Je pense qu’il est important de faire un point sur les différents courants équestres actuels et leur historique afin de mieux comprendre leurs interactions. C’est un constat général, tout le monde pioche des infos un peu partout et il en résulte au final un sacré mélange. De quoi semer la confusion dans les esprits de nos cavaliers et de nos chevaux. Je vais essayer de clarifier les différents courants équestres, leurs objectifs respectifs et leurs chefs de file.
L’équitation de travail
C’est une équitation qui se veut d’abord utile, on utilisait à l’époque le cheval pour toutes sortes de travaux visant à améliorer notre quotidien principalement pour garder les troupeaux, les travaux de champs ou simplement comme moyen de transport.
Et ce sur plusieurs continents durant des siècles, jusqu’à l’apparition de l’automobile et la mécanisation de l’agriculture et de l’élevage où elle disparu peu à peu.
Il subsiste tout de même quelques disciplines et pratiques liées à cette équitation ancrée dans les patrimoines et les traditions. Principalement sur la péninsule ibérique avec l’équitation espagnole et portugaise mais aussi en France avec l’équitation camargaise. Enfin les Etats-Unis ont popularisé l’équitation western auprès du monde entier grâce à leurs célèbres films du même nom.
C’est à partir de l’équitation western qu’apparaît un nouveau courant en contradiction complète avec les méthodes de dressage utilisées jusque là, c’est l’équitation éthologique. Elle n’est importée en Europe qu’à partir des années 2000 où elle devient progressivement un véritable phénomène de mode.
De l’équitation militaire à l’équitation fédérale
L’équitation militaire était la forme la plus représentée d’équitation, elle servait essentiellement à l’instruction des soldats en vue de la guerre. C’est donc là, la forme la plus courante d’enseignement de l’équitation même civile. Difficile de dater son apparition car les romains déjà, utilisaient la cavalerie pour conquérir de nouveaux territoires.
Comme pour l’équitation de travail, c’est avec l’apparition des premiers véhicules que les régiments de cavalerie ont été réduits de façon drastique. Il ne reste plus aujourd’hui que la Garde Républicaine pour les représenter.
Tout au long de l’histoire on conçoit volontiers qu‘il y a toujours eu un lien étroit entre la qualité de l’équitation militaire et celle de l’équitation civile et pour cause, les enseignants n’étaient autres que d’anciens militaires pour la plupart.
A partir de 1921, la première fédération des sports équestres qui deviendra plus tard la FEI, marque l’ouverture vers une équitation loisir. Mais ce n’est que dans les années 1970 que l’équitation devient de plus en plus populaire. La FFE est créée en 1987 et progressivement diverses disciplines équestres y sont ajoutées.
Les programmes d’enseignements ont été simplifié au fur et à mesure du temps de façon à rendre l’équitation abordable au plus grand nombre. Dans son ensemble l’enseignement repose sur une progression du cavalier précise et définie tandis que la progression du cheval est régie par l’échelle de progression qui nous vient d’Allemagne. Tout ceci ne résulte que d’une interprétation moderne et empirique de l’équitation tout venants avec les champions olympiques de chaque disciplines comme modèles à suivre.
L’équitation éthologique fait son apparition tout récemment depuis la dernière réforme des galops sous forme de travail à pied. La discipline de l’équifeel encadre également les adeptes du travail à pied ce qui nous ouvre de façon louable de nouvelles perspectives du « être avec le cheval » autrement que sur son dos. Initialement dérivée de l’équitation western, elle est adaptée à l’équitation classique et les principes scientifiques sur lesquels elle est censée reposer intéressent finalement bon nombre de cavaliers à l’étude du comportement du cheval.
L’équitation de Tradition Française
C’est l’appellation officielle pour désigner et regrouper tout regroupement, institution ou cavalier qui pratique une équitation puriste en se référant aux différents écuyers de l’histoire de l’équitation. Actuellement représentée officiellement par le Cadre Noir de Saumur, on peut cependant trouver quelques enseignants indépendants dans ce même courant de pensée comme c’est le cas de l’école de légèreté de P. Karl par exemple. Leur signe distinctif est un goût très prononcé pour l’histoire de l’équitation et une grande culture équestre en général.
La particularité de ce courant est la recherche de légèreté et d’équilibre, le mouvement en avant est ensuite introduit progressivement et toujours sans altérer les deux premiers. Le dressage tel qu’il est pratiqué dans les clubs affilié à la fédération française est quant à lui basé sur l’exact opposé où l’on recherche d’abord le mouvement en avant puis progressivement l’équilibre du cheval sur les hanches et la légèreté en dernier lieu. Les résultats obtenus sont tout aussi différents du fait des critères des juges de dressage qui favorisent les résultats des uns au détriment des autres. C’est aussi ce qui explique que cette dernière soit si peu répandue et considérée comme inaccessible aux cavaliers de club.
Pour progresser uniformément, du moins tant que l’on n’a pas suffisamment d’expérience pour porter un jugement objectif sur une méthode ou un enseignement, il est recommandé de se concentrer sur une seule chose à la fois, un seul état d’esprit, une seule méthode, un seul enseignant. Le défaut de beaucoup de cavaliers est de piocher des informations à droite, à gauche dans des bouquins, lors de stages ou en cours particuliers occasionnels auprès de personnes aux opinions parfois radicalement différentes (par exemple P. Karl et le Dr Pradier). Cela ne fait, à mon sens, que de semer la confusion dans les esprits des cavaliers et des chevaux qui mélangent tout pour n’obtenir qu’un résultat très moyen et peu uniforme.
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