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Respecter le bien-être de son cheval ça commence par…

Le respect du bien-être du cheval est une question de plus en plus prédominante dans l’esprit des cavaliers. La raison c’est que le cheval n’étant plus un outil mais un loisir, un lien émotionnel et affectif se créée avec lui. Et naturellement le soucis d’offrir à son cheval ce qu’il y a de mieux.

Comprendre que l’outil ne prédestine pas son usage

Ce que je veux dire par là c’est qu’il faut arrêter de catégoriser les cavaliers selon les outils qu’ils utilisent.

Il est très naïf d’affirmer que ceux qui montent en bride ou en mors western sont des tortionnaires alors que ceux qui montent en side-pull et cordelette sont forcément plus respectueux de leur cheval.

Vous pouvez mettre ce que vous voulez sur la tête de votre cheval, si vous tenez les rênes à la boucle il n’y aura aucune différence pour vous comme pour votre cheval que vous ayez mis un mors de bride ou un licol étho.

Qu’est-ce qui va faire une grosse différence en revanche ?

La manière dont vous allez vous servir de cet outil par l’intermédiaire des rênes.

Donc ce n’est pas le mors qui fait mal à la bouche du cheval c’est la main qui est au bout des rênes.

Tout comme il n’existe pas de chevaux qui n’acceptent pas le mors mais seulement des chevaux qui ont eu des mauvaises expériences avec le mors parce qu’ils sont tombés sur un cavalier qui ne sait pas se servir correctement de ses mains.

Alors pourquoi utiliser un outil aussi puissant qu’un mors à branche si on peut s’en passer ?

Il ne faut pas oublier que la bride est certainement l’outil le plus précis et le plus pointu qui existe pour l’équitation. Grâce à ces deux mors, vous pouvez avoir jusqu’à 19 combinaisons possibles d’effets sur la bouche du cheval alors qu’un mors simple n’en compte que 3 (donc sans parler des différents effets possibles par le placement des mains).

Vous savez aussi que la bride est donc plus précise que le mors qui est lui aussi plus précis que le side-pull, licol éthologique etc…

En comparaison une ennasure aura tendance à glisser sur le côté chaque fois que vous agirez sur une rêne. Pour palier à ce défaut, on est tenté d’ajuster le matériel et bien serrer la muserolle pour éviter les glissements. Mais c’est à double tranchant puisqu’on bloque alors la mâchoire.

Faire le choix d’utiliser une bride ou un mors avec une gourmette c’est faire le choix d’utiliser un outil plus précis. Cette précision est nécessaire pour le dressage du cheval et pour aborder des exercices de plus en plus pointus et exigeants.

D’ailleurs, vous remarquerez que la plupart des personnes qui critiquent et condamnent l’emploi de ces moyens n’ont jamais essayé de dresser eux-mêmes des chevaux jusqu’à un certain niveau.

Parce qu’en réalité il est très difficile de dresser un cheval jusqu’en haute-école par exemple sans bride. En revanche il est relativement facile de prendre un cheval déjà bien dressé et de le monter en cordelette.

Certes, la haute-école n’est pas l’ambition de tout le monde et c’est justement pour ça que ce genre d’outil devrait être réservé aux cavaliers qui ont suffisamment de dextérité pour s’en servir correctement (et ça aussi, ça s’apprend).

Monter avec ou sans mors, là n’est pas le problème.

Effectivement une mauvaise main sera douloureuse pour le cheval s’il est monté avec un mors, mais elle sera tout aussi douloureuse s’il est monté avec une ennasure. Ne le négligez pas, ce n’est pas parce que vous appuyez sur le nez que le cheval le sens moins bien que dans sa bouche…

Ce qu’il faut en conclure c’est que quelque soit l’outil que vous utilisez et il ne s’agit pas seulement du mors, c’est votre rôle de faire en sorte de toujours l’utiliser de la meilleure manière possible et pas parce que c’est à la mode, parce que ça fait joli ou parce que tout le monde fait comme ça…

Savoir que l’anthropomorphisme conduit à des injustices

On a tendance à penser que la seule chose qui distingue un bon cavalier d’un moins bon cavalier c’est la technique. Alors qu’en réalité il n’y a pas que ça, et ça va beaucoup plus loin que vous ne pouvez l’imaginer.

Il s’agit de la manière dont vous comprenez votre cheval, ou plutôt de quelle manière vous appréhendez et interprétez ses comportements.

On a tous déjà entendu ces phrases « il fait exprès », « il fait semblant d’avoir peur » ou encore « il teste ». C’est de l’anthropomorphisme, on attribue par ce genre de phrase des pensées et des schémas de réflexions purement humains à un cheval.

Ceux qui tiennent ce genre de propos vous donnent la preuve évidente qu’ils n’ont absolument aucune connaissance du cheval.

Si vous vous êtes suffisamment renseigné sur le sujet, chose que je conseille à tous, vous savez que le cheval n’est pas en mesure d’avoir ce genre de réflexions tout simplement parce que le développement de son cerveau ne lui permet pas de faire quelque chose en vue d’obtenir un résultat (en gros, pas d’anticipation possible).

Le problème c’est qu’en interprétant faussement le comportement de son cheval, la personne va y réagir physiquement et émotionnellement à ces informations qu’il pense être vraies.

Il va donc changer de comportement, d’attitude vis à vis de son cheval voire même se mettre en colère. Ce genre de comportement peut le mener à être violent, à punir et à l’acharnement.

C’est là que le danger se trouve, parce qu’en réagissant directement et de façon inadaptée le stress et l’incompréhension du cheval passe à son maximum. La panique totale n’est plus très loin, et dans les cas extrêmes le cheval s’enfuit et devient incontrôlable ou agressif.

Même à plus petite échelle ce genre de comportement ne vous permettra pas d’inspirer la confiance ni de créer une belle relation avec votre cheval…

Aussi il est indispensable que toute personne propriétaire de chevaux s’informe sur ses besoins et son comportement afin de mieux le comprendre et éviter d’avoir une réaction inappropriée susceptible de créer une situation d’injustice.

Assumer sa responsabilité d’acteur du bien-être du cheval

Ces deux exemples n’illustrent qu’une infime partie du rôle primordial du propriétaire du cheval sur le bien-être de son équidé.

En général lorsqu’on parle de bien-être du cheval, on pense en premier lieu à l’environnement dans lequel il vit au quotidien.

Et il a été suffisamment répété par de nombreuses instances (même la FFE l’a mis dans la théorie des galops) qu’un cheval a besoin de vivre dehors avec d’autres chevaux et de manger de l’herbe ou du foin toute la journée.

Mais que dire du bien-être du cheval au travail ?

C’est sur cette question à double tranchants que ce sont engouffrés les animalistes pour dénoncer l’usage que l’on fait des chevaux en comparant l’équitation à une forme d’esclavage horrible.

Alors quand on aime les chevaux et qu’on aime aussi l’équitation ça fait mal d’une certaine manière de devoir se poser ce genre de questions :

Est-ce que mon cheval aime vraiment être monté ?
Est-ce que l’équitation est nécessaire ?

Est-ce que pratiquer l’équitation est égoïste ?

Ce sont des questions auxquelles il est difficile de répondre à la place du cheval. Mais avec l’expérience et l’observation je pense qu’on peut avoir un début de réponse.

Comme pour tout, ce n’est ni blanc, ni noir et cela dépend principalement de vous.

Il faut que vous ayez conscience que vos choix, votre manière de monter à cheval, l’équitation que vous pratiquez, les méthodes que vous utilisez, les outils que vous choisissez, la manière dont vous utilisez tout ça, ce que vous comprenez du comportement de votre cheval, la manière dont vous interprétez son comportement, la manière dont vous gérer vos émotions et bien d’autres choses vont influencer directement le bien-être de votre cheval.

Tous cela ne tient qu’à vous et ne dépend que de vous. C’est une responsabilité importante à assumer chaque jour.

Parce que respecter le bien-être de son cheval ce n’est pas choisir de pratiquer une méthode douce, de monter en licol et de ne pas ferrer.

Le respect du bien-être de votre cheval c’est toutes les actions que vous posez jour après jour.

C’est l’environnement de vie que vous choisissez pour votre cheval,
C’est votre capacité à vous remettre en question avant de mettre en doute la soumission de votre cheval,
C’est chercher à apprendre, se perfectionner et progresser pour devenir un meilleur cavalier…

Maintenant une autre question se pose… est-ce que toutes les équitations reposent sur des principes respectueux du cheval ?

C’est la question à laquelle je tente de répondre dans ce petit livre qui regroupe mes conseils pour travailler votre cheval tout en respectant son bien-être, disponible en téléchargement gratuit (vous pouvez vous désinscrire ensuite si vous ne voulez pas recevoir mes mails).

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2 commentaires sur “Respecter le bien-être de son cheval ça commence par…

  1. Danièle dit :

    Je suis tout à fait d’accord pour considérer que le respect du cheval en équitation ne passe pas forcément par l’utilisation de moyens réputés plus doux, mais par une vraie connaissance du cheval et une maîtrise des aides qui ne peut s’acquérir que par une formation permanente. La capacité à se remettre en cause et à vouloir apprendre doit faire partie de l’ADN du cavalier.
    Pour voir trop souvent des cavaliers pressés et préoccupés monter leurs chevaux et vouloir absolument atteindre un objectif dans un temps limité, j’ai envie d’ajouter que le respect du cheval passe aussi par une vraie disponibilité et une vraie patience lorsqu’on le côtoie et le monte. Il faut donc être capable de déconnecter de ses préoccupations, d’être à son écoute, pleinement présent et prêt à revoir les objectifs du jour si les circonstances l’exigent.

    1. Alexandrine Nobis dit :

      Tout à fait Danièle !

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