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Pourquoi l’équitation c’était mieux avant ?

Depuis que j’ai découvert les grands maîtres de l’histoire de l’équitation je suis convaincue qu’effectivement l’équitation c’était mieux avant et j’avais déjà commencé à en parler dans un article qui fait le bilan entre tradition et innovation équestre.

Mon avis ne plaira certainement pas à tout le monde, mais j’ai décidé de le partager quand même car je vois énormément de cavaliers qui ignorent tout de l’histoire de l’équitation. Je vous encourage bien sûr à vous forger ensuite votre propre avis sur la question en vous documentant comme il se doit.

L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine mène à la violence.

Averroès

L’équitation avant…

Alors bien sûr, ici je ne parle que de l’Art équestre ou dressage car il faudra attendre encore le début du 20ème siècle pour voir la position à l’obstacle évoluer grâce à la révolution caprillienne avec la monte en avant.

Toutes les périodes de l’histoire de l’équitation sont intéressantes mais c’est à partir du 18ème siècle que l’Art Équestre connaît son apogée. Se succèdent alors Pluvinel, La Guérinière, Baucher, d’Aure, l’Hotte, Fillis et tant d’autres…

Durant toute cette période l’équitation a évolué pour devenir un raffinement, une façon de se montrer en société. Il était alors question d’élégance et de prouesses techniques. C’était à qui saura réaliser les airs les plus difficiles avec son cheval.

C’est ainsi que furent créées les figures et les exercices que l’on connaît tous aujourd’hui comme l’épaule en dedans de la Guérinière ou les changements de pied de Baucher.

Mais il y a eu aussi des exercices encore plus techniques et exigeants mais moins connus comme le galop en arrière ou le galop sur 3 jambes décrits et réalisés par Fillis et Saint-Phalle. Ces deux là se vouèrent d’ailleurs une compétition féroce pour être le premier à réaliser des changements de pieds au galop en arrière.

Germinal et James Fillis au galop en arrière (lecourrierderussie.com)

Que penser du dressage aujourd’hui en sachant qu’à la fin du 19ème siècle déjà, certains écuyers étaient effectivement capable de dresser de nombreux chevaux, pur-sang pour la plupart à ces airs avancés en plus de la maîtrise de toute la Haute-Ecole.

En étudiant de plus près les traités d’équitation de l’époque, il y est fait allusion à la légèreté, la décontraction, l’équilibre, les descentes de main, du travail au poids des rênes et au souffle de la botte alors pourquoi n’en parlons-nous plus autant aujourd’hui ?

Bien sûr tout n’était pas parfait et il ne s’agit pas d’idéaliser ce qu’à pu être l’équitation autrefois mais il y a une évidence certaine c’est qu’elle était supérieure techniquement.

Comme les images valent mieux que les mots, je vous propose de juger par vous-même ce film du Cadre Noir sous le commandement de Wattel en 1920 juste après la fin de la guerre.

https://www.facebook.com/100003454044566/videos/622055477919581/

Quand on connaît les standards du dressage aujourd’hui, on y voit une différence évidente. Même si les figures restent inchangées depuis des années, tout le reste est différent pourtant : l’attitude des chevaux, les aides des cavaliers, les selles…

N’y a-t-il pas une raison à tout cela ? N’avons-nous pas encore beaucoup de choses à apprendre de ce passé équestre ?

Dressage et Art Équestre

Il y a pour moi une telle différence entre le dressage actuel et ce qu’il était il y a un siècle maintenant, qu’il ne serait pas correct de les nommer de la même manière.

Aussi je me permets de distinguer cette dernière en la nommant Art Équestre dont le seul but est le plaisir mutuel, l’art, la beauté et la communion avec le cheval.

Tandis que l’adepte du dressage cherche à assouplir et perfectionner chaque mouvement de son cheval dont l’objectif premier est de correspondre à une grille de notation afin d’obtenir la meilleure note possible.

L’adepte de l’Art Équestre cherche a rendre son cheval plus élégant, plus mobile, plus léger et plus maniable dans le seul but de plaire à lui-même et à son cheval.

On pourrait dire que de cette manière, sans personne pour juger le travail, le cavalier risquerait de s’égarer.

Oui c’est possible sauf s’il connaît suffisamment les chevaux et leur comportement pour savoir détecter le moindre signal d’inconfort ou de défense de celui-ci. En cherchant à ne pas créer d’inconfort chez son cheval et en ayant une idée précise de l’idéal à atteindre, il possède alors les bases pour avancer sur le chemin de l’Art Équestre.

Il est naïf de penser que pour passer d’une équitation à l’autre il suffit de régler la hauteur de nuque et quelques autres détails. Il ne s’agit pas seulement de quelques points techniques particuliers mais de la philosophie avec laquelle vous envisagez l’équitation et le travail du cheval.

Si votre priorité est le confort, la décontraction et d’utiliser le moins possible la coercition, il sera difficile en plus de dérouler une reprise de dressage, de faire des transitions en un point précis et d’avoir une bonne note à la fin.

Personnellement, je n’ai jamais réussi à me concentrer à la fois sur la décontraction et la légèreté de mon cheval et sur les exigences d’une reprise de dressage. A un tel point que je perds la légèreté et le confort (pour le cheval en tout cas) si je décide de mettre l’accent sur la réalisation d’une performance et inversement.

C’est ce qui m’amène à penser que ces deux choses là ne peuvent pas être réellement compatibles.

L’Art Equestre et le dressage se distinguent donc l’un de l’autre, non seulement par leurs origines historiques. Le premier se voulant davantage Bauchériste alors que le second est d’Auriste.

Mais aussi par leurs priorités et les principes qu’ils choisissent de mettre au premier plan. Ce qui peut en réalité constituer une infinité d’équitations différentes.

Le plus important finalement n’est pas le choix que vous ferez. Ce qui est important c’est que vous le fassiez en pleine conscience et en sachant pertinemment dans quoi vous vous engagez. Afin de ne pas subir le style d’équitation par défaut mais bien de le choisir.

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2 commentaires sur “Pourquoi l’équitation c’était mieux avant ?

  1. Claudine dit :

    Entièrement d’accord !

  2. Pierre-Jean Roche dit :

    Merci, très belle communication.

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