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Mon cheval ne s’incurve pas !

L’incurvation est en réalité une souplesse que le cheval acquiert au fur et à mesure de son dressage qui va lui permettre de ployer son corps pour suivre le dessin que forme une courbe. C’est une caractéristique recherchée en dressage car elle témoigne de l’équilibre du cheval sur les courbes.

Difficultés à incurver

Cheval incurvé sur le cercle

Cheval parfaitement incurvé sur le cercle

Les difficultés majeures liées à l’incurvation et rencontrées par le cavalier sont les suivantes :

  • Les hanches qui dérapent à l’extérieur : le cavalier demande l’incurvation uniquement avec sa main intérieure. Pour se soulager le cheval dévie du cercle avec ses hanches, il n’y a plus d’incurvation.
  • Le cheval décrit un cercle plus petit que voulu : les épaules du cheval se déportent vers l’intérieur du cercle, le tracé n’est pas respecté.
  • Le cheval se couche sur le cercle. De toute évidence c’est une preuve avérée d’un manque d’équilibre, le virage est pris trop court et trop vite.
  • Le cheval s’écarte du cercle : les épaules partent à l’extérieur et l’encolure est trop pliée.

Comment y remédier ?

Avant de chercher à remédier aux éventuels problèmes d’incurvation que vous pouvez rencontrer j’aimerais effectuer un petit rappel concernant les aides de l’incurvation et leur rôle respectif.

Tout d’abord pour pouvoir tourner on utilise nos mains pour guider le cheval. La main intérieure donne le pli et la direction tandis que la main extérieure agit comme rêne régulatrice. C’est-à-dire qu’elle va corriger le pli s’il est trop important, elle peut aussi empêcher l’épaule extérieure de déraper sur le cercle ou se contente d’accompagner le pli de l’encolure si le cheval est correctement incurvé.

Ensuite les jambes ont un rôle important sur les hanches et particulièrement la jambe intérieure qui a un rôle essentiel sur l’incurvation. On dit souvent que le cheval doit s’incurver autour de cette jambe. Elle va maintenir cette incurvation par sa présence et peut éventuellement corriger le tracé si le cheval venait à déraper à l’intérieur du cercle. La jambe extérieure sert essentiellement à maintenir les hanches sur le bon tracé et à les empêcher de déraper à l’extérieur du cercle.

Le problème de la jambe intérieure…

Agrandir le cercle avec la jambe intérieure pour ré-incurver son cheval sur le cercle.

Agrandir le cercle avec la jambe intérieure pour ré-incurver son cheval sur le cercle.

C’est un problème fréquent des cavaliers et bien souvent on entend le moniteur hurler à travers tout le club « TA JAMBE INTÉRIEURE BON SANG NE LE LAISSE PAS SE COUCHER SUR LE CERCLE ! » sur ces mots le cavalier agite sa jambe intérieure dans un élan de désespoir et sans grands résultats sur sa monture. Effectivement j’ai souvent moi-même rencontré ce type de situation.

Pourquoi les chevaux sont insensibles à la jambe intérieure censée les incurver ?

Il s’agit là pourtant d’une simple négligence : là où tous les exercices appris devraient concourir à améliorer la qualité du cheval ils sont pourtant utilisés les uns derrière les autres sans but et sans corrélations. Connaissez-vous un exercice qui utilise la jambe intérieure et qui incurve le cheval ?

L’épaule en dedans est LA solution a tous vos problèmes d’incurvation ! Utilisez la en toutes circonstances, dès que votre cheval résiste à la jambe intérieure, demandez immédiatement une épaule en dedans comme si vous vouliez agrandir le cercle que vous étiez en train de décrire.

L’épaule en dedans résout la plupart des problèmes d’incurvation. J’ai préparé pour ceux qui souhaitent aller plus loin, un programme payant pour vous aider à identifier, comprendre et résoudre définitivement les 15 façons que votre cheval a pour vous échapper dans l’incurvation : Résoudre tous les problèmes d’incurvation en 7 exercices


Les schémas sont tirés du livre « Le cheval : Encyclopédie de l’équitation et des sports hippiques » de Etienne Saurel.

Dernière mise à jour le 10/02/2020

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8 commentaires sur “Mon cheval ne s’incurve pas !

  1. Marie dit :

    Ah bah tiens! Moi qui galère en ce moment à incurver mon cheval (il est pourtant pas jeune, mais on a changé d’écurie et depuis il regarde partout, j’ai enormement de mal à le faire se concentrer) soit il met le bout du nez à l’extérieur (ça c’est quand bibi tente de rattraper le coup en écartant ma main pour le maintenir à la piste, grosse erreur, je monte seule et c’est un reflexe, mais en y reflechissant c’est naze comme reflexe XD) Ou alors les fesses dérapent, bref l’horreur. (ma séance d’aujourd’hui était pourrie, j’étais un peu dépitée) Et là je me suis dis  »l’épaule en dedans! » Je pense que ça peut être la solution! Déjà ça va lui permettre de se réequilibrer et d’arrêter d’être sur les épaules (quand je change de direction, il  »tombe » dans les virages, j’ai l’impression que j’ai jamais fait de dressage avec lui, c’est pourtant pas le cas ) Je pense comme toi que l’épaule en dedans est la solution, je vais tester ça. Je néglige trop cet aspect quand je monte en ce moment, j’essaie de faire des trucs simples et au final voilà le résultat ><

  2. Marie dit :

    Moi je trouve le débat très intéressant car l’équitation fédérale nous amène à certains concepts qui sont discutables à plusieurs point de vue ( biomécanique par exemple), et par respect pour nos équidés nous devons nous poser la question du bien fondé de notre pratique.. non?!

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Oui bien sûr…
      Comme souvent dans un débat il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. J’accepte les deux théories mais je reste convaincue que l’incurvation est un fait inéluctable. D’un point de vue anatomique la mobilisation latérale des vertèbres dorsales est possible bien qu’elle soit minime au niveau du garrot elle est plus visible à la jonction thoraco-lombaire. A l’état naturel on peut observer une incurvation maximale de toutes les vertèbres (dans la mesure de leur mobilité respective) lorsque le cheval vient se gratter l’entre-cuisse avec les dents par exemple.
      L’incurvation a sa raison d’être mais elle n’est pas essentielle dans le dressage d’un cheval. Ce qui est essentiel c’est la capacité à obtenir un léger pli de l’encolure tout en mobilisant ensemble ou séparément hanches et épaules du cheval sans que l’un ne vienne contrarier l’exécution de l’autre. Voilà mon opinion dans cet éternel débat !

  3. Alexandrine Nobis dit :

    Oui Marie et Chevalitude vos remarques ont bien des origines bauchéristes dont je connais déjà les rudiments. Je ne pense pas qu’il soit utile d’animer ici cet éternel débat sur l’incurvation. Beaucoup de cavaliers aiment ce concept et s’appliquent à le pratiquer, je m’adresse donc à eux.

  4. Marie dit :

    Rejoignant ce dernier commentaire, j’ajouterais les propos d’ un autre ecuyer, bauchériste, Joël Laugier. Il nous invite à changer le terme incurvation pour inclinaison et explique qu’un cercle est en fait une succession de droite.. nous pouvons chercher ainsi à réaligner les hanches et les épaules sur le parcours de toute courbe..

  5. Chevalitude dit :

    Je cite philippe Karl :

     » Dans le plan horizontal : changement de direction, d’une ou de deux-pistes

    L’anatomie montre que le cheval ne peut en aucun cas ployer uniformément son rachis de la nuque à la queue. La locomotion nous apprend qu’il évolue par des ondulations périodiques de la colonne vertébrale.
    Conclusion : Le cheval ne peut tourner par adaptation du rachis à la courbe parcourue… comme un train sur des rails. Donc, pas de jambes cherchant un illusoire maintien de l’incurvation autour de la jambe du dedans.
     »

    😉

  6. Alexia dit :

    Excellente solution Alexandrine, mais…que peut faire le cavalier qui ne connaît ou ne maîtrise pas l’épaule en dedans face au problème ?
    Garder en tout cas le contact sur la rêne extérieure, ainsi qu’un éventuel rappel à l’ordre avec la badine juste derrière la jambe intérieure peuvent aussi aider pendant la demande d incurvation. Mais le souci viens aussi souvent de la façon qu’à le cavalier de se servir de ses jambes (mal, de manière continue et contractée en remontant le talon) et qui ne lui permet pas une action efficace.

    1. Alexandrine Nobis dit :

      C’est justement l’objet de l’article suivant sur l’épaule en dedans . Certes je ne détailles pas les moyens de l’obtenir mais si le cavalier comprend déjà les principes et son utilité c’est un grand pas (combien d’entres nous ont appris l’épaule en dedans sans savoir à quoi elle servait hormis faire du croise pa-pattes ?). Quoi qu’il en soit, il est plus facile d’apprendre tout ça avec un moniteur en live.
      Effectivement je n’ai pas consacré de paragraphe à la décontraction de la jambe, par contre l’article sur la leçon de la jambe résume très bien ce principe.
      Après si effectivement il y a un manque avéré de pratique chez le cavalier, bah ma foi il va falloir s’y coller davantage ! La décontraction de la jambe s’acquiert également avec l’amélioration de l’équilibre du cavalier et pour ça il n’y a pas de secret : enlever vos étriers et MISE EN SELLE !

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