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Quels sont les exercices d’assouplissement du cheval ?

Nous passerons en revue dans cet article tous les exercices qui permettent d’assouplir un cheval et que l’on peut tout aussi bien décliner dans le travail à pied. Pas de recette miracle, ces exercices doivent d’abord être compris par le cavalier pour cela je vous renverrais au dossier sur l’assouplissement et la musculation du cheval qui vous aidera à mieux comprendre la biomécanique du cheval et l’impact de ces exercices sur ses muscles. Ensuite il faudra aussi s’assurer que votre cheval connaît déjà ces exercices et si ce n’est pas le cas, en tenir compte dans sa progression. Et enfin être sûr que votre cheval a la condition physique nécessaire pour supporter de vraies séances de travail, s’il vient de reprendre le travail je vous conseille d’abord d’aller voir ici : Comment reprendre le travail de son cheval après une période d’inactivité ?

Il est nécessaire de prendre ces exercices dans leur ensemble en ne négligeant pas la qualité de l’impulsion, l’équilibre, la légèreté et l’attitude du cheval. Si un exercice déclenche des défenses de la part de votre cheval, c’est que vos aides sont trop dures ou que votre cheval n’est pas prêt pour cet exercice. Il est alors préférable de revoir vos exigences à la baisse et de vous concentrer sur quelque chose de plus facile pour lui.

Nous allons donc voir rapidement l’ensemble des exercices d’assouplissement et de musculation du cheval en allant du plus simple au plus complexe.

Les transitions

Entre allures

Du pas au trot, du trot à l’arrêt, du pas au galop… Ces transitions doivent être faites de manière à préserver l’harmonie entre cheval et cavalier. Evitez donc d’arracher 3 dents à votre cheval pour ralentir ou de lui tambouriner les flancs pour faire une transition montante.

Pour les transitions descendantes, inutile de tirer sur les rênes ou de jeter son buste en arrière tel un levier mécanique en train de treuiller la tête du cheval et par la même occasion de lui ruiner le dos. Soyez simplement un peu plus patient, laissez le temps au cheval de comprendre ce qu’il doit faire. Faites vous plus lourd dans la selle et plus mou en réduisant votre tonus musculaire. Vous pouvez fermer alternativement la main droite et la main gauche pour ralentir le poser des antérieurs. En multipliant les transitions vous ne devriez pas avoir un cheval qui s’éteint mais au contraire un cheval qui s’anime et qui abaisse ses hanches à chaque ralentissement.

Pour les transitions montantes, changez d’allure par une simple contraction du haut du mollet, les jambes ne viennent au contact que pour demander un mouvement ou une transition et en aucun cas pour entretenir l’allure. Si ce n’est pas le cas, soit vos jambes sont trop contractées et ont tendance à rester « plaquées » contre le cheval qui finit par ne plus y prêter attention, soit effectivement votre cheval manque d’impulsion. Je vous conseille de lire ou relire les articles en lien avec ça et plus particulièrement celui sur la leçon de la jambe.

Pour aller plus loin vous pouvez entamer les transitions complexes qui sautent une allure : de l’arrêt au trot, du pas au galop. Votre cheval devra alors développer une impulsion supérieure.

Ce qui est important dans les transitions c’est la franchise du cheval lorsqu’il passe d’une allure à l’autre. Une transition qui manque de franchise c’est passer d’un pas précipité à un trottinement. Laissez ça aux débutants et exigez des transitions qui soient nettes et franches dans lesquels le cheval se porte vraiment en avant. Vous pouvez aller jusqu’à ralentir le pas avant de faire une transition vers un trot moyen.

Dans l’allure

Les transitions dans l’allure permettent de jouer avec toute l’amplitude articulaire et musculaire du cheval. Le procédé est pratiquement le même que pour les transitions entre allures. Il n’y a que pour les transitions montante où je conseillerais davantage d’utiliser alternativement la jambe droite et la jambe gauche par touches au rythme du poser des membres qui est un procédé très instinctif et facile à comprendre pour le cheval.

Attention à conserver le même équilibre et la même hauteur de nuque pour éviter que le cheval n’allonge en s’aplatissant sur les épaules et en précipitant l’allure. De même dans les ralentissements, gardez une certaine activité, le cheval ne doit pas ralentir en traînant les pieds et en s’éteignant. Il doit au contraire être vibrant et impatient de repartir en avant sans jamais peser sur la main.

Le reculer

Le reculer ne doit jamais devenir une défense surtout si vous avez un cheval qui a tendance à être rétif ou qui manque d’impulsion. Lorsque vous parvenez à faire des transitions et à obtenir un cheval vibrant et disponible, prêt à se porter en avant lors des transitions, alors seulement il est possible de passer au reculer. Vous obtiendrez alors un reculer dans lequel votre cheval abaisse ses hanches et engage fortement les postérieurs parfois avec des prémices de rassembler.

L’incurvation

Cheval incurvé sur le cercle

Le travail en cercle ou sur les lignes courbes est un excellent moyen d’étirer passivement le côté externe du cheval. Lorsque l’on travaille sur le cercle une partie des résistances et de la force du cheval est dissolue par cette incurvation ce qui se ressent souvent par une plus grande facilité pour la mise en main.

L’incurvation pose souvent des problèmes aux cavaliers avec des chevaux qui se couchent sur le cercle, qui chassent les hanches à l’extérieur du cercle ou qui sont difficiles à ployer. C’est toujours le signe d’une mauvaise exécution de cet exercice due soit à un manque de préparation du cheval soit à un mauvais usage des aides du cavalier.

J’aimerais, avant de passer à la suite, revenir sur une erreur bien trop répandue et qui ruine totalement le travail d’un cheval en lui creusant le dos et en lui enfonçant le garrot. Je l’ai malheureusement vu, puis constaté d’un point de vue ostéopathique. Cette erreur est de tirer sur la rêne intérieure, le plus souvent pour forcer un cheval qui a du mal à s’incurver. Malheureusement en procédant ainsi vous ne faites qu’aggraver le problème en créant une sur-contraction de l’ensemble de l’encolure.

Lorsque votre cheval résiste ou se défend, la solution n’est jamais de tirer plus fort que lui. Revenez à des choses plus simples, à des exercices de décontraction et des flexions d’encolure par exemple.

Autres articles sur l’incurvation :
Mon cheval ne s’incurve pas
Débuter l’incurvation avec son cheval

Les déplacements latéraux

Les cessions à la jambe

Les cessions à la jambe sont des déplacements latéraux qui se pratiquent sans incurvation. Le cheval croise les membres en restant droit ou avec seulement un léger pli au niveau de la nuque. Personnellement je n’utilise les cessions à la jambe que pour l’apprentissage des déplacements latéraux et pour assouplir un cheval qui a encore du mal à croiser ses membres. Le travail d’assouplissement se fait sur les muscles abducteurs et adducteurs qui sont très peu sollicités en temps normal par le cheval. Il faut donc les pratiquer progressivement et avec patience.

Voir la série d’articles sur l’apprentissage des déplacements latéraux.

L’épaule en dedans

L’aspirine de l’équitation ! Elle se pratique à toutes les allures, sur le cercle, sur la diagonale ou sur la piste. Le cheval rentre ses épaules vers l’intérieur tout en s’incurvant autour de la jambe intérieure. Son encolure est ployée vers l’intérieur, il regarde d’où il vient.

L’épaule en dedans est un exercice qui, bien pratiqué se ressent immédiatement par un contact très léger avec la bouche, un cheval qui mâche son mors et qui tombe dans la main. L’assouplissement du postérieur interne qui s’engage sous la masse est alors maximal. En redressant le cheval après une épaule en dedans, on devrait remarquer un gain d’impulsion voire un rassembler. L’avant-main se relève d’autant plus si vous permettez au cheval d’équilibrer son poids entre l’épaule droite et l’épaule gauche (voir l’article sur l’équilibre).

Restez donc attentif et recherchez au maximum ces effets bénéfiques dans la décontraction et l’impulsion. Ne forcez jamais vos aides mais observez ce qu’il se passe et essayez d’aider votre cheval à réaliser le mouvement. Si par exemple vous perdez de l’impulsion dans l’exercice, ne renforcez pas votre jambe mais vérifiez plutôt que vos mains ne sont pas trop dures et qu’elles n’empêchent pas le mouvement en avant.

Lire l’article sur l’épaule en dedans.

L’appuyer

L’appuyer peut s’exécuter avec incurvation comme en compétition ou sans incurvation pendant la phase d’apprentissage ou selon l’effet recherché. Dans tous les cas le cheval conserve un pli au niveau de la nuque, il regarde du côté où il va.

C’est l’exercice de déplacement latéral le plus difficile pour le cheval car il lui demande engagement et propulsion du postérieur externe au pli qui est déjà étiré par l’incurvation qu’on lui a donné.

Vous pouvez aller plus loin dans les exercices d’assouplissement du cheval en associant et en multipliant les différents mouvements que nous avons vu. Vous améliorerez globalement la souplesse, la force et l’équilibre du cheval tout en ayant un meilleur contrôle des épaules et des hanches. Prenez le temps de voir chaque exercice progressivement sans que le contact, l’impulsion ou l’équilibre par exemple en soient détériorés, bien au contraire ces exercices doivent vous apporter des bénéfices sinon c’est que le cheval n’a pas été suffisamment préparé pour les aborder ou qu’ils sont mal exécutés.


Mis à jour le : 10/02/2020

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4 commentaires sur “Quels sont les exercices d’assouplissement du cheval ?

  1. Marchal dit :

    Bonjour je vous contact car en parcourant votre site je suis tombée sur une photo de moi sur mon cheval … mais je ne pense pas vous connaître ! Ou avez vous eu cette photo ? Merci

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour,
      C’est une photo partagée sur flickr en creative commons, c’est pour cela que je me suis permise de l’utiliser mais si cela vous dérange je peux la retirer.

  2. lison dit :

    bonjour, mon problème est que mon cheval portugais de 7, a main droite des que je le mets sur un galop avancés penche énormément vers le centre j’ai déjà essayer de mettre le poids du corps a l’extérieure mais , sa ne marche pas tout le temps quand je suis a la piste sa va mais des que je travail sur une volte, il l’agrandit mais ne se redresse pas et j’ai seulement 11 ans donc mon poids ne suffit pas ou est-ce que je mi prends mal ?
    voir même est-ce que je lui en demande trop ?
    merci de me repondre aurevoir.

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Bonjour,
      Un cheval qui se couche sur son cercle c’est un problème d’équilibre. Ce n’est pas en travaillant au galop que tu pourras le corriger. En revanche tous les exercices de déplacements latéraux seront bénéfiques et particulièrement l’épaule en dedans qui éduque à la jambe intérieure.
      Je te conseille de lire cet article sur l’équilibre https://eduquer-son-cheval.com/lequilibre-du-cheval-une-base-de-lequitation/
      Et celui-ci sur l’épaule en dedans https://eduquer-son-cheval.com/lepaule-en-dedans-cest-quoi/ et https://eduquer-son-cheval.com/mon-cheval-ne-sincurve-pas/

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