mais qu’est-ce que cela veut réellement dire ? Est-ce quelque chose de souhaitable ou non ? Je vais vous expliquer ici ce qu’il en est et vous allez voir qu’il y a deux définitions pour parler de la tension en équitation.

Qu’est-ce que la tension ?

La tension est un terme un ambigu car on peut lui donner deux significations. La première signification originelle de ce mot désigne un état de tension du corps et des muscles. Cela peut aussi impliquer un stress.

Le stress est une émotion du cheval que l’on va éviter de déclencher autant que possible. En effet, le travail du cheval est correct quand il lui permet de se trouver dans un état de décontraction. Vous savez que sans décontraction on ne peut pas dire qu’il y a bien-être du cheval au travail. Le stress doit donc être réduit au minimum.

La deuxième définition que l’on prête au mot tension, il s’agit d’un cheval que l’on qualifiera de tendu en parlant le plus souvent de sa ligne du dessus. Cela signifie que le cheval est dans une attitude et une énergie physique qui lui permettra de porter son cavalier de manière tonique et active, sans subir son poids à chaque foulée. Par définition c’est quelque chose de souhaitable car cela permettra au cheval de porter son cavalier plus efficacement et avec le moins d’inconvénients pour sa santé physique.

La tension peut donc être positive lorsqu’elle renvoie à la tonicité et péjorative lorsqu’elle renvoie au stress qu’il soit musculaire ou émotionnel.

Ce qui va nous permettre de faire la distinction entre une tension souhaitable et une tension non souhaitable sera défini par l’état mental du cheval que l’on percevra alors comme volontaire dans le premier cas avec peu voire pas de signaux d’inconforts et un état mental inconfortable vérifiable par un ou plusieurs signaux d’inconforts physiques visible chez le cheval dans le deuxième cas.

Comment identifier une tension négative et la diminuer ?

La principale qualité dont vous avez besoin et qui vous permettra de bien identifier ça c’est l’observation. Si vous avez aussi eu l’expérience de plusieurs chevaux vous pourrez également mieux vous rendre compte des comportements de votre cheval et déterminer s’ils sont propres à son espèces, c’est-à-dire « normaux » ou s’ils sont particuliers à cet individu.

Déjà en étant capable de saisir cette nuance vous pourrez identifier des comportements et attitudes spécifiques. Avec cela, il faudra aussi que vous soyez en mesure de déterminer l’état mental dans lequel se trouve votre cheval.

On peut déterminer l’état mental du cheval par rapport à son langage corporel notamment en décelant les signes de stress ou leur absence. Mais il faudra également prendre en compte le contexte qui vous entoure pour poser une hypothèse sur un éventuel déclencheur de cet état mental.

Ainsi il y a des cas pour lesquels le cheval est dans une atmosphère d’angoisse permanente, un autre réagira vivement a un déclencheur soudain puis redeviendra calme rapidement, un troisième sera en réaction avec les aides du cavaliers, un autre se défendra lorsque le cavalier le forcera à passer à un endroit qui lui fait peur ou à faire quelque chose qu’il ne comprend pas.

Tous ces évènements séparément créent de la tension, du stress chez le cheval. Lorsque ces évènements surviennent conjointement, ils peuvent vraiment mettre le cheval en détresse et provoquer des comportements explosifs et incontrôlables.

A l’origine de tout cela, le cavalier qui :

  • a des exigences inadaptées
  • ne sait pas observer son cheval pour déduire son état émotionnel et mental
  • ne comprend pas le comportement de son cheval
  • a des croyances qui faussent la lecture de son cheval
  • manque de connaissances

Pour diminuer la tension négative et le stress chez le cheval, il faut déjà être en mesure de l’observer et pour ça être disponible pour son cheval réellement. Pas juste le monter 45 minutes aux 3 allures sur la piste en papotant avec une copine puis en écoutant de la musique.

Lorsque vous l’observez réellement, vous allez pouvoir identifier des éventuels signaux d’inconforts chez lui. C’est là que vous pourrez ensuite faire le lien entre ces signaux d’inconforts et de stress et le contexte dans lequel ils se produisent pour en identifier la source et trouver une solution pour finalement diminuer ce stress durablement.

Je vous encourage vivement, à aller voir dans la catégorie formations « Travailler son cheval dans le respect de son bien-être » qui fait un gros zoom sur les signaux d’inconforts que vous pouvez observer chez un cheval au travail et les solutions qui peuvent être apportées.

Comment identifier une tension positive chez un cheval au travail et l’encourager ?

Le fait de parler de tendre la ligne du dessus n’est pas forcément exact mais c’est un terme qui parle à tout le monde, donc c’est celui qui je vais employer ici.

Lorsque le cheval tend sa ligne du dessus, il va engager davantage ses postérieurs d’une part. Et d’autre part, il va s’équilibrer et se grandir entre ses deux épaules tout en conservant un maximum d’impulsion. C’est ce qu’on cherche à avoir en permanence dans tous les mouvements.

En étant à cheval, vous ressentirez à ce moment là une sensation différente au niveau de son dos et de son garrot. Vous allez sentir plus de rondeur sous la selle, vous allez avoir l’impression que votre cheval se grandit du dos et parfois aussi de l’encolure. En conséquence, vous allez le sentir plus léger, énergique, en main et dans l’impulsion.

Ce phénomène se produit lorsque le travail du cheval sur le plat est suffisamment avancé. Et pour cause, c’est un processus qui prend du temps pour une raison très simple. C’est qu’il faut d’abord commencer à enseigner le langage des aides au cheval ce qui prend déjà un certain temps, puis il faut ensuite réussir à agir sur son équilibre vertical et c’est quelque chose, par définition, qui est difficile à faire comprendre car nous n’avons que des moyens détournés pour agir sur ce paramètre. Le cavalier qui souhaite y parvenir doit donc être très compétent ou au moins bien entouré.

Cette tension positive qui oscille entre impulsion et équilibre se ressent pour le cavalier essentiellement dans ses sensations en selle. Attention à votre niveau d’exigence qui peut vous faire sombrer dans la tension négative si votre cheval n’est pas suffisamment préparé.

Pour encourager cette tension positive, c’est un long processus de travail, de gymnastique et d’amélioration qui est nécessaire. Ce processus je le partage avec mes élèves du programme APAC : Apprendre et Progresser Avec votre Cheval. Je leur explique comment enseigner le langage des aides à leur cheval puis comment aller plus loin dans la maîtrise de l’équilibre du cheval.

Pour conclure, la tension est à éviter lorsqu’elle a un rapport avec un état de stress chez le cheval. Alors qu’elle est favorable lorsqu’elle désigne la tension musculaire du cheval qui porte son cavalier activement pendant le travail.

On apprendra à faire la distinction entre les deux grâce à l’état mental du cheval. Un cheval avec un état mental tendu, et émotionnellement stressé pourra en réaction se contracter dans son corps et se tendre physiquement mais alors cela sera une tension qu’il ne faut pas encourager car pas de décontraction. En général, il en découle de la précipitation et des allures amblées.

A l’inverse, on voudrait que le cheval soit mentalement disponible, émotionnellement stable et serein pour pouvoir ensuite le travailler physiquement et chercher cette tension de la ligne du dessus sans altérer sa décontraction. A ce moment là, le travail réalisé est réellement bénéfique au cheval, non seulement physiquement mais aussi pour son mental et ce sera susceptible d’embellir la relation que vous entretenez avec lui.

Tout commence par être capable d’observer son cheval et d’identifier son état mental…

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2 commentaires sur “La tension du cheval pendant le travail : bonne ou mauvaise chose ?

  1. sanson dit :

    Merci pour cet article et sa précision sur le mot de tension. Sur la photo, qui n’est qu’une photo, je préférai voir les mains dans le prolongement de la commissure des lèvres (2 cm environ + hautes dans le cas présent) avec des bras décontractés (coude fléchis) pour à la fois donner une impression de légèreté et être certain que si on prolonge l’action de la main elle ne se dirge pas vers l’arrière et vers le bas ce qui aurait pour effets de ramener la tête du cheval vers son corps. Enfin je mettrai le pied réellement sous le centre de gravité de la cavalière (1 ou 2 cm + en arrière) et le regard de la cavalière vers l’avant comme son cheval.
    Cordialement.
    Nicolas

    1. Baumgartner Véronique dit :

      Je suis d’accord avec vous, et pourtant le cheval est dans une très bonne attitude et un bon équilibre.

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