Les aides orientent et l’exercice créé la posture

Ce n’est pas le cavalier qui avec ses aides fait prendre une posture à son cheval : plus haut, plus bas, plus rond…

C’est l’exercice qu’il utilise qui va créer chez le cheval, l’attitude, la posture et l’équilibre nécessaire à la réalisation correcte de l’exercice dans les exigences de son cavalier.

C’est là qu’on voit la différence entre les chevaux forcés sur la main par des aides contraignantes voire un enrênement et un conditionnement pur et simple ; de ceux dont la mise en main est le résultat de la décontraction et de l’équilibre d’un travail correctement mené. Dans ce deuxième cas, le cavalier n’a alors plus besoin de mettre son cheval en main, c’est le cheval qui y vient de lui-même.

Si l’on considère que la posture idéale du cheval en dressage est bien nuque le point le plus haut, bouche au niveau du garrot, chanfrein vertical et bassin fléchi… On remarque alors qu’il y a deux façons de l’obtenir.

Quand les aides forcent la posture

Si ce sont vos aides qui demandent à votre cheval de prendre la posture souhaitée, on est plutôt dans une approche codifiée de l’équitation où le conditionnement est l’outil indispensable qui va vous permettre d’obtenir de votre cheval une réponse (la bonne réponse) à un code, ce code étant vos aides.

C’est la combinaison de vos différentes aides qui va donner un mouvement, une figure, un exercice dans la posture voulue.

C’est ainsi qu’on peut associer par exemple l’impulsion, la mise sur la main, le déplacement latéral et l’incurvation pour donner un appuyer. L’appuyer étant alors la combinaison de ces différentes aides.

Vous imaginez bien qu’avant de combiner les codes, il faut donc qu’ils soient tous compris individuellement.

Mais le véritable problème apparaît plus loin, lorsque le cavalier devient dépendant du code pour déclencher la posture. L’autonomie n’est alors plus possible car aussi souvent votre cheval s’échappera, aussi souvent vous devrez replacer le code pour le maintenir dans la posture que vous voulez.

Cela arrive lorsque le cavalier souhaite avoir une posture de son cheval au bouton. C’est-à-dire que lorsqu’il utilise ses aides et donc son code, il exige que le cheval donne la fameuse posture sans se soucier de savoir si les pré-requis pour prendre cette posture sont corrects, si le cheval a le bon équilibre, s’il a suffisamment de force dans l’arrière-main, s’il est suffisamment décontracté…

Si ces pré-requis ne sont pas respectés, il n’y a rien d’étonnant à ce que le cheval cherche en permanence à s’échapper d’une posture soit parce qu’elle lui est difficile dans ces conditions, soit parce qu’il se sent prisonnier des aides.

Ainsi la tâche principale du cavalier qui recherche une posture uniquement par l’usage de ses aides c’est de maintenir voire contraindre le cheval dans la posture voulue…

MAINTENIR

MAIN + TENIR

La main le tien dans cette posture, le cheval finit par ne plus pouvoir se passer d’elle. Et c’est là que le cheval commence à devenir lourd, à s’appuyer même… Aussitôt que la main rend, aussitôt il s’engouffre dans l’espace libéré qui le soulage.

Moralement c’est tout aussi difficile, car la main est fermée, elle bloque et impose cette posture qui importe tant au cavalier. Son action continue et incessante répugne le cheval qui n’a qu’une envie : s’en échapper et être libre de tout frein.

Et lorsqu’enfin, l’animal daigne se plier aux volontés de son cavalier, ce dernier voulant garder à tout prix ce qu’il a obtenu, en oublie même de récompenser et de rendre au cheval ce qu’il a d’abord pris avec sa main.

Dans ces conditions, il n’y a pas de confiance entre le cavalier et son cheval, c’est à celui qui prendra le plus à l’autre.

Le cheval n’est pas autonome, il n’a même pas le droit à l’initiative. Il est comme un pantin dont les mouvements ne sont possibles que parce qu’on tire sur les ficelles et qui s’éteint aussitôt que les aides se taisent. J’avoue que la métaphore est un peu forte, mais elle a l’avantage de rendre les choses plus claires et de contraster avec la deuxième option.

Quand l’exercice créé la posture

Comment rendre un peu plus d’autonomie au cheval tout en étant performant ?

Pour qu’il ressemble davantage à un carillon qui tourne dans le vent créé par votre souffle qu’à un pantin qui attend les ordres de son marionnettiste, le cheval ne doit se sentir ni contraint ni obligé par vos aides.

Ainsi il n’aura pas nécessairement envie de s’en extraire et acceptera de coopérer plus facilement et généreusement avec vous. Et de votre côté, vous apprendrez à l’écouter plutôt qu’à essayer de le faire taire.

On peut dire que c’est la base d’une bonne relation.

Mais en même temps, vous attendez quand même de lui quelque chose qui ressemble à la posture recherchée par tous les cavaliers de dressage.

Certes les aides, ont besoin ici aussi que leurs indications soient comprises par le cheval. Mais leur rôle est bien différent puisque ce ne sont pas des boutons sur lesquels on appuie et qui imposent la posture au cheval de façon directe.

Les aides ne servent qu’à donner des indications au cheval, à lui montrer la direction dans laquelle vous voulez aller, elles se limitent donc à orienter les épaules et l’encolure, à décontracter, rééquilibrer et exceptionnellement à réduire l’allure.

Ce qui va créer la posture, c’est l’exercice que vous allez utiliser.

Si vous le choisissez bien et que votre cheval a été correctement préparé, vous en tirerez forcément un bénéfice. Et ce bénéfice peut être une étape pour aller vers cette posture idéale.

Les aides ne tiennent pas le cheval dans la posture, elles l’orientent dans l’exercice. Et vos exigences dans cet exercice vont nécessiter de la part de votre cheval une adaptation. C’est cette faculté d’adaptation du cheval aux contraintes de l’exercice que vous devez rechercher et qui va vous donner finalement la posture voulue.

Le cheval prend cette posture et cet équilibre magnifique de lui-même, du fait de l’exercice et pas du fait de vos aides. C’est uniquement de cette manière qu’il est possible d’avoir un cheval parfaitement léger, mis au poids des rênes et qui tombe dans la main sans que vous n’ayez eu besoin de faire quoi que ce soit.

Vos aides n’auront pas besoin de l’y maintenir. L’équilibre de votre cheval étant modifié par l’exercice, il suffit d’y revenir pour le retrouver facilement et répéter ça suffisamment souvent pour que cette posture devienne une norme.

Quels exercices pour quelle posture ?

La question se pose maintenant sur le choix des exercices justement pour modifier l’équilibre et la posture de votre cheval.

Une chose est sûre, c’est que tous les chevaux n’ont pas les mêmes besoins en matière d’exercices. Et tous les exercices n’ont pas les mêmes effets sur tous les chevaux.

Pour pouvoir maîtriser ce genre d’équitation, il vous faut connaître tous les exercices de basse école mais aussi être capable de ressentir les modifications d’équilibre de votre cheval.

En pratiquant ces exercices, vous pouvez commencer par simplement observer les effets produits sur votre cheval en terme de posture, de décontraction, d’équilibre…

Puis, en associant :

Vous pourrez facilement en déduire ce dont votre cheval a besoin maintenant.

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Les grands principes à respecter pour pratiquer une équitation plus agréable pour votre cheval et plus confortable et pourquoi le avec ou sans mors n’est pas un débat.
Tous ceux qui y ont goûtés sont devenus accrocs à ces sensations…

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